Chapitre 26

960 67 3
                                    


La conférence de presse venait de se terminer et Elise n'avait qu'une hâte, rentre chez elle.
C'était là l'un des aspects de son métier qu'elle aimait le moins et qui l'épuisait le plus.
Devoir faire semblant de sourire, de rire et répondre à des questions parfois intrusives de certains journalistes peoples.

- Je vais te raccompagner chez toi Eli', retentit la voix de la meilleure amie de Kara, Tamara, tandis qu'elle apparaissait à côté de la jeune actrice, la faisant soupirer de bien-être.

Enfin, elle avait quelqu'un en qui elle avait confiance à ses côtés.
Elle aurait voulu que Kara soit là, mais elle ne voulait pas que la jeune avocate se retrouve entourée de tous ses journalistes, elle avait préféré la protéger.
En plus, elle bossait encore sur cette grosse affaire et Elise voulait vraiment que sa petite amie la réussisse.

- Comment as-tu atterrit ici ? Ils ne devaient laisser personne rentrer...
- C'est fou ce que tu peux faire avec un badge de la police de Los Angeles et un nombre incalculable de selfie avec l'une des stars du film dont parle la conférence de presse, répondit avec amusement la grande brune, tandis qu'Elise levait les yeux au ciel devant les singeries de son amie, plus sérieusement, ton agent m'a reconnu et à dit que ça ne serait pas plus mal que je sois à tes côtés pour sortir d'ici, visiblement c'est blindé dehors, en plus elle sait que tu n'aimes pas vraiment ce genre d'événements...
- Et pourtant elle s'assure toujours que je me retrouve dans ce merdier à chaque film...
- Parce que c'est en forgeant que l'on devient forgeron ! Lança une voix qu'Elise n'eut aucun mal à reconnaître.

Natasha Lalande, une petite rouquine aux yeux bleu turquoise, se détacha de la foule, afin de se rapprocher des deux jeunes femmes.
Natasha était son Agent depuis son arrivée à LA, il y a de cela 5 ans.
La jeune femme avait tout de suite tapé dans l'œil d'Elise à l'époque, pour la simple et bonne raison qu'elle était jeune, débarquait elle aussi tout juste à Los Angeles, ne prenait pas "non" comme réponse et surtout, osait toujours dire ce qui allait ou n'allait pas dans ce que la jeune actrice faisait, ce qui était un plus.

- Sérieusement Natasha ? Tu n'as pas trouvé mieux comme excuse ? Dis juste que tu aimes me torturer, ça ira plus vite !

Un léger rire sorti d'entre les lèvres de l'agent, avant qu'elle ne passe un bras autour de l'épaule d'Elise, se remettant à marcher en direction de la sortie, Tamara à leurs côtés.

- Peut-être bien que oui, peut-être bien que non, va savoir.
- Tu es impossible !

Un nouveau rire fut la seule réponse que la Canadienne obtint, lui faisant lever les yeux au ciel.
Même si Natasha savait exactement où appuyer pour la faire partir au quart de tour, jamais Elise ne penserait à s'en détacher, la jeune femme lui était bien trop précieuse.

- Comment va Kara ? Demanda finalement la rouquine, nous n'avons pas vraiment eu le temps de parler avant la conférence.
- Elle va bien. Mais son cas commence à la rendre dingue... Hier elle ne me parlait que par monosyllabe, elle a failli mettre Eclipse dehors parce qu'elle marchait sur l'une des pages de la déposition de sa cliente.
- Ce cas est important pour elle, ajouta Tamara, et pour moi aussi. Je suis celle qui a arrêté la jeune fille qu'elle défend et si j'avais pu l'éviter... Cette pauvre gamine n'a fait que se défendre, mais pourtant elle se retrouve sur le banc des accusés... J'aurai vraiment aimé pouvoir faire plus... Je ne peux pas m'empêcher de penser que si je n'avais pas été accueilli par les parents de Kara, je pourrais tout aussi bien être à sa place aujourd'hui...
- Je sais que ce cas est important pour elle. C'est juste que... Elle me fait un peu peur en ce moment, j'ai l'impression qu'elle est doucement, mais surement, en train de se tuer à la tâche et je ne peux rien dire, parce que sinon je sais que je vais me prendre l'un de ses regards de la mort et je tiens à rester en vie. Surtout que nous avons eu une grosse dispute il y a moins de deux semaines, alors je préfère éviter d'en rajouter sachant que je pars bientôt.
- Peut-être pourrait tu faire quelque chose pour qu'elle se détende ce soir ? Comme je ne sais pas... Lui préparer un bon bain bien chaud avec de la mousse et des bougies... Ou bien lui préparer son repas préféré.
- Elle va me dire qu'elle n'a pas le temps et je vais me prendre ce fameux regard que je cherche à éviter.
- Tu dois être un peu plus courageuse Eli', si tu penses que quelque chose n'est pas bon pour elle, tu dois le lui dire. Vous n'étiez pas censé travailler sur votre communication ? Rétorqua Natasha, qui décidément n'y allait jamais avec le dos de la cuillère.
- Bien sûr que si... C'est juste que j'ai peur de provoquer une nouvelle dispute, tu sais tout comme moi que je déteste le conflit...
- Je sais. Mais parfois un peu de conflit ne peut pas faire de mal... S'il faut que vous gueuliez chacune un bon coup, faites-le, mais ne restez pas comme ça. Sinon tu ne vas faire que t'inquiéter pendant tout le temps du tournage en Italie et tu ne vas pas être concentrée sur ton travail.
- Je déteste quand tu as raison, grinça Elise, faisant pouffer une nouvelle fois la jeune femme aux cheveux roux.
- Je m'en doute bien, maintenant allez-y toutes les deux, je vais m'assurer de trouver une occupation à tous ses photographes et autres journalistes qui voudraient tenter de te parler Elise.
- Ma sauveuse, se moqua l'actrice, faisant rapidement la bise à son agent, quittant ensuite la salle, puis le bâtiment ou venait de se tenir la conférence de presse, suivit par Tamara, prenant sa pause la plus menaçante possible, afin que personne n'ait envie de venir les déranger, qu'en penses-tu toi ? Fini par demander Elise, une fois qu'elles furent toutes les deux en voiture.
- De ?
- Est-ce que tu penses que je devrais parler avec Kara de son obsession pour ce travail, ou bien la laisser continuer et faire comme si de rien n'était ? Tu es sa meilleure amie, tu la connais depuis plus longtemps que moi....
- Je pense que tu devrais lui parler, mais en la prenant avec des pincettes. Ne lui cri pas dessus, parle lui calmement, prépare une liste d'argument si tu veux. Le mieux à faire dans ce genre de moment c'est d'agir comme une avocate. D'agir comme elle.
- Tu penses ?
- Oui, je pense que tu ne peux pas la laisser s'enfoncer dans son travail, même si c'est un cas extrêmement important, parce que trop de stresse risque d'être contre-productif, mais tu dois la jouer fine, ou alors elle risque de très mal le prendre.
- La jouer fine, ma chose préférée dans le monde, rétorqua avec amusement l'actrice, tout en s'enfonçant un peu plus dans son siège, essayant de mettre en place un plan dans sa tête...

KaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant