Pour une fin heureuse

Rencontres Au Cimetière

Alors que la dernière sonnerie de la journée retenti, j'entraînais Ino avec moi, jusqu'à la sortie, pour enfin être libérer de ces professeurs complètement dingues. Ma folle de meilleur amie n'en finissait pas de jacasser et pour couronner le tout il pleuvait, comme à peu près tout le temps à Konoha. Alors qu'on prenait le chemin de la droguerie, j'eus à nouveau le droit à une visite inopinée de mon nouvel ami...

-Alors vous allez chercher la bague. S'enquit-il.
-J'avais complètement oublié ce truc ! Me rappelais-je en me frappant le front.
-Qu'as-tu oublié ? M'interrogea Ino.
-Le bonhomme à la bague. Lui répondis-je.
- Tu ne m'en voudras pas si je ne t'accompagne pas...avec ce temps... Tenta-t-elle de m'expliquer.
- Non, non c'est bon. J'irais patauger dans la boue toute seule ! Rentre chez toi. La rassurais-je.

On se sépara et je filais dans ma chambre me changer pour enfiler un parka et mes bottes. Je ressortis et prit le chemin pour me rendre à la sortie de la ville. Il pleuvait tellement que même ma veste était dégoulinante, lorsque je descendis dans le caniveau. A cause du mauvais temps, le niveau d'eau était plus haut qu'à la normale. Heureusement que j'avais mis mes bottes.

-Elle est dans les parages. M'informa mon interlocuteur.
-Vous n'avez pas plus précis comme indication. Lui demandais-je.
-Elle doit être un peu plus haut, plus vers la route. Me dit-il, sans être convaincu de ses paroles.

Tout en scrutant le sol, je m'avançais vers la rive. C'était sans compter sur mon incroyable sens de l'équilibre, je glissais sur une pierre mouillée et me retrouva la tête la première dans la gadoue ! C'est en tentant de me relever que j'aperçue ce bijou de malheur qui c'était coincé entre deux gravillons. Je me remis sur mes jambes en montrant ma trouvaille à mon visiteur de l'au-delà.

-C'est elle ! S'exclama-t-il de joie.
-Super... Lui répondis-je sans grand entrain.

Sur le chemin du retour, les gens me dévisageaient, il faut dire que je ne devais pas être miss monde à cette instant, couverte de la tête au pied de boue. Arriver à la boutique, j'empruntais la porte de service et me faufila sans que Tsunade me voit ou autrement ça aurait bardé pour mon matricule. A l'étage, dans ma chambre, je mis la bague dans le tiroir de ma table de nuit et fila prendre une bonne douche chaude. Quand j'eus fini de passer un jogging, j'allais mettre mes habits boueux dans la machine pour éviter que ma chère tante ne fasse une attaque en voyant le massacre digne d'un combattant de la première guerre mondiale. De retour dans ma chambre aux murs roses et au sol de parquet, je m'affalais sur mon lit et prit la bague. Avec un mouchoir, j'entrepris de la nettoyer, lorsque la crasse fut enlevée, elle révéla une bague en or sur laquelle était jonché un diamant. Je ne pus m'empêcher de l'admirer.

-Elle est magnifique, n'est-ce pas ? Me demanda mon interlocuteur qui venait de réapparaître.
-Oui... Ne pus-je m'empêcher de lui répondre.
-Ce bijou appartenait à ma défunte épouse. Me révéla-t-il.
-C'est pour cela que vous vouliez tant que votre fille puisse la récupérer ? Le questionnais-je.
-Effectivement... Se contenta-t-il de me répondre.

C'est alors qu'une idée me vint, parce que trouver l'objet était une chose mais il fallait aussi la rendre à sa propriétaire légitime...ça c'est la partie la moins plaisante. Expliquer à un inconnu qu'un de ses proches décédés lui parle grâce un intermédiaire capable de le voir. Vous ne passez juste pas pour une folle.

-Dites-moi, votre fille va-t-elle souvent au cimetière voir la tombe de sa mère ? Lui demandais-je en priant qu'elle n'est pas été incinérée.
-Tout les dimanches...Pourquoi ? M'informa-t-il, un peu désarçonner par ma question.
-Vous verrez bien dimanche. Si vous tenez jusque là ? Lui dis-je avec un regard moqueur.

La semaine passa sans trop de désastre et de visiteur inattendu sauf vendredi peu être mais cette personne était beaucoup trop réelle à mon goût. C'était lors du changement entre le cours de math et celui d'anglais. Comme d'habitude, j'allais poser mes livres pour prendre ceux du cours suivant que je n'avais pas avec Ino. Je venais de finir de mettre mes livres dans mon sac que la porte du casier se referma violemment.

-Tiens, tiens mais qui voilà ? Ne serais-ce pas un gros bonbon rose ! Ricana –t- elle.
-Karin...que me vaut le déplaisir de ta visite ? M'exaspère-je.
-Simple coïncidence. Je passais par là et j'ai vu une touffe de couleur anormale, alors je suis venu voir si je n'avais pas rêvé et à mon grand regret, c'est non. Me dit-elle avec un sourire qui me donnait l'envie irrémédiable de lui coller une gifle mais je me retins parce que ça n'en valait pas la peine mais vraiment pas.
-C'est bien, alors maintenant que ta curiosité maladive a été satisfaite, je peux me rendre à mon cour ou il y a quelque chose d'autre que tu as à me dire ? La questionnais-je blasée par son comportement de dégénérée mentale.

Ma façon de lui parler n'a pas dû lui plaire, vu son regard. Elle me saisit par le poignet et prit un ton menaçant.

-Je suis sûr que tu dois être au courant, vu avec qui tu traînes, Sasuke et moi, on sort ensemble. Alors tu ne t'en approches pas ! Compris ! M'ordonna-t-elle en prenant son air sérieux qui me donnait envie de rire.
-J'en ai rien à secoué de ton Sasuke. En plus saches que je traîne avec qui je veux et je préfère largement l'excentricité d'Ino que devoir supporter ta tête maquillée comme un camion volé ! Lui crachais-je à la figure, avant de dégager mon bras et de partir en direction de l'escalier.

A part ce petit incident qui avait vite fait le tour du lycée, rien d'extraordinaire ne vint perturber ma vie. Le dimanche arriva bien vite, ce matin là, je me levai aux alentours des 8h00, je déjeunais, me lavais, m'habillais et mis la bague dans une enveloppe blanche. Au pied du bâtiment, je retrouvais mon cher ami le fantôme et nous prîmes le chemin du cimetière que je connaissais par cœur. Arrivé à destination, il me montra la tombe de sa femme qui se trouvait être quatre lignes au-dessus de celle de ma mère. Je me dépêchais de déposer l'enveloppe sur la stèle juste avant que sa fille arrive. Je me rendis jusqu'à la tombe de ma mère plus bas, je mis accroupi et observa la jeune femme d'une vingtaine d'année. Quand elle vit l'enveloppe, elle la prit et l'ouvrit avec précaution. Lorsqu'elle vit le bijou à l'intérieur, elle recouvrit sa bouche avec sa main et des larmes coulèrent sur ces joues. 

-Qu'est-ce que c'est ? Me demanda mon ami l'esprit en regardant droit devant lui.
-C'est pour vous, c'est l'heure de rejoindre votre femme. Plus rien ne vous retint sur Terre. Dis-je machinalement.
-C'est beau ! S'ébahit-il avant de s'avancer vers le passage, il se retourna vers moi et me souffla un merci. Et il disparut en s'évaporant dans les aires.

Je me remis debout en parlant à ma mère.

-C'est vrai que ce don peu être une vraie plaie mais pouvoir redonner de l'espoir à ces gens ça n'a pas de prix. Dis-je en regardant la stèle de ma mère.

Avant de partir de déposais un baiser sur mes doigts pour ensuite les passer sur la pierre froide, dernier signe qui relit ma mère à ce monde. Je n'avais pas eu la chance d'être assez âgée pour me souvenir très bien d'elle mais jamais je n'oublierais son visage. Celle de qui je tiens mes cheveux roses. Je finis par tourner les talons, les mains dans les poches je fis le chemin inverse, mais avant d'avoir pu sortir du cimetière, j'aperçus un peu plus loin deux silhouettes, dont une me semblait familière. Elle portait une veste de cuire noire et un jeans troués mais se fut la couleur de ses cheveux qui me fit comprendre qui il était.