L'odyssée du temps

24.Cabrioles et cambriole

     Nous étions vraiment fiers d'avoir vaincu les maîtres et d'avoir grandi spirituellement. Nous étions confiants, sereins, joyeux et unis. C'était la première fois depuis le début de notre aventure que l'on était aussi contents de nous, contents de notre parcours et de toutes les épreuves que nous avons surmontées. Nous avions tous les cristaux qu'ils nous étaient possibles de récupérer, nous nous sentions invincibles.

     Cette réjouissance ne dura que très peu de temps. Quand Budo passa le pas de la porte de sa maison, les murs, le sol et le plafond explosèrent dans un tourbillon de flammes. Malgré nos réflexes, nous ne pûmes pas dévier les explosions entièrement et nous nous retrouvâmes projetés dans la rue, blessés et choqués. Nous nous relevâmes tant bien que mal et nous comtemplâmes l'ampleur des dégâts. Notre base, disparue, en flammes et en morceaux. Budo était comme figé dans le temps. Julie fit disparaître l'incendie et Linda et moi cherchâmes tout de suite le collier de Morgane. Tandis que j'enlevais les gravats, mon amie tentait de localiser la relique grâce à la télépathie. Au bout d'une demie heure de recherches intensives, nous ne trouvâmes rien. Nous espérions que le collier avait été détruit dans l'explosion mais Budo toujours abasourdi par cet événement nous apprit que les reliques étaient indestructibles.

     "-Alors ils l'ont volé, dis-je sidéré.
-Ils ont maintenant toutes les reliques pour libérer Morgane, prononça Linda, et nous nous n'avons plus de base.
-Comment on va faire ? Nous sommes presque à la rue et notre ennemi a toutes les armes pour réduire le monde en esclavage par une sorcière d'un millénaire, s'inquiéta Julie.
-Il faut se battre, se battre comme nous ne nous sommes jamais battus. Il faut déchaîner vos pouvoirs et vaincre Antoine au plus vite, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre, le sort du monde repose sur nos épaules. Je sais que c'est un lourd fardeau que des adolescents comme vous doivent porter mais vous pouvez mettre un terme à cette bataille," encouragea notre maître.

     Portés par le discours de Budo, nous nous sommes installés dans l'Aurora, le seul moyen de transport qu'il nous restait. Les capteurs indiquaient une fluctuation très puissante en Amérique du Sud, vers les vestiges d'une civilisation ancestrale. Nous nous sommes posés sur une plaine entourés de ruines antiques et d'arbres. La nature et les constructions humaines ne faisaient plus qu'un.

     Soudain, nous entendîmes un bruit non loin d'ici. Nous partîmes pour découvrir l'origine de celui-ci. Quand nous traversâmes la dense forêt qui nous séparait de notre destination, nous vîmes une foule immense autour d'une pyramide qui semblait très ancienne mais aussi très mystique. Nous aperçûmes Antoine en haut des marches du bâtiment. Il était entouré de Larcousses et de sbires. Il y en avait tellement, à perte de vue, la foule s'étendait dans toute la plaine. Tout le monde parlait. Un brouhaha incessant détruisait le calme que la nature offrait. Nous nous sommes cachés derrière un arbre au tronc si large que nous pouvions nous y dissimuler facilement. Antoine leva la main et tout le monde se tut, il leur dit :

    "-Aujourd'hui est un jour spécial pour moi, pour vous et pour l'humanité toute entière. C'est le jour où nous prenons le pouvoir sur ceux qui nous sont inférieurs. Morgane votre reine va être libérée grâce à ces cinq reliques et vous aurez le pouvoir dont vous avez tant rêvé !"

    La foule de monstres criait et adulait Antoine tandis que ce dernier faisait bouger un mécanisme qui ouvrit la pyramide en deux laissant apparaître un énorme rocher avec, à l'intérieur, une ombre terrifiante. Cette ombre était aussi sombre que les ténèbres dont elle était forgée, Morgane en personne. Mais il n'était pas trop tard, elle était toujours retenue dans sa prison magique, ne pouvant sortir de sa grotte. Antoine approcha la première relique de la barrière mystique mais Budo sortit un cube de sa poche. L'objet se transforma en un lance-roquettes dont la technologie était très avancée. Notre maître tira vers notre ennemi. Ce dernier esquiva l'attaque mais les reliques s'étaient dispersées ici et là à travers la plaine. Antoine, ayant maintenant repéré notre position, ordonna à son armée de sbires et de Larcousses de nous attaquer. Budo nous interpella rapidement avant que nos ennemis ne nous atteignent :

    "-Je crois qu'il est temps de vous battre pour sauver ce monde. Donnez tout ce que vous avez, ne retenez pas vos coups, libérez le pouvoir qui est en vous. Vous en êtes capables."

    Nous avons acquiescé en silence. Celui qui nous avait tout appris s'élança dans la bataille, transformant son lance-roquettes en une armure couvrant l'entièreté du corps, elle était violette et noire et était remplie d'armes très puissantes. Nous nous lançâmes alors juste après lui, armes à la main. Les Larcousses étaient en première ligne. À chaque fois que nous les rencontrions ils devenaient plus puissants. Tandis que Linda les ciblait de loin grâce à son arc, que Julie transperçait ses ennemis rapidement avec sa lance et que Budo neutralisait tout ce qui se trouvait sur son chemin équipé de nombreuses armes comme des pistolets, une épée, un canon et d'autres armes aussi mortelles les unes que les autres, moi je tranchais le corps de mes ennemis en maniant mes sabres à la perfection. Je me sentais plus fort que jamais, j'avais tellement d'adrénaline, de colère et de peur à libérer. Les ennemis tombaient les uns après les autres mais il en restait tellement.

    Quand les Larcousses furent preque tous éliminés, vint le tour des sbires, ils avaient chacun un pouvoir différent. Nous allions les affronter en grand nombre. Nous décidâmes de ranger nos armes et de nous occuper de nos opposants avec nos pouvoirs. Julie se battait avec la fureur d'un dragon et déchaînait le brasier qui était toujours en elle. Linda, rusée tel le serpent, tuait ses ennemis en utilisant le corps de ses ennemis pour les lancer sur les autres. Pour ma part, j'étais aussi agressif qu'un ours puisque je créais un brouillard gelé pour déstabiliser mes ennemis et les tuer dans leur confusion.

    La seconde vague de sbire était plus puissante que la première. Nous nous transformâmes donc en conséquence. Le feu, la glace et le poison régnait sur le champ de bataille. Le combat faisait rage, des vagues de feu intenses, des tornades de stalactites tranchantes ou même une pluie d'acide mortel anéantissaient chaque centimètre du terrain. Budo, quant à lui, continuait sa progression facilement, il était plus puissant que jamais, nous ne l'avions jamais vu comme cela. Il maîtrisait les arts martiaux avec une technique impressionnante et il maniait ses armes avec une précision toute aussi incroyable.

    La troisième vague de monstres était encore et toujours plus puissante. Nous changeâmes alors de cristal. Le cyclone que Julie créa grâce au cristal du vent détruisait les ennemis et les arbres aux alentours. Linda, avec le cristal de la nature piègea les sbires grâce à des milliers de lianes sorties du sol, il n'y avait plus qu'à les achever. J'utilisai le cristal de l'eau pour noyer mes rivaux sous un tsunami, ravageant la forêt au loin. Le nombre de sbires diminuait mais il en restait encore énormément. Pendant notre combat, Antoine recherchait les reliques dispersées à travers la plaine, il en avait retrouvé quatre pour l'instant. Nous courûmes vers lui pour l'empêcher de récupérer la dernière. A quelques mètres de sa position, une centaine de sbires apparurent. Ils avaient l'air plus féroces et puissants que les précédents. Mais ce n'était pas cela qui allait nous arrêter.

  Julie, Linda et moi nous transformâmes respectivement grâce au cristal de la foudre, de la terre et de l'esprit. La première déchaîna un puissant orage, le seconde ouvrit la terre en deux et fit tomber de nombreux ennemis dans le gouffre et moi j'invoquai des pointes de lumières transperçant tout ce qui se trouvait autour de moi. Budo utilisa des grenades électriques qui explosaient un peu partout. Après avoir pulvérisé tous nos ennemis, il ne restait plus qu'Antoine en face de nous. Dans un élan d'adrénaline, je courus puis sautai, sabres en avant, afin de le tuer. C'est alors qu'apparut un faucon surpuissant qui m'envoya sur le sol. L'animal se posa et Artémis redevint elle-même. Elle nous dit :

    "-Après vous avoir pris votre précieuse base et toutes les données qui s'y trouvaient, je vais vous retirer la vie !"