Une odyssée d'enfants [TODOMOMO]

Chapitre 1

L'entraînement avec l'autre classe de seconde s'était achevé sur un succès de la seconde A et tous rentraient victorieusement à l'internat prendre une bonne douche bien méritée. Les douches de l'internat sont collectives, cela renforce la cohésion de groupe. Du côté des filles, ces dernières se précipitent d'enlever leur tenue de héros spécial hiver et filent sous la douche. Il y fait assez froid et en tournant le robinet chaud au maximum toutes en même temps, un voile de vapeur commence à se former dans la pièce. Les filles discutent gaiement en se prêtant l'une à l'autre leur shampooing aux effets divers et variés. Pourtant, l'une d'entre elles qui d'habitude se prêterait volontiers à dispenser ses conseils beauté, restait silencieuse, assise sur un petit tabouret en plastique et laissant ruisseler passivement l'eau sur son corps. C'est alors qu'Ochako vint la tirer de ses pensées:

«  Momo-chan ? Tu veux bien me frotter le dos s'il-te-plaît ? »

La principale intéressée ne répondît pas. Et pour cause, non seulement son entraînement l'avait épuisée à tel point qu'elle avait perdu connaissance, mais à son réveil, apprendre la défaite de son équipe lui avait miné le moral.

« Allô la Lune ici Ochako ! Nous appelons Yaoyorozu ! »

La brune secoua vivement la tête et chercha des yeux d'où venait la voix qui l'interpellait.

« Tu es avec nous ?
-Oui oui excuse-moi Ochako-chan, tu avais besoin de moi ?
- Pour me savonner le dos... répondit-elle. Mais ça va ? Tu m'as l'air pensive.
-Ah non ce n'est rien juste un peu de fatigue ! Je pense me coucher tôt ce soir. » Lui dit-elle en versant du gel douche sur un gant avant de frotter le dos de son amie.

Du côté des garçons l'ambiance était plus « virile » comme l'aurait décrite Kirishima. Sato se ventait de la victoire de son groupe auprès d'Izuku très admiratif quant à leur stratégie et l'esprit d'équipe dont ils ont fait preuve. Bakugo, plus renfermé, déployait plutôt toute son énergie à frotter énergiquement ses cheveux en pétard. Tenya rassurait et encourageait Ojiro et Shouji face à l'égalité qu'ils avaient menée face à l'équipe adverse. Mais Shouto, qui avait également fait partie de leur équipe, écoutait sans véritable attention le discours de son camarade. Il se concentrait plus sur la conversation qu'il avait eue auparavant avec son père via sms.
Pour la première fois, il faisait un pas vers son père, lui demandant de lui-même de lui apprendre la technique qu'il s'était tant appliqué à lui enseigner il y a des années, sans succès. Cette technique lui aurait permis de prendre l'avantage aujourd'hui et il se sentait prêt à mettre sa rancoeur de côté si c'était le prix à payer pour s'améliorer et se rapprocher tu titre de numéro un des héros. Son silence au milieu du brouhaha masculin passa inaperçu tant l'attitude du jeune garçon était habituelle. Il était vrai que depuis le début de l'année il s'était bien ouvert au autres, mais il restait un solitaire, du moins consternant ses sentiments personnels et sa vie privée. Son attitude peu loquace n'interloqua donc personne, même s'il était profondément enfoui dans ses pensées. Il se demandait comment il devrait se comporter face à son père. De façon froide et renfermée comme il l'avait été depuis quelques années maintenant ? Ou devrait-il alors adopter une attitude plus triviale et décontractée ?

Néanmoins, ressasser cela ne lui servait à rien dans l'immédiat. Il se dit qu'il verrait sur le moment même. Après tout il n'était que jeudi soir, étant donné qu'il rentrait chez lui ce week-end, il verrait sur place ou demanderait à sa grande sœur, son caractère posé et réfléchi l'aiderait sûrement.

Après la douche, ils allèrent tous manger au réfectoire non sans un certain panache: la classe croisa la seconde B et Bakugo ne put s'empêcher de cacher son sentiments de supériorité après la victoire de cette après-midi. Après quelques provocations qui restèrent sans accrocs majeurs, chaque classe regagna le bâtiment qui leur était attribué. Comme annoncé, Momo alla immédiatement dans sa chambre, non sans alerter ses amies car elle avait l'habitude de rester au moins une heure, ne serait-ce ce que pour discuter autour d'un thé.