Chapitre 9 (1/2)
La chute est courte. Je me rattrape sur les bords du pont de l'étage d'en dessous. De justesse.
J'ai réussi ? Je ne tombe pas, j'arrive à me retenir, l'arrêt me coupe le souffle et une douleur me transperce la main, mais pas seulement.
Mon majeur a une drôle de forme. Est-ce que je viens de me faire une entorse ? La douleur est indescriptible.
J'entends les cris des tributs de carrière en haut, mais je n'y fait pas attention. De toute manière ils ne vont pas me suivre par ici, j'ai eu de la chance et beaucoup d'adrénaline pour faire ce saut de la mort. Je sers la mâchoire.
Bon sang que j'ai mal !
Avec ma main valide je me hisse sur mon coude pour m'éloigner de ce gouffre qui veut m'aspirer. Je ne peux pas me hisser avec une seule main, impossible.
Je fais une grimace de douleur lorsque j'essaye de m'appuyer sur ma main blessée. Nom d'un chien, je ne vais jamais y arriver. Je reste en suspens entre le pont et le vide qui veut m'avaler.
Comment faire ? Je n'ai pas assez de force.
Mon coude commence à perdre de sa puissance. Je vais lâcher prise si ça continu. Je transpire à grosses gouttes mais le froid mordant les aspirent aussitôt. Pourtant, j'ai chaud.
Puis je comprend, je n'ai pas le choix.
Il faut que j'utilise ma main amochée. Sinon s'est fichu, je vais tomber. Je vais lâcher. Je déglutis et me force à penser à autre chose. Je vais le faire, maintenant. Allez, maintenant !
Avec l'aide de mon coude, je balance mon autre main vers un rocher pour me retenir. Mon majeur craque. La douleur me fait voir des points blancs sous mes yeux. Je hurle. Mon cri de peine résonne dans tous les étages.
J'ai les larmes aux yeux. La tête qui tourne. Mais malgré tout, je me hisse de ma main brisée. Je rugis, la souffrance pique chaque pores de ma peau en feu. Merde !
Je tombe de tout mon long sur le pont. Soulagée. C'est terminé. J'ai réussi !
Je retiens mes larmes de déchirement physique, de ma joie, de la peur de mourir éclatée quelques kilomètres plus bas.
Je reste bien dix minutes, allongée. Plus jamais je ne fais une chose aussi stupide ! Je sens encore le bras d'Ajax autour de mon cou. Je tousse légèrement puis je me relève avec difficulté.
Je tiens ma main, mon doigt double de volume sous mes yeux. Ah, ce n'est pas bon du tout.
Je n'ai rien pour calmer les palpitations qui me donne la nausée. Je plisse les yeux et regarde autour de moi. Le décor est différent.
Des maisons sont sculptées dans la pierre, je peux apercevoir des grottes dans l'obscurité. Les torches permettent de voir clair. J'essaye de marcher, mais je pars en slalomant. Mince. Je décide de me mettre à quatre pattes pour traverser le pont et de me remettre sur mes jambes après.
Ça fonctionne assez bien. Je mords ma lèvre inférieure. Bon sang, que j'ai mal !
Je fais tout de même tout pour me concentrer. Je ne perçois aucun bruits dans les parages. Je suis seule. Enfin.
Je trouve une petite cavité de la taille de ma chambre au district, éclairée par une torche. Je vérifie les cloisons, le sol et le plafond de roche.
Pas d'ennemis cachés. Tout va bien.
Puis, je m'écroule par terre. Ma vision est floue. Je baisse mon regard vers ma main. La plaie prend une sale tournure, le sang coagulé a explosé et là, une nouvelle coulée d'un rouge carmin en sort avec un filet de jaune. Du pus, l'infection est là. Quelle misère !
Mes doigts tremblent, j'essaye de les faire bouger, seul le majeur manque à l'appel. Je ne peux plus le mouvoir ! Je veux hurler, paniquer, mais je n'ai plus de force.
Tout ces efforts m'ont donnés soif.
Puis, les coups de canon explosent dans l'air et me font sursauter. Le bain de sang est terminé. Les tributs ce sont éloignés les uns des autres. J'ai la bouche pâteuse. Puis je compte les coups... Huit.
Qui sont-ils ? Est-ce qu'Ajax est mort ? Après ce que je viens de souffrir, j'espère qu'il a bien rôti ! Je fais une grimace de douleur. Je dois passer à l'écran en ce moment. Tout le Capitole et tout Panem doivent me voir.
Est-ce que je suis un monstre ? Peut-être que personne s'attendait à me voir me battre ainsi pour vivre. À vrai dire, je n'étais pas au courant de mon instinct de survie, non plus. La bonne blague !
Je ne sais pas si je m'évanouie ou si j'arrive à dormir, mais pendant un temps je perds le cours des choses.
Trois, quatre heures après environs, l'hymne qui annonce les portraits des tributs tombés, résonne. Je me tire hors de ma cachette pour voir le ciel.
Un hovercraft invisible balance la fiche des morts. Nous, dans l'arène, on ne peut pas voir la rediffusion de leur massacre, cela donne trop d'indices pour la suite. Les districts sont dans l'ordre.
Le premier qui s'affiche est Ajax, le garçon du Un, avec ses cheveux blonds et ses scarifications. Je déglutis de travers. C'est moi qui l'ai tué. Mais c'est le jeu, il m'aurai torturé si j'avais hésité un instant.
Puis, je vois le district Quatre, Athos Blanc. J'en reste bouche bée. Merde, c'est pas vrai ! Comment ? Je ne peux pas savoir. On doit sûrement filmer ma réaction maintenant. Mais je n'ai rien a montrer. On ne s'aimait pas. Je ne peux m'empêcher de le revoir en pleurs dans sa chambre à tout casser.
Finalement, il avait raison, il ne peut pas gagner les jeux. Mon cœur se serre légèrement. Je nes uis pas insensible non plus, il vient de chez moi.
Son image s'efface puis vint directement le district Sept, avec la perte de son tribut féminin, Silene, la fille au carré roux. Le Boiteux a survécu alors.
Puis, vient le portait du garçon du Huit auquel j'ai transpercé le ventre. Mon moral tombe un peu plus bas. Mais c'était un profiteur sans courage. C'est ce que je me dis pour calmer mes regrets grandissants. Quelle poisse !
Ensuite arrive le garçon du Neuf, le compagnon de Cybèle. Apparemment, il ne fait pas partit de son alliance.
Mon cœur se sert un peu plus, quand je vois Marcus, garçon du Dix. Sa chute me hante encore et toujours. Sa compagne de district, Vynus, la fille aux cheveux coupé à la garçonne apparaît à son tour.
Puis enfin, Pampile, garçon du Douze. Sa cousine doit être anéantie. Dans l'interview, ils semblaient vraiment tenir l'un à l'autre.
L'hologramme disparaît et l'hymne s'arrête. Nous sommes plus que seize.
VOUS LISEZ
EVREN ━゙HUNGER GAMES✔
FanfictionWELCOME TO THE 66th HUNGER GAMES ! Aux 65ème Hunger Games derniers, Finnick Odair a gagné les jeux à 14 ans, le plus jeune vainqueur des éditions. Cette année, se déroule les 66ème Hunger Games et quel jeu ! De quoi rester dans les mémoires, avec tr...