KAIRI, KILLIK (KAIRI Vol.3)

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Nous avions repris la route dès le lendemain, au levé du jour. Je regardais dame Valkyria qui avançait devant nous depuis notre cheval. Notre conversation de la veille m’avait fait un grand bien, je comprenais mieux mon amie à présent et mes raisons qui la poussaient à se battre. Elle connaissait parfaitement Vah’Nalla et savait comment s'infiltrer sur les terres d'Ary. Mais plus on s'y approchait, plus je paniquais. Je n’étais plus sur de rien

—Tout va bien se passer, Kairi.
—Huh ?
— J’entends tes pensées même après avoir passé autant de temps avec toi, me dit-il en glissant sa main dans la mienne. C'est bon de constater que certaines choses ne changent jamais.

—Huh ?
—Ce n'est pas grave si tu ne comprends pas.

Par moment, Killik avait des mots bien étranges.

Mais j’avais oublié ce détail. Tant de choses s’étaient passées, et je n’avais pas pu me retrouver un seul instant avec lui.. Même si je détestais qu’il les entendent, ça m'avait manqué qu’il lise mes pensées. Je versais une larme alors que Killik me serra contre lui.
C’était bon d’être aimé et d’aimer cette même personne en retour.

— Nous y sommes, nous avertit Queen V avant de descendre de sa jument.

Tous ensemble, nous la suivîmes dans son geste. La reine nous avait guidé à la lisière d’une forêt boisée, dense et sombre. Mais je n’étais pas tout seul dans cette épreuve. Seulement, je n’étais pas très confiant en passant le pas car cet endroit me rappelait le fin fond du ravin duquel j’étais tombé avec Killik par le passé.  Cependant, je ne pouvais pas me dérober maintenant, pas après toutes ces épreuves, après ce qu’avait Aïra ni même la souffrance que Killik avait traversé pendant une année. Je devais réparer les choses, me servir de la magie des esprits et de la volonté d’Aïra pour ramener les choses dans l'ordre.

— Kairi, ça va ? Me demanda Mikleo.
Je regardais mon ami alors que le reste du groupe s’avançait dans la forêt. Si j’avais peur, je savais que tout le monde était la pour moi.
—Oui, allons-y !

Pris dans un élan plein d’espoir, je pressé le pas pour rejoindre les autres. Nous avions tous une raison de me battre. L'amour, un être perdu, une malédiction, pour se racheter ou même se venger, il y avait tous en nous quelque chose qui nous guidait, même Ary avait son idéologie derrière toute cette haine. Et aujourd’hui, le destin nous avait tous réunis. Mon réveil dans la forêt d’Iris ne pouvait donc signifier qu’une seule chose, et j’avais eu le temps de méditer là dessus pour en trouver le sens.

***

Au fin fond de la forêt, se trouvait un chemin bien caché. Il fallait connaître les lieux pour trouver cette grotte. Le chemin avait été long, mais Kairi avait tenu le rythme. Son regard avait changé, il semblait plus réfléchi, différent du petit garçon impétueux de d'habitude. Mais je ne voulais pas qu'il perdre son innocence non plus en prenant trop à cœur cette histoire. Cependant, je n’allais pas non plus l’arrêter. Je préférais qu’il garde cette hargne pour faire les bons choix et surtout, trouver des réponses à ses questions. Nous étions proches de la fin, incertains de l’issue qu'allait prendre cette histoire, mais nous étions tous prêts à prendre ce risque car nous avions une cause qui nous tenait à cœur.

—Êtes vous prêts ?
—Valkyria ?

Je regardais la reine de Vah’Nalla dans les yeux. Il n’était pas trop tard pour reculer mais faire un pas en arrière signifiait que la peur nous contrôlait.

— Il n'est pas encore trop tard d'abandonner si l’un d'entre vous le souhaite. Mais une fois la grotte traversée, vous tenez vos vies entre vos mains, nous prévint-elle.

J’avais vu la mort, je n’en avais plus peur. Cependant, j’étais effrayé à l’idée de perdre Kairi dans cette histoire qui n’avait pas à se battre. Il pouvait encore reculer et me confier son fardeau.

—N'y pense même pas, me dit-il quand je le regardais.
—Kairi ?

Valkyria, sa sœur, Emil, Mikleo et Hel nous regardèrent. Jessica avait tenu à nous rejoindre après, elle se préparait à combattre pour la première fois depuis qu’elle avait récupéré ses souvenirs.

—Je ne vais pas fuir pendant que tu te bats avec tous nos amis. Aïra m'a confié une mission importante et les esprits comptent sur moi aussi, je ne peux pas les trahir.

Quel idiot j’étais à douter de sa volonté. Kairi était un garçon à l’âme pure et à la détermination inébranlable. Il avait affronté toutes les épreuves que le destin lui avait mises sur sa route, et celle-ci était sûrement la dernière. Mais par moment, il oubliait son humanité et ses limites.

— Tu as raison, admis-je. Je compte également sur toi.

Tout souriant, il s’avança avec spontanéité vers moi.

—Oui !

Il était notre rayon d’espoir dans le cœur de chacun. Tout ce temps passé à ses côtés m’était précieux. Je le regardais avancer devant nous avec entrain, un sourire au visage.
Je marchais à côté de nos compagnons pendant qu’il jouait aux éclaireurs. Il faisait frais à l'intérieur, et légèrement sombre.

—Mon roi, m’appela Mikleo.
—Hm ?

Légèrement derrière moi pour surveiller les arrières, Mikleo et moi poursuivîmes notre échange.

—Est-ce bien raisonnable ? Me demanda-t-il. 
— À vrai dire, je ne sais pas, lui confiais-je. Je ne suis certain de rien, j’ignore ce qui nous attend sur le territoire d'Ardyn.

Il n'y avait pas que lui comme menace. À vrai dire, il avait même de redoutables alliés.
Vdrike qui était très probablement son bras droit contrôlait la glace au même titre qu’Hel. Et à vrai dire, elle était la mieux placée pour affronter l’elfe noir directement. De toute façon, un conflit profond les liait. Il était Bahamut à la fois et Hel aurait besoin d’alliés de confiance si elle voulait l'emporter sur lui. Mustang et Emil était les mieux placés car ils avaient participé à l’affrontement de Nibelheim. Nous avions élaboré notre stratégique afin que la victoire soit notre. 

Lisla maîtrisait l’élément de la terre quand elle utilisait le marteau de Torr. Elle avait trahi Kairi par amour pour Ardyn mais cela ne nous suffisait pas comme excuse. Valkyria n’avait pas su accepter cette situation et souhaitait en personne affronter la jeune fille. Elle respectait ce petit bout d’humain, le considérait comme son fils, elle ne supportait pas l’idée qu’on lui veuille du mal.

Einzen avait changé de camps aussi et était le frère jumeau de Mikleo. L’un était humain, l’autre Alèthéias. Mais tous les deux avaient le même sang, le même visage et la même force. C’était leur combat.

Kairi et moi savions donc ce qui nous restait à faire. Affronter Ardyn et mettre un terme à tout ceci grâce à notre force afin de permettre à Aïra de reposer en paix.

Mais Kairi était inconscient, je savais pertinemment qu’il y aurait des morts des deux côtés.

C’était le prix à payer pour la liberté.