Chapitre 3

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Le jour de la séance de dédicaces arriva enfin. Evanna se réveilla au son insupportable de son réveil, qu'elle avait réglé pour sept heures. Ingrid et elle avaient prévu de se rendre à l'école de musique vers quinze heures, mais elle préférait faire ses devoirs avant, ne sachant pas dans quel état elle rentrerait après avoir vu Harry.

Même si revoir le jeune homme lui donnait l'impression de revenir dans le passé, elle savait que son avenir passait par ses études et qu'elle ne pouvait pas se permettre de ne pas travailler. Elle était dans une grande école de commerce, et elle avait parfaitement conscience qu'une journée sans réviser pouvait lui coûter sa place au moment des partiels. Elle appréhendait beaucoup cette journée, mais il était hors de question qu'Harry gâche son avenir comme il avait gâché une partie de son passé.

Encore endormie, elle sortit difficilement de son lit et se dirigea d'un pas traînant vers la cuisine, où elle prépara son petit déjeuner. Tandis qu'elle mangeait, elle ne pouvait empêcher son esprit d'imaginer ce qui allait se passer dans quelques heures, quand elle se retrouverait face à Harry. Elle ne savait pas comment il allait réagir, ni ce qu'elle ressentirait en le voyant après tant d'années d'absence totale de sa vie. La colère qu'elle avait ressenti en apprenant qu'il était célèbre s'était calmée, mais elle la sentait qui couvait au fond d'elle et elle savait qu'un rien pourrait la raviver.

 Cela faisait quatre ans qu'ils ne s'étaient pas vus, elle avait beaucoup changé et elle n'était pas sûre qu'il la reconnaîtrait. Depuis qu'ils s'étaient quittés dans la gare de Holmes Chapel, alors qu'elle n'avait encore que quinze ans, son corps avait évolué, son visage avait mûri. Elle avait grandi de dix bons centimètres, atteignant pratiquement le mètre soixante-dix, avait adopté un style vestimentaire plus mature, et elle avait de belles courbes, ses règles étant arrivées lorsqu'elle avait seize ans. Elle faisait à présent du 90 C, et ses hanches, ses longues jambes et ses fesses faisaient tourner la tête de nombreux garçons. Elle remerciait ses gènes brésiliens pour cela, ainsi que pour la teinte dorée de sa peau, légèrement plus foncée après quatre années passées sous le soleil d'Amérique du Sud.

Bien qu'elle soit maintenant une jeune femme de presque vingt ans, certaines choses n'avaient pas changé : son visage avait toujours un air enfantin quand elle souriait ou faisait la moue, son nez fin remontait légèrement en trompette, elle avait toujours une canine un peu de travers et des pieds ridiculement petits – elle chaussait du 36 ; tous ces détails qu'elle n'avait jamais aimé mais dont Harry lui avait dit à plusieurs reprises qu'ils la rendaient parfaite à ses yeux.

Et surtout, ses yeux étaient toujours aussi sombres, tellement qu'on pouvait croire que sa pupille se fondait avec son iris. Il y avait un tel contraste entre les yeux d'Harry et les siens qu'ils s'étaient amusés à les prendre en photo et chacun avait mis la photo des yeux de l'autre en fond d'écran. Depuis, Evanna avait changé de portable et de fond d'écran mais la photo était toujours dans son ordinateur, avec toutes les autres photos prises durant cet été magique, dans un dossier qu'elle n'osait plus ouvrir.

Elle avait tenté de protéger son cœur de tout ce qui avait trait à Harry depuis qu'elle avait compris qu'il était inutile d'attendre un signe de sa part plus longtemps, et voilà qu'elle allait d'elle-même lui rappeler son existence, quitte à souffrir à nouveau de son ignorance.

En poussant un soupir, elle se leva, débarrassa la table et alla dans sa chambre, se changer les idées en passant les prochaines heures sur ses cours.

ΔΔΔ 

Quand Ingrid se leva enfin, la matinée touchait à sa fin. Le soleil était haut dans le ciel sans nuages, c'était une belle journée. Evanna n'avait pas profité du beau temps, cela faisait des heures qu'elle était plongée dans ses livres et elle commençait à voir l'heure de la séance de dédicaces comme une libération. Elle entendit alors frapper doucement à sa porte et la tête d'Ingrid passa dans l'entrebâillement.

Summer '09Where stories live. Discover now