Students

III ; 20 : Rapprochement ?

- Cornedrue, je t'annonce que tu as réussi, lança Sirius avec un regard moqueur quand ils partirent vers la cabane hurlante pour rejoindre Remus, après avoir enfin réussi à sortir des cuisines malgré les protestations de tous leurs amis.

Son ami lui répondit par un regard interrogatif.

- Avec Evans.

- Quoi ? répondit-il, cette fois réellement surpris.

- Ne me dis pas que tu n'as pas remarqué !

- Remarqué quoi ?

- Elle arrête pas de te regarder, elle rigole à toutes tes blagues, elle rougit quand tu lui fais un compliment...

- Arrête.

- Je ne dis que la vérité, mon ami, rétorqua-t-il avec un sourire moqueur.

- N'importe quoi. Arrête de sous-entendre ce genre de choses, quand tu sais pertinemment que ça n'est pas vrai.

- Oh, arrête Cornedrue, tu sais très bien que j'ai raison.

- Non, tu racontes n'importe quoi, on est amis.

- Si on était amis comme tu es ami avec Evans, ça ferait longtemps que les filles auraient arrêté de nous courir après, je peux te le dire.

Le visage de James laissa filtrer un regard amusé.

- Eh bien elle ne s'en rend peut-être pas compte.

- Eh bien tu n'as qu'à lui demander d'aller à Pré-au-Lard avec toi et tu verras sa réponse.

- Elle me dira oui, parce qu'on est amis !

- Eh bien tu n'as qu'à l'embrasser, tout ce que je te dis, c'est qu'elle ne serait pas contre l'idée de sortir avec toi.

Le jeune homme leva les yeux au ciel, peu convaincu. Il doutait fortement que son ami ne comprenne réellement ce que Lily Evans pouvait bien penser, même s'il n'exprima pas son point de vue.

Finalement, ce fut Peter qui mit fin à la discussion en leur demandant de se bouger les fesses s'ils ne voulaient pas être en retard.

~~~

Aileen venait d'embrasser Isis. Ça n'était probablement pas une bonne idée, aux vues de la situation, mais elle n'arrivait pas à faire un minimum avancer leur relation et elle en avait marre. Elle avait fini par se décider pour une méthode assez brusque, mais qui avait l'avantage de ne pas laisser la place aux malentendus.

La blonde la fixait d'un air interdit qui la fit rougir encore plus qu'elle ne l'était déjà. Elle se mis assez pressamment dans son lit et ferma les rideaux en essayant du mieux qu'elle pouvait de ne pas pleurer.

Au milieu de la nuit, alors qu'elle dormait, elle sentit quelque chose se coller contre elle, ce qui la réveilla. Elle marmonna quelque chose ressemblant à "qu'est ce qu'il se passe ?".

-Je t'ai réveillé ? murmura Isis tout doucement.

- Qu'est ce que tu fais là ?

- Tu m'as surprise tout à l'heure, mais je pense que j'attendais ça depuis un certain temps.

La blonde colla alors ses lèvres sur celles de son "amie", qui était dans un état de choc complet.

-Mais... Je... Tu...

- Il, elle, on, nous, vous, ils, elles, c'est bon, tu les as tous ? demanda la petite blonde en souriant moqueusement.

- Je...

- Ah non, ne recommence pas, on a des choses plus importantes à se dire pour ne pas avoir le temps de réciter tous les pronoms personnels deux fois de suite.

La brune rougit et décida de se taire.

-Tu veux sortir avec moi ? demanda finalement Isis après quelques secondes de silences.

Aileen la fixa avec de grands yeux ahuris.

-Tu veux sortir avec moi ?

- Bah je ne vois pas pourquoi je t'aurais proposé sinon. Enfin bon, ce n'est pas grave si tu ne veux pas.

La blonde commença à rougir à son tour.

-Si, si ! s'écria la brune en sursautant. Bien sûr que si !

Aussitôt, la blonde recommença à l'embrasser, une activité à laquelle elles passèrent une bonne partie de la nuit.

~~~

-Non James, il n'y a pas d'ingrédient qui permette de faire ce genre de choses.

- Mais...

La rousse planta ses yeux verts amusés dans ceux de son ami, et il décida de se taire.

Les deux préfets-en-chef cumulaient de nombreux rôles dans l'école : professeurs pour l'Ordre du Phénix, coordinateurs des préfets, organisateurs du bal de Noël, et, pour l'un des deux, membre de l'équipe de Quidditch de sa maison, le temps qu'ils pouvaient réserver au travail sans que cela ne détruise complètement leur vie sociale était restreint, d'autant plus qu'ils étaient assez fatigués. Ainsi, Lily aidait James en Potions et en Sortilèges, là où il l'aidait en Défense contre les Forces du Mal et en Métamorphose, et ils arrivaient à tenir ainsi, tout faisant leurs rondes aux heures les plus pénibles de la nuit.

Cependant, l'avantage, des deux points-de-vues étaient qu'ils passaient de nombreuses heures ensemble, entre les rondes et les heures où ils faisaient leurs devoirs – temps qui se recoupaient parfois, même si c'était censé être interdit.

-Hey, Lily, l'interpella James après quelques secondes de silence, tu vois un garçon en ce moment ?

Elle le fixa quelques secondes et rougit légèrement avant de répondre :

-Je... Je ne vois pas en quoi ça te concerne.

Le regard de James se plongea très sérieusement dans le sien, jaugeant si elle était sérieuse ou pas. Il essaya de ne pas montrer sa jalousie, mais il doutait que ça soit bien réussi.

Lily se sentait jaugée, mais elle percevait autre chose dans le regard de James qu'elle n'arrivait pas à identifier.

-Ce genre de réponse, ça veut dire "oui" en général.

Elle rougit encore plus. Pourquoi lui parlait-il de cela ? N'avaient-ils pas d'autres sujets de conversation à exploiter ?

-Non, ça veut juste dire que ça ne te regarde pas.

Cette fois, James fut sincèrement blessé.

- Je croyais qu'on était amis, c'est le genre de trucs dont on parle avec ses amis, non ?

- Si toi tu me parles de ta vie sentimentale, j'accepterai peut-être de te parler de la mienne.

- La mienne est plutôt simple, répondit-il en haussant les épaules d'un air nonchalant, je n'ai personne, et personne ne m'intéresse. Et la tienne ?

Elle rougit encore plus. Que pouvait-elle bien lui répondre ? Qu'elle n'avait personne mais que s'il lui proposait à nouveau de sortir avec lui, elle ne dirait pas non ?

- Je n'ai personne.

- Et c'est ce "personne" qui t'empêchait de m'en parler ? rétorqua-t-il d'un ton ironique. Tu ne crois quand même pas que je vais avaler ça. Laisse tomber, si tu ne veux pas discuter de ça, je comprends.

Cependant, son air sombre semblait démentir ses paroles, et Lily se sentit mal.

-Non, je te jure qu'il n'y a rien avec personne. C'est juste que je ne comprends pas pourquoi tu me parles de ça.

Il haussa les épaules et répondit :

-Je ne sais pas. Je suppose que c'était une mauvaise idée.

Puis il haussa les épaules et se mit à avancer plusvite dans le couloir qu'ils avaient à surveiller.