Le livre - Chapitre 32

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Elle me trouble!

Elle est la fille cachée de Momos* et de Philotés°

Elle me trouble !

*Divinité du sarcasme

°Divinité de l'amour sexuel

Je suis contrarié. Le conseil ne veut rien entendre ! Ils veulent sa mort une fois le livre traduit. Pourtant, je suis certain qu'elle sera utile à notre cause. Il faudra juste que je la raisonne, je sais comment m'y prendre ! Je les entends et les vois encore tous les trois autour de l'immense billard avec leurs airs supérieurs et hautains.

&

_Son engeance est coriace, nous avons du mal à maintenir son père à distance, sans parler de sa mère qui reste introuvable. Me fait remarquer Raphaël le second de mon père.

_Oui, si on s'en réfère à la loi des héritiers, elle risque d'être beaucoup plus puissante que son géniteur ! Soutiens mon père.

_J'arriverai à la faire adhérer à notre point de vue !

_Quelles sont tes motivations Rayhan ? Tu ne te seras pas amouracher de cette Bandrui ! S'amuse Abel le troisième et dernier membre du conseil.

_Non, mais j'ai la conviction qu'elle pourra nous être utile !

&

Je les ferai changer d'avis, il le faut car malgré tous mes efforts, elle hante la plus insignifiante de mes pensées et je sais que Lorenzo éprouve la même chose.

Lui, il aurait été capable de faire changer d'avis le conseil. Lui serait plus à la hauteur de la tâche que l'on m'a confiée. Lui est le digne successeur de notre père ! Pourquoi suis-je né le premier ?

Fourbu, je monte les escaliers et machinalement, mes pas me conduisent vers la bibliothèque. La lumière y est allumée, Kathleen doit surement travailler. C'est indéniable, nous avons besoin de sa détermination... Plus encore, j'ai besoin de sa présence.

Je passe mon temps à me faire passer pour le pire des connards, pour qu'elle ne s'attache pas à moi, pour la convaincre qu'il n'y a que son « cul » qui m'intéresse mais c'est faux et je suis lasse de faire semblant !

Elle est effectivement là. Mais elle dort, un stylo dans la main, la tête posée sur son carnet de note.

Ses lèvres corail sont entrouvertes, ses boucles châtain rependu sur les manuscrits et sur ses épaules, une bretelle de son débardeur noir est tombé.

Sur le pas de la porte, je l'observe. C'est vrai qu'elle est belle, vraiment belle. Sa peau à la pâleur du marbre et la douceur de la nacre. Il me semble encore la sentir sous mes doigts... Mécaniquement j'ouvre et ferme les poings.

Doucement, je m'approche et lui caresse la joue du revers de la main. Elle se réveil en sursaut.

_J'dormais pas !!!!

_ça avait l'air du contraire ! Lui dis-je amusé.

Elle m'observe de ses prunelles noisettes encore ensommeillés et les frottent avec ses poings comme le ferai une enfant.

Mon souffle devient cour, mon cœur s'affole et mes mains deviennent moites. J'ai envie d'elle maintenant et pour un long moment...

_Vous êtes épuisé, vous devriez aller vous coucher !

_Non, ça vas ! Il faut que je vous montre quelque chose!

Elle se lève et vacille. Je la rattrape et la soulève dans mes bras.

_ça peut attendre demain. Aller, au lit !!!

Je m'attends à une protestation, mais il n'y a rien. Juste son front qui se colle à ma poitrine et un bras qui pend dans le vide. J'inspire profondément et son parfum de pomme me grise ! Je monte les escaliers en savourant le contact de son corps près du mien.

Quelques minutes après, je la dépose sur mon lit où elle ouvre les yeux.

_Je ne suis pas dans ma chambre !

_Non, je vous rappelle que je ne peux pas y entrer. Vos runes m'en empêchent ! Lui dis-je en enlevant ma cravate.

Elle se redresse, ramène ses cheveux en arrière et s'apprête à descendre du lit.

_Ou comptez-vous aller ?

_Dans ma chambre si vous n'y voyez pas d'inconvénient !

Alors qu'elle se lève, elle perd à nouveau l'équilibre, je la rattrape de nouveau.

Je la parcours des yeux et ma main droite suit le même itinéraire, ses lèvres, sa gorge, sa poitrine ronde, son ventre plat, ses fesses rebondit et ferment, ses longues cuisses élancés que j'écarte et ma main remonte vers son intimité. Ma terre promise!

_Si, j'en vois un !

_Rayhan, s'il vous plait...Non !

Son regard est si triste, j'y perçois même des ébauches de larmes. C'est intolérable. Alors j'embrasse son cou et elle gémit, avant de la déposer sur mon lit !

_Laissez-moi vous consoler !

Elle m'observe un instant puis passe ses bras autour de mes épaules... Sa tête logé au creux de mon cou, je sens une larme mourir sur ma peau.

J'embrasse sa tempe puis ses lèvres. Voilà, elle est à moi, encore une fois et j'ai envie de la garder...

Je la déshabille avec la plus grande délicatesse. Comme si elle pouvait ce briser sous mes gestes !

Alors que je m'engouffre dans son corps chaud, humide et étroit, je songe soudain qu'elle est triste, fatiguée et qu'elle a besoin de repos. Je serai doux et attentif cette nuit...&

Nexus ou les chroniques de Kathleen St PatrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant