🎲Chapitre 8 (2/2)

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Je n'ai pas le temps de penser plus, lorsque je vois le garçon du Deux, Cléon, achever à la machette un autre tribut.

Une nausée me prend.

Je jette un coup d'œil vers le compte à rebours couleur saphir. Cinq minutes. Il faut que je me tire rapidement. Je cours vers ma plate-forme, j'y suis presque, bientôt ! Peut-être que je vais m'en sortir finalement !

Mais je parle trop vite. Je me stoppe brutalement et dérape presque à nouveau sur les pierres.

Un tribut me barre la route, une gros caillou à la main. Je plisse les yeux et je le reconnais, c'est le garçon du Huit, celui avec l'air maladif. Puis sans prévenir, il me balance sa roche en plein visage. Je prend mon sac à dos et me protège avec.

Le coup est brutal mais je n'ai rien. Cependant, au lieu de faire un bruit sourd, un son clair en sort. Je regarde la poche latérale du sac et je vois qu'à la place d'une gourde - normalement -, se cache un poignard à la lame courbée.

D'accord. Peut-être que je vais m'en sortir.

Je le saisie par le manche et cours vers le tribut du Huit. Cet espèce de chien qui attend que je me sois servie pour me tuer et récupérer mes affaires sans avoir le courage d'aller jusqu'à la Corne, il peut toujours courir !

Dans un accès de rage et la voix de Père qui résonne à mon oreille «On a rien sans efforts» je fond sur lui et apeuré, il essaye de m'éviter, mais c'est trop tard. Le temps qu'il réalise est trop long.

Je tiens le manche des deux mains, au niveau de mon nombril, lame pointée sur lui, stabilisée.

Je sens d'un coup sa chaleur, la proximité de son corps et ma lame qui pénètre peu à peu dans son ventre. Je le regarde dans les yeux, ses pupilles s'écarquillent d'horreur et il crache du sang par la bouche et m'aveugle un instant. Mon Dieu ! Qu'est-ce que je viens de faire ?

Je me recule, outrée et essuie d'un coup de manche mon visage tâché. Mais pas le temps pour me lamenter. Ma main est tremblante, je manque de peu de lâcher le poignard par terre.

Je me retourne et je vois le compte à rebours qui arrive sur sa dernière minute. Je prend mon élan vers ma plate-forme, laissant l'autre à sa mort certaine, puis je pose un pied sur l'échelle et je descend quelques marches. Vite, nom d'un chien !

Puis je m'arrête, pour vérifier mes dires.

Sur la dernière seconde, un autre coup de fusil résonne dans l'air et les cris des tributs restant, qui n'ont pas compris, hurlent dans l'air du temps.

Mon sang ne fait qu'un tour. Je suis effrayée lorsque je vois à quelques mètres de moi des éclairs bleus à la chaleur atroce, inonder ma plate-forme et toutes les autres.

Puis les cris s'évanouissent.

Est-ce que je viens de survivre au Bain de Sang ?

En vérité, je ne sais pas, je n'en sais rien. Je n'arrive pas à réfléchir, cramponnée à mon échelle, comme plusieurs autres tributs. J'ai tué un pauvre type qui n'a rien demandé. Je ne connais même pas son prénom.

Les filles vont voir la rediffusion de ma mise à mort. Quelle horreur ! Est-ce qu'elles vont me détester parce que je suis un monstre, où vont-elles continuer à m'aimer parce que c'est nécessaire dans les Hunger Games ?

Je frissonne. Mes mains me font mal. Ma paume me lance comme jamais. Je retiens mes larmes et mord un morceau du tissu de ma manche. J'ai envie d'éclater, mais je ne peux pas. J'arrête, je ne dois pas paraître faible.

EVREN ━゙HUNGER GAMES✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant