Chapitre 4 : Haley

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Un de mes moments favoris de la semaine est bien sûr notre rituel du dimanche matin à Mel, Marie et moi. Notre étude/ séance de potinage au café du campus. Aujourd'hui, étant donné la fête d'hier, il s'agissait plus d'une rencontre début d'après-midi. On était assises à une table du fond avec nos livres étalés devant nous, trois cafés et quelques beignes et muffins.

-Les filles je suis à cours de café, je reviens. Leur dis-je.

-Pas de problème, peux-tu me prendre un cake-pop stp? Me demande Mel.

-Bien sûr, je reviens.

Je me mets en ligne et j'observe les cake-pop affichés dans la petite vitrine en attendant mon tour. Soudain, la sonnerie de la porte d'entrée retentis, signalant que de nouveaux clients font leur entrée. Plusieurs voix fortes se font entendre. Je n'ai pas besoin de lever la tête pour savoir que ces voix appartiennent aux joueurs de hockey, plus précisément l'une d'entre elle à un certain capitaine. Merde, Merde, Merde. Je me retourne vers mes amies avec un regard rempli de détresse, mais elles me répondent seulement avec un grand sourire. Vous parlez de bonnes amies. Je tente de cacher mon visage avec mes cheveux. Je crois que c'est bon, il ne m'a pas vu. Je m'approche de la caisse, puis je commande :

-Un grand latté avec un cake-pop à la vanille s'il-vous-plait. Au nom de Haley.

Après avoir payé, je me mets sur la côté pour attendre ma commande. Soudain, je sens un souffle chaud dans mon cou.

-J'espérais te revoir, tu es partie très vite hier soir. Me chuchote Carter à l'oreille.

-Euhhh, bein c'est que j'avais une urgence. Désolée.

-Ah oui, de quelle urgence s'agissait-il? Me demande-t-il avec un sourire.

-Euhh, bein... c'est que... je devais étudier!

-AH oui, un samedi soir? Tu t'es rappelé que tu devais étudier lorsque tu étais assise en califourchon sur moi en train de m'embrasser langoureusement? Me demande-t-il en prononçant la fin de sa phrase dans mon oreille.

Des frissons parcourent tout mon corps. Il me fait un tel effet, c'est fou. Même sans alcool, je l'embrasserais toute la journée. Voyant que je ne réponds pas, il continue en disant :

-Tu comptes me dire ton nom aujourd'hui?

Je le regarde droit dans les yeux, prends mon courage à deux mains et lui dit :

-Écoute Carter, j'ai eu beaucoup de plaisir avec toi, tu me plais vraiment, mais ça ne sert à rien que je te dise mon nom. Tu veux seulement coucher avec moi et je croyais en être capable moi aussi, mais je ne suis pas ce genre de fille, alors les choses risquent de s'arrêter ici. J'étais heureuse d'avoir fait ta connaissance.

-Commande pour Haley!

Sauver par le son de la cloche. Je prends ma commande et repars en direction de mes amies qui m'attendent en riant. Je me retourne en entendant mon nom :

-Haley, on se revoit sur le campus. Me dit Carter en me lançant un clin d'œil.

Je secoue ma tête, ne dis rien et m'assois aux côtés de mes amies. Ce mec n'est pas possible et il me rend la tâche très difficile.

-Je vous empêche de rire ou de passer tout commentaire.

Mes amies haussent les épaules avec de grands sourires sur leur visage. De loin, on aurait dit que les amis de Carter le taquinent par rapport à moi. Celui-ci me lance un dernier sourire avant de franchir la porte du café. Dans quel pétrin me suis-je fourrée, je n'aurais jamais dû aller à cette stupide fête. D'un autre côté, l'attention de Carter me fait du bien après la semaine que j'ai passée. J'ai pourtant du mal à déchiffrer ce qu'il veut de moi.

La semaine qui suit passe sans incident. Il semblerait que le département des sciences humaines ne croise pas les joueurs de hockey sur le campus. Je suis à la fois soulagée et déçue de ne pas l'avoir croisé. C'est mieux ainsi. Je peux me concentrer sur mes études sans le moindre drame. Je n'ai pas croisé Jason non plus et je n'ai pas pensé à lui non plus. Notre histoire arrivait réellement à sa fin. J'espère qu'il trouvera le bonheur ou qu'il l'a déjà trouvé et j'espère le trouver aussi de mon côté.

C'est déjà vendredi! Lorsque mon cours se termine, je m'empresse de retourner à mon dortoir pour écouter la télévision en pyjama. Un bon vendredi relaxant, ça fait trop longtemps que j'en ai eu un.

Il était à peine huit heures quand Mel est revenue de son cours d'histoire. Elle me regarde avec de gros yeux (disant qu'est-ce que tu fais un vendredi soir à regarder la télévision). Je la regarde avec des yeux innocents, puis elle se met les mains sur les hanches et me dit :

-Haley, bouge tes fesses du sofa immédiatement. Mets-toi chixe, on sort dans une heure!

-Mel, j'ai pas envie de sortir. On est sorti la semaine passée et c'était désastreux.

-Arrête de chialer gros bébé, je te le promets on ne mettra pas les pieds à un party de joueurs de hockey ce soir.

-Mouais... d'accord on va où?

-À une fête chez la sororité Beta.

-OK, ça peut aller. Mais ce soir empêchez-moi de faire un truc stupide.

-Promis!

Au bout d'une heure, on se rend à la petite fête accompagné de Marie également. Arrivées là-bas, je regarde un peu partout et la fête me semble semblable à la précédente, excepté que Carter n'est pas dans mon champ de vision. Je me rends au «bar» me chercher un verre, seulement un. La soirée allait de bon train. Les filles et moi discutions avec certains garçons présents, on s'amuse, on danse. Marie et moi rions de Mel qui essaie de se débarrasser d'un garçon depuis au moins vingt minutes. Elle me regarde avec un air Ça va t'arriver et je vais te laisser seule. Après quelques minutes, je la vois nous pointer du coin de l'œil et elle se dirige tranquillement vers nous deux :

-Enfin ! Il est collant celui-là.

-Voilà pourquoi les coups d'un soir, ce n'est pas fait pour moi. J'agirais exactement comme lui. Lui dis-je avec un petit clin d'œil.

Quelques minutes plus tard, encore en train de danser, je sursaute en sentant deux mains chaudes sur mon bassin. La panique m'envahit, je connais ces mains, mais à qui appartiennent-t-elles? Je vois seulement les grands sourires de Mel et Marie. Je sens soudain un souffle chaud dans mon cou.


Le capitaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant