Thomas gravit les marches de la tour la plus haute du château de la Reine Blanche. La nuit vient de tomber sur le Pays des Merveilles, déposant un drap noir illuminé d'étoiles sur le ciel orangé du couché de soleil.
Le brun est perdu dans ses pensées. Newt n'est pas descendu manger avec eux lors du repas du soir. Il ne s'est pas montré de la soirée et cela commence réellement à inquiéter Thomas. Il ne voulait pas le chercher de suite, le temps de le laisser digérer ce qu'il s'est passé quelques heures auparavant. Mais là, Thomas ne tient plus. Il a besoin de voir son blond.Et il est à peu près sûr qu'il est cloîtré tout en haut de la tour, la tête perdue dans les étoiles.
Et effectivement, quand Thomas arrive en haut de la dernière marche, il voit Newt, de dos, accoudé à l'unique fenêtre de la pièce, le visage relevé vers le ciel. Il ne se retourne même pas, sachant pertinemment qu'il n'y a que Thomas qui a eu l'idée de venir le voir ici.
- Je suis désolé, lâche Newt d'une voix brisée.
Thomas s'approche de lui et passe ses bras autour de sa taille, posant sa tête sur son dos, de sorte à lui montrer qu'il ne lui en veux pas.
- T'as pas à t'excuser, réplique doucement le brun.
- Mais je le fais quand même. Je suis désolé. Je suis en train de virer salement.
Thomas redresse la tête, surprit et triste à la fois. Il a beau essayé d'oublier que Newt est infecté à un stade avancé, il ne peut pas nier le fait que les jours du blond sont comptés.
- Newt, je ...
Thomas cherche ses mots, désespérément. Il relâche la taille du blond et s'appuie sur le rebord de la fenêtre à ses côtés. L'air frais de la nuit lui frappe le visage, lui remettant les pensées en place.
- Je m'en fou pas du Pays des Merveilles. Encore moins de toi. C'est juste que ... je sais que je suis votre dernière chance et j'ai peur. J'ai peur de me louper, que vous soyez tous conduis à perte à cause de moi. Je ne sais pas me battre. Je ne suis pas un guerrier. Mais il y a une chose que je sais. C'est que jamais je ne vous laisserais mourir. Et surtout que je t'aime.
Thomas sent son cœur louper un battement en prononçant ces mots. Il ne l'avait jamais dit à haute voix. Un "je t'aime" ça vient du cœur, des tripes. Ça se dit parce qu'on en a envie, parce qu'on sait que c'est le bon moment ou notre dernière chance de le dire. Ça se dit à la personne qu'on a choisit, qu'on veut chérir à tout jamais. Ça se dit à nos proches, notre famille. Ça se dit en pleurant, en hurlant, sous le coup de la folie ou de l'émotion.
Et Thomas a beau savoir que c'est le bon moment pour le dire, il redoute la réaction de Newt.Le blond reste silencieux pendant quelques secondes, puis il lâche un rire et pose sa main sur son bras sous le visage estomaqué de Thomas qui ne s'attendait pas à cette réaction.
- À quoi bon le cacher maintenant, murmure Newt.
Il se tourne vers Thomas et remonte sa manche, dévoilant son bras. Un bras couvert de veines noires, sillonnant le creux de son coude et ses muscles. Thomas frémit d'horreur et ferme les yeux quelques instants. Il s'y attendait au fond de lui. Mais le voir comme ça, sous ses yeux, c'est atroce.
Le Pays des Mervilles porte mal son nom. Il est remplis d'horreurs.
Mais Thomas peut changer ça. Thomas peut le remplir de joie et de merveilles. Il peut lui redonner le droit de porter son nom.
C'est pour cette raison qu'il lâche un petit "merde" et qu'il attrape brutalement Newt par la taille pour l'embrasser. Et pour oublier aussi.
Il ne cesse de mouver ses lèvres contre celles de celui qu'il a attendu toute sa vie. Il ne cesse de lui faire perdre son souffle, de la faire soupirer et gémir sous sa bouche.
Le blond tire sur les cheveux de Thomas, le rapprochant à chaque secondes un peu plus de lui, lui procurant une multitude de frissons quand ses mains passent lentement sous son t-shirt blanc dans des caresses absolument insoutenables. Le bas-ventre de Thomas brûle d'un désir tout nouveau, remplis d'ardeur et d'amour. Il n'en peut plus de ce trop plein de Newt, de ses baisers et de ses caresses. Il veut plus.Thomas attrape Newt par les cuisses et l'assoit sur le bord de la fenêtre, descendant son visage dans son cou diaphane, lui bouffant littéralement sa peau, accueillant chaque gémissement de plaisir avec plus d'entrain.
Et ce soir là, jamais Thomas n'a pu autant ressentir les merveilles du Pays des Merveilles.
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Le lendemain, la Reine Blanche ouvre les portes du château en grand, regardant avec détermination son armée. Des milliers de soldats en armure de fer créent une haie d'honneur autour de l'allée de pierres. Le Chapelier et le reste de la bande sont regroupé tout au bout de l'allée, la mine grave.
La Reine Blanche soupire et avance au milieu de la haie d'honneur, les soldats se penchant sur son passage, tenant dans ses fines mains une longue épée de fer dont le bout tranchant rayonne sous le soleil de midi. Elle atteint finalement le groupe du Chapelier, et leur sourit.- C'est le grand jour, dit-elle doucement, ses yeux brillants de larmes ou de courage, la différence est infime. C'est le Jour Vengeur.
Elle les regarde tous un à un, et constate une chose.
Thomas n'est pas là.Elle savait qu'il ne voulait en aucun cas se battre, que le poids qui repose sur ses épaules et bien trop lourd pour un jeune homme, mais elle avait espéré. Elle avait espéré que Thomas prendrait conscience de la gravité de la situation ou qu'il aurait eu pitié d'eux.
Mais ce n'est apparemment pas le cas.
Et la Reine Blanche n'arrive pas à lui en vouloir, même avec toute la volonté du monde.Elle baisse la tête, résignée, et la redresse quelques secondes plus tard. Le Chapelier fait mine de s'avancer, comprenant très bien, comme tous les autres d'ailleurs, le silence de la Reine Blanche. Il tend alors sa main, prêt à prendre l'épée et à accepter le fait d'être le Champion de remplacement de la Reine Blanche.
Mais avant que ses doigts ne touchent le manche de l'épée, la grande porte s'ouvre avec fracas. La Reine Blanche se retourne d'un seul coup et un sourire ému prend place sur son visage.
Sur le seuil de la porte se tient Thomas, vêtu d'une armure en fer.Il tient fermement la main de Newt dans la sienne, lui-même vêtu d'une armure, mais moins imposante que celle de Thomas et d'une douce couleur blanche. Les deux se regardent en souriant, et Thomas se penche vers Newt pour lui déposer un doux baiser sur les lèvres.
Le Chapelier hurle de joie, la souris lâche un léger cri de surprise, les Twix applaudissent, Octave et sa famille aboient, et la Reine Blanche ne cesse de sourire, essuyant doucement une larme au coin de son œil.
Thomas se détache de Newt et les deux garçons traversent la haie d'honneur sous les applaudissements des soldats de fer. Ils arrivent face à la Reine Blanche et se penche tous les deux dans un geste commun.
- Reine Blanche, je suis désolé de notre retard, dit Thomas. J'espère que vous saurez nous pardonner.
La Reine Blanche secoue la tête et sert Thomas dans ses bras.
- Je ne peux pas vous en vouloir. Le plus important est que vous soyez là.
Thomas sourit et se détache de la Reine Blanche pour tendre sa main.
- Je crois que cette épée est pour moi, n'est-ce pas ?
La Reine acquiesce doucement.
- Es-tu sûr de ton choix Thomas, demande-t-elle tout de même en lui posant délicatement l'épée dans le creux de sa main.
Le brun se tourne vers Newt qui lance son couteau en l'air avant de le rattraper d'une mains experte.
- Définitivement sûr, oui.
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Thomas In Wonderland
Fiksi Penggemar~Publiée le 5 août 2019~ 《- Je lui ai fait un bisou sur la bouche papa. - À qui donc ? - Au garçon blond du Pays des Merveilles.》 Même des années plus tard, il y a des choses qui ne s'oublient pas. Les cauchemars de Thomas vont le poursuivre duran...