La Boussole - Chapitre 48

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La sincérité peut avoir la plus douce et sucrée des saveurs,

Ou le bouquet le plus amère qui soit...

Lorenzo et moi descendons dans la salle du conseil. Alors que je m'attends à trouver une salle aux allures de tribunal, je rentre dans une immense pièce entièrement rénovée dans le pur chic anglais de la grande époque coloniale.

Cabriolet en cuir marron, canapé Chesterfield recouvert de velours vert, meubles en bois précieux, immense cheminé en pierre ou crépite un feu mais surtout une gigantesque table de billard trône en son centre... Tristan, Rayhan, Raphaël et Abel semblent en pleine partie...

Tristan pose sa queue de billard et se dirige vers nous.

- Vous voilà enfin! S'exclame-t-il les bras ouvert puis il m'enlace. J'ai hâte que nous fassions affaire!

Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne partage pas son enthousiasme. Cet homme me met vraiment mal à l'aise.

Rayhan, à poser son menton sur sa canne et Raphaël me regarde toujours de cette manière insistante.

Abel, lui observe avec un sourire salace, Lorenzo.

-Que savez-vous sur ma mère?

Vous commencez à me connaitre, je n'aime pas passer par quatre chemins !

- Avant toute chose, je tiens vous félicitez pour votre travail de traduction sur le livre!

-Merci...ma mère!

- Où est la boussole ?

Et je lui tends, d'une main assuré... Je veux savoir et j'ai plus d'un tour dans mon sac.

Il s'en empare puis l'observe attentivement. Un sourire inquiétant s'inscrit sur ses lèvres. Il fourre la relique dans sa poche. Je suppose qu'il la cachera une fois seul.

- Parfait! Comment fonctionne-t-elle?

-C'est ce que je cherchais à Tara!

-Ne jouez pas avec moi!

- C'est ce que je cherchais à Tara! Demandez à vos fils si vous ne me croyez pas?

- Ma chère, dit-il en replaçant une mèche de mes cheveux, vous les avez corrompu aussi je préfère croire en votre bonne fois!

En aucun cas je n'ai corrompu ses enfants. Ils m'aiment et je les aime ! Point barre !

Tristan repart vers la table de billard pour reprendre sa partie.

_Raphaël, parle donc de sa mère à cette charmante enfant ! Dit-il en tapant dans une boule.

Raphaël soupire puis se dirige vers un secrétaire en bois précieux et tire un casier. Il s'oriente vers moi avec ce qui semble être une photo.

_Tenez ! Votre mère s'appelait Eden. Tout comme nous, elle était immortel...

Je m'empare de la précieuse photographie, les mains légèrement tremblantes et la regarde. J'en ai le souffle coupé et mon cœur vient de s'emballer. La jeune femme sur le papier glacé est ma copie conforme. Même mâchoire aux extrémités légèrement anguleuses, même lèvres corail, même front un peu haut et délicatement rebondit, même pommettes sauf qu'elle est d'une blondeur incroyable et ses iris sont bleu cerclés de noir. Elle est belle !

Ma mère s'appelait Eden ! Comme le Paradis, c'est ce qu'elle dégage sur cette photo ou elle sourit à celui qui la prit. Je ne vois que ces épaules, mais je pense qu'elle est nue !!! On dirait un ange.

Nexus ou les chroniques de Kathleen St PatrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant