👑Chapitre 15 (1/2)

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Chapitre 15 (1/2)

Entre deux rêves horribles, je papillonne des paupières pour apercevoir un masque à oxygène sur ma bouche. Je vois des médecins du Capitole en blouse blanche s'occuper de mon cas. Mais au moins je n'ai plus mal.

Je sens une nouvelle bouffée de gaz me pousser dans un sommeil, cette fois, entièrement paisible.

Je crois que le gaz manipule la direction de mes rêves. Je dois vraiment souffrir le martyr. Est-ce qu'il me répare la main ? J'espère qu'ils me font au moins des points de suture, un minimum ! Qu'est-ce qu'ils vont faire pour mon mollet ? Un couteau ce n'est pas rien. J'espère que je vais m'en sortir.

Mon corps doit être trop tendu puisque je sens un nouveau gaz m'envahir les narines et la bouche.

Je crois que je suis à la maison. Assise sur mon lit, plein de sable. Lorsque je tape sur la couette, les grains dorés s'élèvent dans la lumière et restent au milieu de rien, ils stagnent, insultant la gravité sur leur passage.

Je suis définitivement dans un rêve. Pas de toute possible. Je me lève d'un pas hésitant. J'ai les pieds nus, mais je n'ai pas froid. Tout est en bois. Le bois a quelque chose de chaleureux.

Je descends les marches. J'entends les rires des filles quelque part. Mais j'ai beau chercher dans toutes les pièces, je ne les trouvent pas. Étrange. Maman n'est pas là, Père non plus. Peut-être que les produits anesthésiants ne sont pas capable de reproduire les images de ma famille ?

Légère, je me dirige vers la porte d'entrée. Celle-ci ne fait pas de courant d'air, le sable rentre pas directement comme à son habitude. Je sors.

Dehors, il fait beau. Le soleil embrasse un ciel aussi bleu que la mer. Presque sans nuages. S'il s'en trouvent, ce ne sont que des moutons blancs, perdus. Un alizé tiède vient caresser ma nuque.

Qu'est-ce que c'est agréable, tout cette lumière, tout cette liberté. J'adore cet endroit de tout mon cœur. Alors je me met à courir. Mon pas s'enfonce à peine dans le sable chaud.

Je rigole au éclat, puis je fais une pirouette avec un danseur invisible. J'aime cet endroit. Je veux y rester pour toujours. Je reste un moment, les bras en croix à profiter du soleil sur ma peau. Tellement agréable, tellement vivant.

Puis, je me tourne vers la mer. Cette étendue qui chez moi sert à vivre. Cette eau salée qui nous accompagne partout. Qu'on étudie et qu'on apprend à aimer, quoi qu'il arrive.

On baigne les nouveaux-nés dedans, le cérémonie de mariage du Quatre se fait dans la mer, les flots jusqu'aux chevilles. Puis la mort aussi, sur un radeau de bois qui flotte et brûle sur cette surface réfléchissante.

Je m'accroupis dans le sable et pose mon menton sur mes bras croisés. Je veux que ce rêve n'est pas de fin. Je veux rester ici pour toujours. J'entends presque ma voix d'enfant murmurer ses paroles.

Mais je ne suis plus bercée par la période de l'innocence désormais.

Je me réveille avec difficulté, j'ai une impression de planer encore dix minutes après. Nom d'un chien, ça pour une sieste, s'en ai une ! Je m'adosse sur un de mes coudes. Je sens un courant d'air sous le draps de soie rose qui me recouvre. Déjà je suis nue.

Ils ont cette manie désagréable de me foutre à poil, c'est incroyable ! Mais après les horreurs qui se tapissent dans mon cerveau, c'est la dernière chose dont je me soucie. D'ailleurs, ça me fait bien rire.

Je remarque que mon masque m'a été enlevé pendant mon sommeil. Combien de temps j'ai halluciné ? Directement, je me penche en avant ,je retire le drap et je tord ma jambe dans un angle affreux pour voir mon mollet. Je n'ai plus mal !

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