Le Triskell - Chapitre 15

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Ainsi, je voudrais, une nuit,

Quand l'heure des voluptés sonne,

Vers les trésors de ta personne,

Comme un lâche ramper sans bruit...

C Baudelaire


Devant le miroir des toilettes des dames, je secoue la tête.

Quel embarrât, mais ça c'est quelque chose qui ne peut arriver qu'à moi! Le type avec qui j'ai passé une nuit lamentable cet été est le fils d'une relation d'affaire de l'homme à qui je dois dérober une pièce de cuivre vieille de 300 ans...

Je me remaquille légèrement et envoi un SMS à Nathanaël afin de lui signifier que nous allons bientôt partir.

Je sors des toilettes et me dirige tout droit vers Rayhan, qui discute toujours avec Emeric. Sans crier garde, Rayhan passe son bras autour de ma taille et me rapproche lui. Pour donner le change, je pose une de mes mains sur son torse et l'autre sur son dos. Nous discutons encore un petit moment avant de prendre congés d'Emeric. Frantz nous évitant soigneusement, nous prions son père de lui adresser nos félicitations.

Une fois dans la voiture, je souffle et m'excuse de cette situation digne d'un Vaudeville !

_Ce type, c'est un de vos ex ?

Son ton est froid, dur et distant. Il m'en veut et ça, ce n'est pas bon pour la suite de mon plan.

_Non, c'était juste un plan cul... Heu, je veux dire...C'était juste comme ça!!! Lui dis-je penaude, il faut qu'il croit que je suis véritablement inquiète de ce qu'il pense!

Il regarde par la fenêtre, le coude posé sur le rebord de la portière, tenant son menton entre son index et son pousse.

_Et vous en avez eu beaucoup des plans culs ?Me demande-t-il sèchement.

_Vous êtes en colère et je le comprends. Encore une fois, c'est une déplorable coïncidence. Est-ce que ça marque la fin de notre soirée ?

Il tourne brutalement la tête et me fixe avec son regard kaki ténébreux. Des flammes dorées semblent s'animer à l'intérieur.

_Vous n'avez pas répondu à ma question !

_Quelques-uns ! Mentalement, je compte. Trois ou quatre je ne sais plus très bien !

Il y encore un an, je n'aurai pas cru ça possible...Il y a presque un an, seul l'homme que j'aimais me touchait... La tristesse m'envahit soudain. Est-ce qu'elle se lit sur mon visage ?

_Des amants réguliers, vous en avez eu beaucoup ?

Je secoue lentement la tête... La douleur revient, elle étreint mon cœur, j'étouffe !

_Un seul, le premier! Je lui avoue.

_Et avec des clients de votre agence ?

_Jamais, vous êtes mon deuxième client!

Il affiche son sourire le plus lubrique et pose sa main sur ma nuque. Sa prise est ferme et incroyablement érotique.

_ Bien, vous n'êtes pas novice en matière de sexe! Dès la seconde où je vous ai aperçus, j'ai eu envie de vous ! Et ce soir, si j'avais pu, je vous aurais prise sur la table du restaurant !!!

Je déglutie, mes lèvres me piquent, elles réclament un baiser. Mon corps se cambre, il demande une étreinte, longue, passionné et brutale... Parce que c'est ce que cet homme éveille en moi. Quelque chose de sombre, de sensuel et d'osé...

Nexus ou les chroniques de Kathleen St PatrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant