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Londres, 1838

Le soir n'était qu'à quelques heures, voire minutes. Comme d'habitude, le Tout-Londres se préparait pour cette nouvelle soirée. Les rues grouillaient de paire anglais et de grands aristocrates. Nombreux d'entre eux rentrait de leurs maisons de campagne; pour pouvoir participer aux festivités. Car la Saison était sur le point de commencer ,pour cause: le printemps.

Plusieurs clubs, tavernes et autre lieu de divertissement, ouvraient leur portes à nouveau pour accueillir cette nouvelle saison à venir. L'un de ces nombreux clubs les plus enviés était le White's.

Le White's est un club où les gentlemen se réunissaient pour y passer du bon temps en compagnie de courtisane, prostituée et leur amis ou tout seul. C'était un club interdit aux femmes de la haute société et les  seules femmes qui pouvaient y entrer étaient des filles de joie et des courtisanes. Le White's était considéré comme un sanctuaire par les aristocrates. Un endroit où la pudeur et le bon sens n'était pas les bienvenus et où les mœurs allaient de bon train. 

Il était déjà vingt heures et de nombreux carrosses garaient déjà en face du club. Les gentlemen affluaient, tout comme les femmes légères et les enfants démunis qui proposaient leur service en échange de quelques pièces de shilling.

Un carrosse en particulier qui venait juste de garer, de l'autre côté de la route attirait l'attention de tous. Il était noir et tiré par des chevaux aussi noirs que du charbon. Le hennissements des chevaux qui étaient sans aucun doute des purs-sangs, attira le regard de la population devant le White's. Les emblèmes sur le carrosse les firent facilement comprendre qu'il s'agissait du duc de Devonshire.

En notant sa présence, quelques hommes s’arrêtèrent ainsi que des prostituées et des courtisanes. Un valet lui ouvrit la porte avant d'installer un marche pied et de l'aider à descendre.

À la vue du White's et de ses amis du club, le duc sourit. Le comte de Clarendon, Albert Villiers vint à sa rencontre.

C'était un homme assez grand avec des cheveux blonds et des yeux noirs perçants. Il avait un regard capable de vous atteindre jusqu'à vos entrailles et avait toujours l'air sérieux. Markus et lui s'étaient connus sur les bancs de Eton , une école célèbre et convoitée qui n'acceptait que des garçons au sein de leur établissement. Ensemble, ils avaient aussi brisé pas mal de cœur.

Il était marié à la très séduisante Cécile Burns, fille d'un riche capitaine ayant fait fortune grâce à son commerce de matière première telle que la sève de caoutchouc. Il avait été élevé au rang de Sir Burns par le roi Guillaume en personne lorsque celui-ci le fit chevalier pour son implication dans le combat de l'Angleterre contre les pirates.

Le mariage du comte avec la fille de Sir Burns était un mariage de convenance. Burns avait besoin de terre fertile pour ses plantations de raisins et il se trouvait donc que Clarendon avait les terres qu'il  fallait absolument au vieux chevalier. Lorsque Burns exposa son idée à Clarendon, celui-ci vit une opportunité inouïe de faire des affaires florissantes.

Il décida donc de financer une partie du projet de Burns. Le chevalier voulant plus de garantie que des papiers signés en bonne et due forme, choisit de faire marié sa seule et unique fille au riche comte. Ainsi, le Sir Burns fit du comte son principal héritier.

— Mon cher Devonshire, dit-il en s'avançant tout en tenant ses deux mains en l'air où à l'une d'elle pendait sa canne.

— Bonsoir Clarendon , répondit le duc. Je peux constater à quel point ce retrait à la campagne vous sied.

— Effectivement. Et vous donc mon cher ami. Dites moi, ne paraissez-vous pas vieillir.

Le duc rit de plein cœur  à cette remarque.

La Courtisane de AndoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant