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- Tu viens danser Thomas ?

Cela sonne plus comme un ordre que comme une demande.
Thomas est resté prêt d'une heure assit dans un coin, sirotant un verre de champagne hors de prix. Plus les minutes défilaient, plus il voyait Teresa tournoyant dans sa robe bleue, une bague en diamant ornant sa main.

Et il suffit qu'il pense à elle, ne serait-ce qu'une demi seconde, pour qu'elle se matérialise devant lui comme par magie !
La main sur la hanche, elle sourit. Encore et toujours. Son sourire n'a pas quitté son visage depuis le début de la soirée. Un sourire dégoulinant de joie et d'hypocrisie qu'il déteste par-dessus tout. Un sourire faux. Un sourire qu'il ne va pas se forcer à lui rendre. Tout comme il ne va pas se forcer à danser avec elle juste pour montrer qu'ils s'entendent bien.
Le problème, c'est que si Thomas refuse sa demande, il peut être sûr de signer son arrêt de mort. Car Teresa obtient toujours ce qu'elle veut, d'une manière ou d'une autre. C'est l'une des rares choses qu'il a apprit d'elle, hormis le fait que ses frais de dentiste doivent lui coûter une blinde.

Comprenant qu'il n'a pas le choix, Thomas se lève et prend la main de Teresa dans la sienne. Il l'emmène sur la piste de danse improvisée, là où d'autres couples bougent doucement, riant la bouche ouverte.
Thomas se positionne face à la brune et pose une de ses mains sur sa taille, gardant l'autre encrée dans celle de Teresa.
Une valse.
Ils vont vraiment danser une valse alors qu'ils n'ont que 20 ans ?
Enfin, 19 pour Teresa.

Cette dernière pensée le fit frémir et il tenta de se concentrer sur les yeux bleus de sa partenaire. Teresa a l'air de savourer son moment, caressant distraitement la nuque de Thomas, jouant avec les cheveux qu'il a à la naissance du cou. Elle semble tellement heureuse que Thomas se demande même si elle est courant que ce soir ils sont censés se marier.

- Tu n'as pas l'air content d'être ici, dit soudain Teresa.

Sa voix ressemble à celle d'une hôtesse d'accueil. Tout ce qu'elle entreprend est soigneusement préparé, tout ce qu'elle dit est millimétré à la virgule prêt. L'une des nombreuses choses qui déplait à Thomas chez elle.

- Je suis trop jeune pour me marier, répond simplement Thomas en levant la tête vers le lustre en cristal qui surplombe la salle, afin d'éviter de croiser son regard interrogatif.

Ils tournent doucement, en silence. Les lumières ont l'air de danser aussi autour d'eux, et les dorures sur le bord des tableaux accrochés au mur étincelles. C'est vraiment un endroit magnifique. Dommage que les circonstances empêchent Thomas de profiter de la soirée comme il se doit.

- Il n'y a pas d'âge pour l'amour Thom', lance Teresa au bout d'un moment.

Thomas refocalise aussitôt son regard sur sa partenaire, cherchant une pointe d'ironie dans ses yeux.

- Tu es contente de te marier, demande-t-il avec une touche de dégoût coincée dans la voix.

Car oui, il est dégoûté. Dégoûté qu'on ose les obliger à se marier. Dégoûté d'être riche et de devoir subir cet emprisonnement constant. Dégoûté de n'être que le pantin de la société qui décide de ci ou de ça à leur place.

- Disons que j'ai eu de la chance de tomber sur toi et pas sur un autre garçon, répond simplement Teresa en souriant d'autant plus.

Thomas a envie de vomir. Teresa n'a rien dit de mal, c'est même plutôt sympa ce qu'elle vient de lui avouer. Mais le fait qu'elle soit heureuse de se marier avec lui l'horripile. Tout le monde y gagnera dans cette affaire, sauf lui.
Il arrête de tourner et lâche la main de Teresa, enlevant l'autre de sa taille.

Thomas In Wonderland Où les histoires vivent. Découvrez maintenant