Épilogue

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Elle mangea son dessert rapidement, débarrassant son assiette et ses couverts, avant de monter dans sa chambre.

-Tu vas te coucher, Astrid ? demanda son père, la retenant devant l'escalier.

-Pourquoi ?

-Pour savoir si j'ai besoin d'actionner les protections quand je monterai, répondit-il. Tu devrais dormir, tu as l'air fatigué.

Astrid mit un moment à répondre. Elle était fatiguée, en effet.

-Non, laisse, je le ferai, t'inquiète, assura-t-elle. J'ai des trucs à faire, vous serez déjà couchés quand j'aurais fini, ça sert à rien que tu le fasses.

Il hocha la tête et Astrid monta dans sa chambre. Harold dessinait encore. Elle décida de préparer son sac, pour éviter d'oublier et de se retrouver le lendemain avec les mauvaises affaires. Sa prof de français était en stage et elle ne pouvait donc pas leur faire cours, les libérant à quinze heures au lieu de dix-sept. Astrid avait mille fois remercié les dieux quand la prof leur avait annoncé la nouvelle, la semaine dernière. Elle n'aimait vraiment pas le français.

-Je finis tôt demain, tu veux qu'on aille au lac ? demanda-t-elle à Harold.

-Tu ne veux pas rester avec tes amis ? s'étonna-t-il.

Astrid dut admettre qu'il avait raison. Ingrid s'attendait certainement à ce qu'elles passent le reste de l'après-midi ensemble et elle détestait laisser tomber ses amis ainsi. Son téléphone retentit au même moment et elle lut rapidement le message d'Ingrid. La Parenvrille se plaignait que son frère avait réussi à la convaincre d'aller avec les jumeaux sur le terrain vague à quelques kilomètres du lycée. Les Thorston s'y rendaient fréquemment, habitant non loin, mais généralement, c'était désert. Pour la simple et bonne raison qu'il n'y avait pas d'ondes là-bas. Personne n'aurait envie de dépenser des sous pour protéger... rien. Il y avait seulement des cailloux, quelques arbres solitaires et fragiles et d'anciennes rampes de skate abimées, la raison pour laquelle les jumeaux y allaient souvent.

-Et si tu venais avec nous ? proposa-t-elle soudainement à Harold, qui s'était repenché sur son dessin.

Il lui adressa un regard confus.

-Où ?

-Ingrid vient de me dire qu'ils allaient faire du skate sur le terrain vague près de chez les jumeaux. Si je lui réponds que j'y vais avec eux, tu viendras ? Il n'y a pas d'ondes là-bas.

-Pour faire quoi ? contra-t-il. C'est hors de question que j'apparaisse à tes amis.

-Je sais mais... hésita Astrid. Je ne sais pas trop en fait. Je n'ai pas envie que tu restes tout seul ici.

Il fronça les sourcils, visiblement vexé.

-Non, ce que je veux dire, c'est... se reprit-elle vivement. Tu ne vas pas bien et je n'ai pas envie que tu t'enfermes.

Ses traits s'adoucirent soudainement quand il comprit et il parut sincèrement touché.

-Merci Astrid, dit-il honnêtement. Mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée, vraiment.

-Alors je peux rentrer ? proposa-t-elle. On peut regarder un film, on peut-

-Astrid, la coupa-t-il en lui souriant faiblement. Ne t'inquiète pas pour moi. Va avec tes amis.

Elle se tut et décida de ne pas insister. Elle répondit rapidement à Ingrid qu'elle les accompagnerait au terrain vague, avant de finir de faire son sac.

-Au fait Harold, appela-t-elle après s'être assise sur son lit, en tailleur. Je me demandais, pourquoi est-ce que les ondins ont une telle réputation de tueurs ?

DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant