Chapitre 4

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Chp 4

POV Elijah

Non... s'il avait cru y échapper, il se trompait lourdement. Avec Niklaus, toute bêtise, si le terme est réellement approprié, doit être expié afin de l'aider peu à peu à construire ses limites et son humanité.

Niklaus nécessite un contrôle permanent de ses actes. Je le sais..il le sait... et c'est pour cela que la punition que je lui donne au retour ne le fait pas tant hurler que cela.

Je le regarde, je suis assis en face de lui, à feuilleter sans grand intérêt un grimoire appartenant à mère, posant le plus souvent mon regard sur mon petit frère, qui me fait face dans le fauteuil, son livre à la main.

Il lit je le sais car ses lèvres bougent discrètement. Niklaus ne sait pas lire sans devoir prononcer les mots quasi à voix haute. C'est touchant et attendrissant. Je l'ai déjà surpris plusieurs fois à chercher sa ligne et poser le doigts dessus pour se rappeler où il en est. Ce n'est pas un féru de lecture et cela lui pose souvent quelques soucis et pourtant, malgré ses difficultés de concentration sur la lecture et les lignes qui défilent, mon frère est d'une intelligence hors du commun... d'ailleurs un peu trop quand il faut l'utiliser pour des plans machiavéliques. Mais là il ressemble à n'importe quel enfant qui éprouverait des difficultés scolaires.

Je l'aime quand il est ainsi. Il me rappelle le petit garçon qu'il était petit, quand il hésitait sur chaque lettre et chaque mot que notre enseignant essayait de lui inculquer.

C'est moi en réalité qui lui ait appris à lire alors que tous disaient à ma mère qu'il était irrécupérable. En fait il était tout simplement très têtu et refusait d'apprendre avec quelqu'un d'autres que moi ! Sacré Niklaus, tu as toujours été un enfant unique...

Il lève souvent les yeux vers moi pour savoir quand il a le droit de s'arrêter de lire ce traité philosophique que je lui ai glissé dans les mains mais d'un petit geste du doigt je lui demande de continuer.

Il grogne, ronchonne mais reprend sa lecture.

Je finis pas me lever et par nous chercher deux verres de bourbons. J'ai soif, pas de cette soif qu'un petit verre d'eau peut soulager, non de cette soif qui nous rappelle constamment notre malédiction. Je me suis surpris à fixer la veine du cou de mon frère puis ait eu honte de moi même. Désirer avec tant d'intérêt le breuvage sucré de mon petit frère n'est pas normal. Et pourtant j'aimerai que lui et moi buvions l'un à l'autre afin de renforcer nos liens encore plus.

Quand dans la voiture , je l'ai laissé faire, j'ai sentit que tout mon corps , toute mon âme réclamait encore...encore...viens me chercher et ne faisons qu'un. Je suis trop attaché certainement à mon frère ce qui provoque chez moi ce désir.

Je fais tourner le verre rempli dans ma main et le dépose sur la petite table au côté de mon frère , dont je vois le sourire se fendre, il pense que je le fais stopper et commence à refermer le livre pour prendre le bourbon .

Je le stoppe en lui posant une main sur son épaule et me baisse vers son oreille :

- Allez courage, plus qu'une heure et tu seras libéré.

Niklaus fronce les sourcils et boit son verre d'une traite, me fixant désormais avec méchanceté.

Puis doucement, son regarde redevient plus enfantin, il se concentre sur les bruits de la maison. Il n'y a personne, ils sont tous sortis pour la soirée et voir jusqu'au petit matin, je ne vois pas pourquoi il fait cela, puis il penche la tête comme un enfant qui va réclamer quelque chose de précieux :

- Tu peux me lire une histoire ?

J'écarquille légèrement les yeux puis soupire, me lève, et fouille dans la bibliothèque pour dénicher un précieux livre de contes. Niklaus a toujours aimé les contes et puis je dois avouer que tout compte fait il y a aussi une morale à chaque histoire, cela ne va pas lui faire de mal.

Frérot ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant