Le Livre - Chapitre 33

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Il y a des jours ou la tristesse vous happe comme un trou noir absorbe l'énergie...

C'est comme ça que je me sens aujourd'hui... Vide !

J'ouvre les yeux sur le décor métallique de la chambre de Rayhan. Murs gris iceberg, fins voilage banc, meubles en acier brossés ou patinés de gris, MacBook Pro...

Il est endormi sur le ventre à mes côtés, le drap de satin blanc enroulé autour de ses hanches... Mais qu'est-ce que j'ai fait ?!

Je me lève et enfile à la vas vite mes vêtements. Sur la pointe des pieds, j'ouvre la porte et me glisse dans le couloir.

Des gloussements, puis des sons plus qu'équivoquent me parvienne. Ils proviennent de la chambre de Lorenzo... Il s'est ramené une pouf ou peut-être deux...

Je dégluti en fixant la porte de sa chambre et mon cœur bat la chamade... Je me sens mal, j'ai l'impression qu'une barrière veut céder en moi mais je lutte. Pourquoi ? Je l'ignore. Lutter est devenu une sorte de reflex conditionné et si je me laisse aller, je fais n'importe quoi. Comme cette nuit !...Alors, je me concentre sur mon seul et unique objectif, traduire le livre et partir !

Je descends me préparer un petit déjeuner, les yeux fixés sur les carreaux de la fenêtre. Il pleut des cordes se matin.

Les claquements de talons, me tirent de mes réflexions. Je ne me retourne pas mais je distingue deux voix féminines qui accompagnent celle de Lorenzo !

Elles descendent les escaliers en gloussant comme des dindes puis la porte d'entrée claque et des pas raisonnent dans l'escalier.

_Bonjour ! Me dit Lorenzo en prenant une tasse à café.

_Bonjour, je ne vous demande pas si la nuit a été bonne ! Lui dis-je en tartinant de beure un toast.

_ Et je ne vous retournerai pas la question !

Je me redresse et avale ma salive. Merde ! Est-ce qu'il sait quelque chose à propos de cette nuit. Je décide de jouer les idiotes.

_Je ne vois pas de quoi vous parlez ?

_Vraiment ! Me dit-il en ricanant. J'aurais dû vous apprendre à mentir plutôt qu'à vous battre ! Mais laissez-moi vous rafraîchir la mémoire, « Oh oui Rayhan ! » « Encore, plus fort Rayhan ! » ça ne vous rappelle rien ?

Je ne le regarde pas, ma respiration s'accélère, j'ai la chair de poule...

_REGARDEZ-MOI ! Hurle-t-il. Je sursaute.

Lentement, je tourne mon visage vers lui. Il est à bout de souffle, et ses yeux sont injectés de sang !

_Je n'ai pas de compte à vous rendre et vous êtes mal...

_Est-ce que vous aimez mon frère ? Me coupe-t-il.

-Pardon !

-Kathleen, est-ce que vous êtes amoureuse de lui ?!

Une fois la question, si surprenante soit-elle, reformulé la réponse m'apparait, évidente. Ma gorge est si nouée que je suis incapable du moindre mot.

_REPONDEZ-MOI !!! Hurle-t-il en envoyant valser sa tasse de café.

Je l'empêche de se fracasser à terre. La tasse reste en suspens ainsi que son contenu à quelques centimètres du sol.

Lorenzo a planté ses incroyables prunelles vertes dans les miennes et je secoue la tête !

_Non, je ne suis pas amoureuse de Rayhan !

Nexus ou les chroniques de Kathleen St PatrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant