Pour une fin heureuse

Trou de mémoire

Après mon café avec Sasuke, j'étais rentrée avec au fond de moi cette envie de remonter le temps pour revivre encore, et encore l'heure précédente. Je m'étais rendue compte pendant notre discussion que finalement, il se révélait être quelqu'un de plutôt cultivé et qui n'était pas le moins du monde macho...enfin quel garçon ne l'est pas quand ces copains ne sont pas là pour l'y pousser. Bref, il était maintenant aux alentours des 23h00, je me préparais à aller me coucher, lorsque sans prévenir ma fenêtre s'ouvrit brutalement. En la fermant, je remarquais qu'il n'y avait pas une brise de vent à l'extérieur. Pas vraiment rassurée, je baissais les stores qui une fois fermés me laissèrent voir dans la vitre le reflet d'une personne. Je me retournais vivement et étouffa un cri quand je reconnu le fantôme du cimetière.

-Qui êtes-vous ? Réussis-je à articuler.
-Je ne sais pas... Me dit-t-elle d'une voix morne.

J'essayais, vainement, de ralentir les battements de mon cœur qui cognait si fort dans ma poitrine que j'en avais mal. 

-C'est vous qui avez ouvert ma fenêtre ? Posais-je la question, en connaissant déjà la réponse. 

Elle me fit un signe affirmatif de la tête. Toujours pas rassurée, je restais collée à la vitre froide. 

-Que vous, est-il arrivé ?Demandais-je, en essayant de savoir si elle voulait de l'aide ou si elle me voulait du mal. 
-Je ne sais pas...Me répéta-t-elle encore une fois. 

Apparemment, elle avait plus l'air désorientée et perdue qu'agressive. Je me calmais, et l'observais malgré son apparence digne d'un film d'horreur, je pouvais voir des traces qui témoignaient qu'elle avait été d'une très grande beauté. 

-Vous ne savez rien de vous ? Continuais-je mon interrogatoire.
-Juste que cela fait longtemps que je suis morte. M'informa-t-elle.
-Et où êtes-vous morte ?Tentais-je d'en apprendre plus. En me disant que le point positif dans tout ça, est le fait qu'elle sache qu'elle soit décédée.

Elle allait me répondre quand la porte de ma chambre s'ouvrit violemment, ce qui la fit partir. 
-A qui parles-tu Sakura ? M'interrogea ma tante.

-A...A personne... Lui dis-je, prise un peu au dépourvu.
-Ah...d'accord. Répondit-elle, pas convaincue pour autant. Dis, cette semaine, tu viendras me donner un coup de main au magasin, s'il te plait.
-Après les cours, pas de problème. Accepte-je, pour ne pas faire durer la conversation. 

Satisfaite, elle me souhaita une bonne nuit et ferma la porte.
Lorsque Tsunade fut repartie vers le salon, je m'allongeais dans mon lit en remontant ma couverture sous mon menton, avant de fermer la lumière. L'esprit sans nom ne réapparut pas, à mon grand soulagement. Mes paupières se firent lourdes et je finis par m'endormir en rêvant de bague, de fantôme et de Sasuke. 

Cela faisait trois jours qu'après les cours j'aidais ma tante à la boutique. On était donc mercredi et il pleuvait à grosse goutte à l'extérieur. Tsunade se trouvait dans l'arrière boutique pour passer des commandes tandis que moi je servais les clients. Ino était passée en coup de vent, avant son cours de yoga, pour amener des gâteaux que sa mère avait préparé. Mme Yamanaka étant une passionnée de cuisine en faisait toujours trop alors sa fille se chargeait de s'en débarrasser. Elle en distribuait un peu partout dans le quartier. Ma tante les acceptaient volontiers, d'un parce qu'elle n'avait jamais le temps d'en faire et qu'elle comme moi sommes de grosses gourmandes, et de deux parce qu'ils étaient succulents. Donc après la visite d'Ino, plusieurs personnes étaient venues chercher ou des thés ou des sirops contre le rhume. Il y avait eu entre autre la vieille dame de l'autre jour qui m'a surprise à parler toute seule. Apparemment, elle ne m'avait pas reconnu et pourtant je suis tout ce qui a de plus reconnaissable. Elle me demanda plusieurs pommades contre les rhumatismes et en vendeuse expérimentée que je suis, je lui proposais un sac en plastique pour porter ses tubes de crème. En voulant prendre un de ses foutus sac, j'ai du tirer un peu fort ce qui fit basculer le carton de rouleaux de papier pour la caisse enregistreuse. Et un rouleau étant rond, ils se dispersèrent derrière le comptoir. Je finis de servir la dame âgée et m'accroupis sous le meuble pour les rassembler. C'est aussi à ce moment, que quelqu'un eut la brillante idée de fracasser la sonnette qui se trouvait à côté de la caisse. Le bruit me surprit tellement que je sursautais en me frappant violemment la tête contre le meuble. 

-T'avais pas besoin de taper si fort sur cette pauvre cloche ! Entendis-je une voix que je connaissais.
-C'était pour être sur qu'on m'entende, vu qu'il n'y a personne. Lui renvoya l'autre.
]-Je suis là, que puis-je pour vous ? Dis-je en sortant de dessous le comptoir, tout en massant ma tête qui me faisait un mal de chien. 

C'était avant de reconnaître les deux lycéens qui se tenaient devant moi. 

-Oh ! Mais tu es Sakura ! S'exclama Naruto, qui devait être celui qui avait écrasé la sonnette.
-Tu ne lui apprends rien... Soupira le ténébreux qui se trouvait avec lui. 
-Oui, c'est moi, en chaire et en os avec une belle bosse. Donc que veux-tu ? Lui demandais-je à nouveau.
-Oops !!! Désolé !...Euh...Peux-tu me donner ce qui se trouve sur cette ordonnance ? Me demanda-t-il en me tendant le papier.
-Tu sais que cette ordonnance est périmée ? Lui dis-je en lisant la feuille.
-Ah ! Bon ? S'étonna-t-il. 

Il se fout de moi ou quoi ? 

-Oui, depuis un mois en tout cas.Lui appris-je.
-Mince... c'est que j'en ai vraiment besoin. Tenta-t-il de me convaincre. 

Ce n'est pas que je ne voulais pas l'aider mais n'étant pas moi-même diplômée dans ce domaine, je n'avais pas le droit de lui en donner. Et je doutais de sa sincérité. C'est à ce moment, que Sasuke se décida à intervenir. 

-Tu ne peux vraiment pas lui en donner ? Ou alors quelque chose qui s'en rapproche qui ne nécessite pas une ordonnance. Me suggéra-t-il.
-Ouais, parce que j'en ai vraiment besoin pour assurer le match de la semaine prochaine. Renchérit le blond.
-Je crois que j'ai quelque chose dans le genre. Réfléchis-je. 

J'allais chercher le tube pour ces messieurs, en réalisant que ces deux-là n'avaient jamais mis les pieds à la droguerie, autant que je m'en souvienne. Tout en farfouillant dans les étagères, je tendis l'oreille pour entendre ce qu'ils se disaient. 

-T'aurais au moins pu prendre une ordonnance valable ! Reprocha Sasuke à Naruto.
-T'en as des bonnes toi ! Ce n'est pas moi qui voulais absolument passer à la droguerie ! J'ai fait avec ce que j'avais sous la main. Se justifia le blond. 

Je n'en revenais pas. Sasuke avait inventé une excuse pour venir à la boutique. J'étais loin d'être stupide mais j'avais du mal à croire que ça soit pour moi.