Thomas In Wonderland

♧.3

L'air est étouffant. C'est peut-être dû au fait qu'il est bientôt l'heure pour Thomas de demander en mariage Teresa. Les invités ont l'air de plus en plus agressifs, collants, riches. Sa mère rayonne au milieu d'un troupeau d'hommes, sa tante rigole toute seule, et Teresa a disparue avec Minho.

Il a vraiment besoin de respirer.

Thomas se lève brusquement de sa chaise, attirant les regards suspicieux des personnes autour de lui. Il n'y prête pas attention et se dirige droit vers la grande baie vitrée. Personne ne tente de le retenir. Tant mieux, il se serait énervé sinon. Il est clairement à fleur de peau et risque de tout casser si ce cauchemars ne cesse pas. Parce que c'est un cauchemars. Un véritable cauchemars auquel même se pincer ne ferait pas effet.

Avec des gestes rapides, il ouvre la porte-fenêtre et sort à l'extérieur. L'air frais de la nuit lui gifle le visage et cisaille sa peau. Ça lui fait un bien fou.
Sans prendre la peine de refermer la porte derrière lui, il marche vers un transat et s'assoit dessus. Respirer l'air de la nuit remplis du parfum des fleurs le calme peu à peu.
Il balade son regard autour de l'immense jardin, posant ses yeux sur la roseraie. De là où il est, il ne voit que des roses blanches.
Sans s'attarder sur ce détail, il continue de promener son regard, passant des arbres bien taillés aux fontaines qui projettent des éclats d'eau autour d'elles. Le ciel orange et rose offre une contraste impressionnante avec le vert de l'herbe et le blanc des roses.

Thomas pose à nouveau son regard sur la roseraie et un mouvement attire son attention. Un buisson qui entoure le muret de pierre bouge. Thomas fronce les sourcils et se lève avec lenteur du transat. Les yeux posés sur ledit buisson, il attend de voir si cet événement va se reproduire. Mais le buisson reste immobile.
Il a du rêver. Encore.
S'apprêtant à faire demi-tour, Thomas tourne son corps pour se retrouver dos à la roseraie et faillit hurler en tombant face à face avec Ava Paige.
Son coeur vient de faire un bon dans sa poitrine et il pose le main sur son torse en soufflant.

- Excusez-moi, vous m'avez fait peur, dit-il en esquissant une grimace presque semblable à un sourire.

Ava, elle, sourit vraiment et dit :

- Ce n'était pas mon intention. Je voulais avoir une petite discussion avec toi, avant ta demande.

Un poid énorme s'abat sur les épaules de Thomas. Il avait presque réussit à oublier ce léger détail.

- Oh, répond-il simplement. Très bien.

Ava lui fait signe de la suivre. Marchant côte à côte, ils traversent lentement le jardin et rejoigne le sentier qui mène à la roseraie.

- Tu étais dans la lune quand je t'ai rejoins, demande Ava en rompant le silence.

- Oui. Je ne m'attendais pas à vous voir.

Ava ne dit rien, laissant un autre silence planer entre eux.

- Tu es souvent en train de rêver, Thomas, remarque-t-elle.

Son ton n'est pas agressif mais il n'inspire pas non plus la sympathie.

- Père dit ... disait que rêver est un moyen d'échapper à la dure réalité quelques instants.

Ils arrivent désormais à l'entrée de la roseraie, deux statues de pierres portant un bouquet de roses dans chaque mains leur ouvrant le passage.

- La dure réalité ? Tu es riche et te maris très bientôt avec ma fille. Je ne considère pas ta réalité comme dure, Thomas. Et les rêves ne sont qu'un tissu d'inepties créés par notre inconscient.