II ; 12 : Vivants ?

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Après quelques semaines de tranquillité, les préfets furent appelés au bureau de Dumbledore un soir. En entrant dans son bureau, les adolescents qui ne l'avaient encore jamais vu furent émerveillés par le phénix qui trônait à l'entrée.

Remus les regarda avec un petit sourire, reconnaissant sa la réaction première fois qu'il était venu (en première année parce que ses amis l'avaient entrainé dans un plan foireux). Lily était, et de loin, la plus émerveillée.

Toutefois, ils n'eurent pas plus le temps de s'attarder car directeur les convoqua.

- Bonjour à tous, commença-t-il une fois tout le monde entré. Je ne vous ai pas convoqué ici pour vous annoncer une bonne nouvelle, même si j'aurais préféré. Aujourd'hui, le ministère a été attaqué par les mangemorts.

Les vingt-quatre élèves retinrent leur souffle : n'y avait-il donc plus personne qui pouvait encore s'opposer au plus grand mage noir de l'époque ?

- Il y a eu environ une soixantaine de morts et le double de blessés. Certains élèves ont perdu des parents aujourd'hui, dont peut-être certains d'entre vous.

Les préfets se regardèrent les uns les autres avec angoisse.

- Je vais vous demander à tous, continua le directeur, de bien vouloir faire passer mes instructions. Pour l'instant et jusqu'à nouvel ordre, tous les élèves sont consignés dans leur salle commune, où nous viendrons chercher ceux pour qui nous avons des nouvelles. Vous devrez garder un œil sur eux, et, s'il vous plaît, empêchez-les, mêmes vos amis, ajouta-t-il en se tournant vers Remus, de s'enfuir.

Les préfets acquiescèrent avec gravité avant de retourner vers leurs salles communes respectives. Ce fut John McGregor, le préfet de Gryffondor de 7ème année qui annonça la nouvelle aux élèves de sa maison. Aussitôt, ils se levèrent tous, demandant des nouvelles de leurs parents. Malheureusement, aucun préfet n'en avait. Lily pressentait déjà que cela serait une nuit compliquée, jusqu'à ce que, à l'étonnement de tous, James Potter ramène le calme dans la salle :

- Stop ! cria-t-il. Arrêter de hurler ! Les préfets n'en savent pas plus que nous, ils viennent de nous dire qui s'ils avaient des nouvelles, ce serait le professeur McGonagall qui viendrait nous voir, alors arrêter d'essayer de demander aux préfets, ils ne sauront pas, et ça donne mal à la tête !

Lily le regarda avec des yeux ronds tandis que Remus le fixait avec un petit sourire. Le capitaine de l'équipe de Quidditch s'écartait déjà quand le professeur McGonagall arriva en trombe chez les gryffondors.

- Potter, Black, Weasley, Galen, dans mon bureau, maintenant. Pour les autres, fit-elle en se tournant vers la foule, vous aurez des nouvelles le plus vite possible.

Les quatre gryffondors partirent d'un pas pressé vers le bureau de leur directrice de maison. Elle fit entrer la 4ème année en premier. Elles restèrent bien dix minutes dans le bureau de la directrice de maison, puis la jeune poursuiveuse sortit en pleurs. James essaya de l'approcher, mais elle s'écarta et partit en courant.

McGonagall fit ensuite rentrer Randall. James et Sirius collèrent leurs oreilles à la porte et entendirent distinctement :

- Votre frère, Arthur, était au ministère. Il a été blessé, mais les médecins ont assuré qu'ils l'avaient sorti d'affaire. Il vivra Randall. Ne vous inquiétez pas pour lui.

- Merci, répondit le poursuiveur avec soulagement. Merci professeur.

Le jeune roux sorti, soulagé pendant que la directrice de maison faisait entrer les deux 6èmes années.

- Euphemia était au ministère, annonça-t-elle de but en blanc. Je n'arrive pas à y croire ! marmonna-t-elle, plus pour elle-même que pour les garçons. Elle risque moins sa vie en mission finalement...

James toussa légèrement, voyant que sa professeure s'égarait.

- Bref, elle s'est, comme un peu trop fréquemment, jetée dans le combat sans réfléchir. Elle a souffert de plusieurs Doloris de suite. Elle est actuellement à Ste Mangouste, même si elle maintient qu'elle peut retourner travailler. Ils la gardent parce qu'ils pensent qu'elle ne se reposera pas sinon, ajouta-t-elle avec un petit air entendu, mais elle ne risque rien.

Les deux garçons se regardèrent avec un petit sourire. Cela ressemblait bien à Euphemia de refuser de se faire soigner pour aller travailler.

- Papa l'en empêcherai, rétorqua James avec un petit sourire en coin.

Sa professeure de métamorphose sourit à son tour avant de leur demander de rejoindre leur salle commune.

~~~

Chez les poufsouffles, Aileen essayait tant bien que mal de calmer Isis car son oncle et sa tante, tout comme ses cousins, travaillaient là-bas.

Elle avait perdu sa meilleure amie au cours de l'été, elle ne voulait plus jamais avoir à revivre quelque chose dans le genre. Surtout pas moins d'un mois après. Elle sentait toujours, en permanence, ce besoin de parler à Jane. Dès que quelque chose arrivait, elle avait ce réflexe de la chercher, avant de se souvenir qu'elle ne la verrait plus jamais. Le corps déchiqueté de son amie hantait ses cauchemars.

Au bout de deux heures d'attente, après avoir vu un nombre important d'adolescents inquiets partir pour le bureau du professeur Londubat et revenir en larmes ou rassuré, elle fut enfin appelée.

- Miss Pomfresh... commença le directeur de sa maison. Toute votre famille s'en est sortie. Nous n'avions pas encore eu de leurs nouvelles car ils se sont jetés dans les combats, sauvant beaucoup de gens, mais c'est terminé et nous pouvons confirmer qu'ils ne sont que légèrement blessés. Aucun d'entre eux ne risque rien.

La jeune poufsouffle sentit sa gorge se libérer de l'angoisse qui l'emprisonnait depuis presque deux heures.

- Allez-vous coucher maintenant, il est bientôt minuit.

Isis sortit, le cœur léger, du bureau du professeur Londubat, rentrant dans sa salle commune pour aller dormir.

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Helen, Lily et Johanna étaient assises dans un canapée, tendues. Aucune d'entre elles n'avait de raison de s'inquiéter. Johanna n'avait plus que ses grands-parents à la retraite, les parents d'Helen travaillaient dans une grande entreprise de marchants et parcouraient le monde à la recherche d'acheteurs et les parents de Lily étaient des moldus et ne risquaient rien.

Cependant, les filles avaient passé la soirée à voir des visages se décomposer sous les horribles nouvelles qui arrivaient les unes après les autres. De plus, beaucoup d'élève continuèrent de demander aux préfets des nouvelles de leurs parents, ce fut donc une soirée particulièrement lourde pour Lily.

Elles finirent par décider d'aller se coucher pour échapper à la tension ambiante et à l'angoisse permanente.

StudentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant