L'odyssée du temps

15. Les nouvelles rivales

    Toujours animés par une haine infinie, nous rentrâmes, déprimés de cette trahison. Budo lui même n'en revint pas. Son visage était fermé, sombre, sans émotions. Son regard était vide, comme si on lui avait enlevé la flamme de vie qui l'animait. Il nous expliqua :

    "-Maintenant que vous n'êtes plus que deux, il faut vous entraîner comme jamais. Je serai intransigeant, exigeant, et, sévère. Je veux que vous soyez prêt à me battre. Si vous perdez, le monde touchera à sa perte et nous perdrons Julie à tout jamais.
-On fera tout ce qu'on pourra pour les arrêter, affirma Linda.
-S'il faut nous sacrifier pour arrêter Antoine, s'il faut quitter nos habitudes pour nous entraîner, s'il faut nous épuiser jusqu'à l'agonie pour défendre le monde, on le fera, "dis-je déterminé.

    Même avec cet hargne indéfinissable qui nous habitait, nous ne pouvions pas nous empêcher de déprimer un peu. Cette trahison aussi violente que cinglante, nous creusait notre tombe, et celle où reposera toute l'humanité. Julie était leur espion infiltré, elle savait tout de nous, de la base, de Budo, des pouvoirs. Un bijou pour Antoine. Elle pouvait lui fournir toutes les informations, toutes les faiblesses de l'équipe maintenant réduite à deux personnes. Notre entraînement devait commencer, un entraînement difficile, épuisant mais, on l'espère, un entraînement gagnant. La difficulté et l'enjeu que cela représentait nous écrasait les épaules d'un poids phénoménal. Notre meilleure amie, partie, avec notre pire ennemi. Un cliché si basique qu'il en deviendrait oubliable, mais non. Ce coup de couteau dans le dos. Cet affront horrible qui nous trancherait presque la gorge. Enfin, à quoi bon se ressasser les faits quand on peut agir.
L'entraînement débuta, Budo, malgré son âge nous battit. Il cria :

    "-Qu'est ce que c'est que ça, vous êtes faibles, affaiblis car votre amie est partie. Vous n'êtes peut être pas dignes de vos pouvoirs. Dans la vie, il faut savoir se détacher des gens, même si, à moi aussi ça me brise le cœur, je garde la tête haute et me bat jusqu'au bout. "

    Alors, il nous obligea à continuer l'entraînement. Mais rien n'y fait, il nous battit encore une fois. À chaque défaite, sa rage envers nous grandissait, il cria, encore une fois :

    -Vous êtes pathétiques. Morgane vous battra à plate couture si d'ici là, vous êtes encore vivants. Votre....
-TAIS-TOOOIIIIIIIII ! "Hurlai-je.

    Une onde de choc terriblement forte le frappa de plein fouet et l'envoya à l'autre bout de la salle. Il se claqua contre le mur, et, encore un peu sonné, il me répondit :

   " -Bien, c'est ça que je veux. Venez vous battre. "

    Notre soif de vengeance, surtout la mienne, augmenta nos capacités. Mon sabre le frola de près, et une flèche de Linda lui découpa quelques cheveux. Nous continuâmes à nous battre acharnément. Quand d'un coup, je le fis tomber et Linda pointa une flèche vers lui, prête à l'achever. Il nous félicita, mais nous dis que ce n'était pas suffisant. Juste à la fin de sa phrase, l'alarme retentit. Un incendie gigantesque s'était déclaré au Venezuela. Tout de suite, je pensai à Julie, et si c'était elle. Il y avait aussi une bête féroce qui attaquait les personnes aux alentours. Nous courûmes vers l'Aurora pour voyager en un instant. Le feu s'agrandissait toutes les secondes, la bête tuait à chaque flamme qui naissait. Les moteurs de l'avion étaient au maximum. En quarante cinq minutes, nous sommes arrivés dans un déluge de flammes et de chaleur avec, au milieu, celle qui, autrefois, combattait à nos côtés. Elle avait un regard différent, changé. Il était plus vif, plus brûlant. Comme si elle nous connaissait juste comme des ennemis de toujours. Elle nous dit :

    "-Antoine m'a bien entraînée, mieux que Budo. Je suis beaucoup plus forte et puissante qu'avant. Je connais mes pouvoirs à la perfection. Rien ne pourra nous arrêter, n'est ce pas Artémiss ?"

    D'un coup, nous vîmes une silhouette de bête s'avancer vers nous, se transformer et devenir une silhouette féminine. Elle avança, comme une chasseuse, épée à la main, pistolet rangé dans son étui mais toujours prêt à l'emploi. Son teint était claire mais parsemé de tâches de sang. Son sourire machiavélique faisait naître une goutte de sueur dans mon dos. Elle ne dit rien mais ses yeux jaunâtre nous expliquaient clairement qu'elle voulait nous tuer. Julie suivi :

    -Je vous présente Artémiss, ma nouvelle meilleure amie, et chasseuse de primes. Son pouvoir, se transformer en animal, celui qu'elle veut. Fais nous une petite démonstration. "

    D'un coup, son corps se changea en une panthère prête à bondir sur sa proie. Elle n'hésita pas une seule seconde à attaquer. Ses griffes sortirent et elle fonça vers moi. Elle était d'une rapidité sans égal. Heureusement que mes réflexes s'étaient améliorés. Je créai un mur de glace, et cette Artémiss se cogna contre celle ci. Linda s'attaqua à Julie.
Cette dernière envoya de gigantesques rafales de feu, mais Linda les déviait avec, certes du mal, mais aussi avec patience. J'envoyai des rayons gelés sur la panthère, mais elle se transforma en aigle capable de déchiqueter ses proies. Elle me prit par surprise et elle me toucha. Ses serres me griffaient le visage. Ma colère revenue, je projetai une vague télékinétique, et elle s'envola plus loin. Quand Linda arriva enfin jusqu'à Julie, celle ci devint invisible, et, en même temps, des explosions de flammes partaient dans tous les sens. Nous étions repoussés par cette force. Soudain, un éclair s'abbatit sur Julie. Elle ne se fit pas électrocuter comme n'importe quel humain, elle aspira toute l'énergie de la foudre et, un cristal apparut, celui de la foudre. Elle se transforma en un éclair. Son armure était vive, piquante. Ses yeux étaient remplis d'éclairs. Nous avions peur, peur de combattre pour la dernière fois, tués par notre amie. Elle attaqua avec un gigantesque orage. À chaque foudroiement, des fissures se créèrent. Nous étions au bord de la mort. Mais elle arrêta. Prise de pitié, elle nous épargna. Restait-il une goutte d'amitié dans ce qu'était autrefois notre camarade ? Mais Antoine avait quand même gagné, il avait maintenant trois cristaux. Encore vaincus, encore à terre. Une deuxième défaite des plus amer.