KAIRI, KILLIK (KAIRI Vol.3)

Page 33.

Arrivés derrière la porte qui menait à Ary, mon cœur s'emballa dans ma poitrine. L’heure du combat final était arrivée et personne n’en connaissait l’issue. Avec Killik, nous ne savions pas si nos amis s'en sortaient, mais je priais pour eux de tout mon être. Ensemble, nous franchissons cet ultime pas, mains dans la main.

La lumière qui jaillit de la porte ouverte était intensément puissante et un instant, nous fûmes privés de notre vue. Mais une fois notre vision retrouvée, Ary était prêt à nous recevoir. Dans la salle blanche où nous avions atterri avec Killik, Ary nous accueillit les bras grand ouvert, une expression forcée de la joie sur le visage.

— Bienvenue à la salle du trône pour votre ultime épreuve, Kairi, roi d’Iris.

Je ne me sentais pas bien, les sentiments d’Aïra se mélangeaient en moi et ne demandaient qu’à sortir. En moi, je sentais la présence de mon double bouger. Comme la dernière fois, Aïra ne demandait qu'à sortir pour se battre contre Ary.

—Il est temps de mettre un terme à cette histoire, menaça Killik.

Avec prestance, Ary descendit les quelques marches de son trône pour être à bonne distance de nous. Je pouvais compter sur la présence de Killik pour me rassurer. Je devais être fort et combattre ce grand danger pour enfin libérer mon passé antérieur de ses chaînes et rester auprès de Killik.

—Qui de la volonté d’Aïra, ou de la mienne l'emportera ? Nous Demanda sans attendre de réponses en retour le roi de Vah’Nalla.

La fin était proche, mais elle semblait encore si lointaine. Personne ne connaissait l’issue de cette guerre mais ce que je savais, c’était qu'Ary était un redoutable adversaire et qu’il nous faudrait bien des forces et du courage pour le vaincre. Sauf que nous étions deux avec Killik, nous ne pouvions pas perdre.

En retrait à la demande de Killik, les deux hommes engagèrent le combat. Killik utilisa sa faux en l’alliant à la puissante foudre de Yutis. Quant à Ary, il avait typiquement un style Alèthéiaste, une magie blanche qu’il contrôlait à volonté et qui prenait la forme de l’arme souhaitée. Il fallait être extrêmement puissant pour utiliser ce pouvoir ainsi sans se fatiguer, même Dame Valkyria avait encore un peu de mal avec cette magie. Et s'il était puissant, ma foudre qu'il combattait n’était pas en reste. Killik et Yutis formaient un magnifique duo.

De loin, j’assurais la défense de mon partenaire grâce à Eiktnyrnir et son pouvoir. Ary arrivait à se protéger tout en affrontant Killik en même temps. Ce que nous faisions à deux, il le faisait tout seul. Je me sentais presque inutile dans ce combat avec mes pouvoirs futiles.

« Ne dis pas ça, Kairi ! »

—Ignite ?

Dans ma conscience, je voyais les filles apparaître sous mes yeux et me soutenir. J’étais si stupide. Un instant, j’avais douté d'elles, j’étais le pire de tous.

« Libère ton pouvoir comme tu l’as fait contre Gildarts ».

Je me souvenais parfaitement de l’affrontement de Praguaa, de ce jardin et de ces roses. Mais aussi de ce pouvoir et de ces ailes blanches qui n’étaient pas réapparues depuis ce soir-là. Aujourd’hui, j’étais différent du garçon d'hier. En une année, tant de choses avaient changé, j’avais grandi entouré par toutes ces personnes bienveillantes. Killik se battait face à notre adversaire avec détermination. Je ne pouvais pas le décevoir et réduire en miettes tous ses efforts. Alors dans ma conscience, je pris les filles dans mes bras pour les remercier. Je savais qu'une fois l'ordre rétabli, je redeviendrais un simple humain et que les filles devraient retourner à leurs sceaux pour veiller sur Death Phantom. 

—Merci, les filles. Du plus profond de mon cœur, merci.

Ainsi je revenais à moi-même dans une lumière jaillissante. L'image des esprits dans ma conscience s’effaça et je pus revenir à moi-même et en l’instant présent. De leurs côtés, les deux hommes reprirent leur position de départ pour rejeter toute leur attention sur moi.

— Kairi ? M'appela le roi d’Iris.
—Alors la volonté d’Aïra est bien en toi, hein ? Dit Ary en me regardant.

S’apprêtant à venir vers moi, Killik tourna le dos à son adversaire. Soudainement, une magie plus puissante fut invoquée par le roi de Vah’Nalla, empêchant alors Killik de bouger. Au moindre geste, la lance lumineuse au dessus de sa tête s'abattrait sur lui. À présent, tout reposait sur moi.

Depuis la mort d’Aïra, Killik avait sacrifié sa vie pour retrouver une raison d'exister et à présent, c’était à moi et à moi seul de mettre fin à tout ceci. Et je préférais que les choses soient ainsi, Ary le comprit tout aussi bien que moi en me regardant. À nouveau, je reprenais cette apparence aux ailes d’ange et aux cheveux blancs qui m'avait sauvé la vie contre Gildarts. Contrairement à la dernière fois, le pouvoir des filles me permettaient de contrôler toute cette magie.

—Voyons un peu lequel de nous deux est le plus fort, Aïra ? Me proposa Ary.

Au fond, je sentais Aïra bouger et se réveiller. Je l'entendais à l'intérieur me supplier de ne pas le tuer.