Chapitre 5

483 37 19
                                    

 - Je suis d'accord avec Christian, tu as une tête à faire peur.

 - Merci Vida, voilà qui fait toujours plaisir à entendre, marmonnai-je en levant les yeux au ciel.

 Lydie, appuyée sur la benne de leur pick-up, ricana.

 - Je t'avais prévenue qu'elle était exécrable le matin.

 Christian finit de replier notre tente et leur jeta un regard exaspéré.

 - La question n'est pas de savoir si Vida est une chieuse le matin...

 - Hé, répète un..., s'indigna la concernée.

 Le Vert ne lui laissa pas l'occasion de finir sa phrase et continua.

 - Mais plutôt de convaincre Cassie qu'elle est malade.

 Je soupirai et croisai les bras. Même si son inquiétude avait un coté touchant, ça commençait  à devenir redondant. Lydie se tourna vers moi, m'observa avant de faire un petit hochement de tête à Christian.

 - Je suis d'accord aussi. Cette nuit, j'ai cru que la rougeur que je voyais sur tes joues était due aux flammes... mais vu que tu l'as toujours, c'est probablement pas le cas. T'as de la fièvre ?

 - Non.

 - Oui, répondit Christian en même temps. 

 Je tournai un regard mauvais vers lui, mais compris à son expression que je n'avais aucune chance de le contredire. Je poussai un nouveau soupir et m'appuyai contre la voiture, bras croisés. Je fermai les yeux alors que des points noirs dansaient soudain dans mon champ de vision. D'accord. J'étais malade. Je ne compris que je l'avais dit à voix haute que lorsqu'ils tournèrent tous la tête vers moi dans le même mouvement. Vida me lança une bouteille d'eau avec son pouvoir.

 -Cul-sec. On en a d'autres.

 Je m'exécutai, résignée. Je ne voyais pas en quoi boire un demi-litre d'eau allait y changer quelque chose m'enfin soit. Vida fronça les sourcils.

 -Pourquoi tu ne veux à ce point pas admettre être malade ?

  Je baissai les yeux.

 -Ca se voit que tu n'as jamais connu les camps toi...

 Liam m'avait expliqué que tout les jeunes de la Ligue étaient nourris et logés dans l'une des bases à travers le pays. Ils avaient relativement accès à tout ce dont ils pouvaient avoir besoin. Ils n'avaient pas à craindre la faim, le froid ou la maladie. Parmi tout les jeunes, les membres de la Ligue étaient les mieux lotis, contrairement à ceux qui vivaient en fuite ou à ceux parqués dans les camps.

 -Quand on était à Caledonia, tomber malade signifiait presque à chaque fois mourir. Le camp n'était pas très grand, alors quand quelqu'un disparaissait nous le remarquions presque toujours. Et quand c'était à cause de la maladie, on avait le temps d'appréhender, de le voir venir. Et les jeunes qui étaient malades avaient, eux, le temps de comprendre qu'ils ne guériraient jamais. Parfois certains FSP avaient pitié d'eux et les achevaient tout de suite.

 Un bras s'enroula autour de mes épaules et je devinais qu'il appartenait à Christian.

 -Je crois qu'il s'agissait plutôt de la peur d'être malades à leur tour que de pitié. Mais tu ne finiras pas comme ça. Ici on peut en trouver des médicaments. Et on en trouvera. D'accord ?

 J'hochai la tête. Lydie nous observa un instant avant de regarder Vida.

 - Tu es si pressée que ça de dégommer du militaires ?

Let the Sparks Fly {Darkest Minds} - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant