Students

II ; 13 : Confidences

Le lendemain, tous les cours furent annulés. La moitié des élèves étaient à des enterrements ou à Ste Mangouste, et la même chose chez les professeurs. Les élèves qui n'étaient pas partis avaient donc une journée de libre mais personne n'en profita vraiment. Quasiment tout le monde avait un ami plus ou moins proche qui était parti et personne n'était d'humeur à rire.

James et Sirius étaient partis voir Euphemia Potter, tandis que Remus et Peter étaient restés car la pleine lune approchait, et qu'aucun des maraudeurs ne voulait retenter l'expérience de laisser le lycanthrope seul pour la pleine lune.

Du côté des filles, elles étaient toutes restées à Poudlard, car aucune d'entre elles n'avait de parent proche réellement blessé.

La journée se passa dans une sorte de tension ambiante assez perturbante. Personne n'osait rire, parler ou même penser à autre chose qu'à l'attaque de la veille. Pour la première fois depuis son entrée à Poudlard, Lily regretta les maraudeurs. Même s'ils n'étaient que d'insupportables adolescents en chaleur, leurs blagues et leurs rires manquaient à l'école.

Cependant, elle se ravisa bien vite quand James et Sirius revinrent vers seize heures. La première chose qu'ils firent fut de lancer un sortilège énorme de chatouillis dans la grande salle pour « redonner un peu de joie de vivre, on a tous l'air endeuillés ».

Ils partirent ensuite et revinrent dans la salle commune avec assez de gâteaux, de bonbons et de boissons pour nourrir l'école entière. Puis, ils lancèrent la musique et tous les gryffondors se mirent à danser, y compris certains préfets (ce que Lily se refusa).

Cependant, elle vit très bien que les élèves allaient mieux une fois James Potter et Sirius Black revenus. Ils étaient l'âme de l'école. Sans eux, même si l'école continuait de fonctionner, il y avait comme un grain de sable dans l'engrenage.

La rousse en arriva même à se demander ce qu'il se passerait l'année suivant leur départ. Quasiment aucun élève de l'école actuelle n'avait vécu sans eux, et elle se demanda sérieusement si les préfets auraient encore un travail.

Il y aurait très certainement un avant et un après les maraudeurs. Mais l'école avait vécu avant, elle survivrait après.

Lily était en pleine réflexion quand James vint s'assoir à côté d'elle.

- Alors Evans ? Tu ne danses pas ?

La jeune fille soupira. Il n'avait toujours pas compris qu'être un gros lourd ne lui permettrait pas d'arriver à ses fins ?

- Non Potter, répondit-elle froidement, vous devriez être contents que je ne sois pas intervenue pour la fête, alors ne pousse pas le bouchon trop loin.

- Détends-toi de temps en temps Evans ! rétorqua-t-il en souriant. Allez, dis-moi ce que tu as fait de plus fou dans ta vie !

Elle le regarda avec des yeux suspicieux, mais il ne semblait pas vouloir se moquer d'elle ou quoi que ce soit dans le genre. Il ressemblait plutôt à un enfant à qui on avait offert son premier balai.

Elle hésita avant de se raviser. Non ! Elle ne lui parlerait pas. C'était James Potter après tout. Le garçon qu'elle détestait le plus au monde. Elle se demanda pourtant pourquoi elle avait eu envie de lui parler. Quelques mois plus tôt, elle l'aurait rembarré avec un coup de pied aux fesses. Mais qu'est ce qui lui arrivait ?!

- Rien qui t'intéresse, finit-elle par lâcher.

Le sourire du capitaine de Quidditch fondit comme la neige au soleil. Il pensait pourtant tenir le bon bout ! Il ne l'avait pas insulté, et ne lui avait même pas demandé de sortir avec lui !

- OK, Evans. Bon, ce n'est pas tout ça, mais j'ai autre chose à faire, salut !

Et il s'éclipsa vers un groupe de fille avec qui, au moins, il n'aurait pas de problèmes de rejet.

~~~

Chez les poufsouffles, la tension n'avait pas disparu. Dans la salle commune, personne ne bavardait, les élèves étaient soit penchés sur leurs devoirs, soit les yeux dans le vague, silencieux.

Aileen et Isis travaillaient quand cette dernière se leva d'un coup pour monter vivement dans son dortoir. Aileen, surprise, mit quelque seconde avant de décider de la rejoindre.

Lorsqu'elle entra dans la chambre, son amie était en pleurs sur son lit. Elle se releva légèrement quand elle la vit entrer, mais Aileen s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Les deux amies restèrent ainsi sans bruits pendant quelques minutes avant qu'Isis ne laisse échapper un rire sarcastique entre ses sanglots.

- Qu'y a-t-il ? demanda son amie, désarçonnée.

- Je suis pathétique. Aucun membre de ma famille n'est mort hier, ou même blessé, pourtant, c'est moi qui suis en larmes dans mon lit.

Aileen resserra son étreinte autour des épaules de son amie sans rien dire, la laissant parler.

- C'est à cause de Jane. Ça fait trois mois qu'elle est morte. Je sais que tu ne l'as pas connue mais elle... C'était une fille géniale.

- Je n'en doute pas, répondit Aileen avec douceur. J'ai perdu mes deux parents l'année dernière, et pense que si Johanna et mes grands-parents n'avaient pas été là... Je ne sais pas ce qu'il me serait arrivé. Il faut que tu parles, que tu aies des gens à qui te confier, sinon, ça va te bouffer.

Isis recommença à pleurer contre la poitrine de son amie qui la serra plus fort contre elle.

- Mais... Je la revoie, rire, pleurer... Nous étions amies depuis si longtemps ! Et savoir qu'elle ne sera plus jamais à côté de moi... J'ai toujours l'impression qu'elle va arriver et nous faire éclater de rire comme elle le faisait avant ! Et puis... Je m'en veux quand j'arrête d'y penser, comme si je passais à autre chose... Pourtant je sais que c'est ce qu'elle aurait voulu ! Mais je n'y arrive pas.

Aileen resserra un peu son étreinte autour de son amie, sans rien dire, sans savoir quoi dire.

Salut ! Je ne suis pas sûre que ce chapitre soit très bon, mais tant pis. En tout cas, merci pour les 1000 ⭐ et les 5000 vues !!! Je vous aime très très forts ! 5000 mercis !