Chapitre 19.

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Assise dans l'encadrement de fenêtre de sa chambre d'adolescente, transformé en une sorte de causeuse confortable, Elise essayait de regrouper ses pensées entre elle avant de commencer à parler.
Elle n'avait pas hâte d'avoir cette conversation, mais maintenant que sa Mère avait mis le sujet sur le tapis le matin même, elle devait le faire et casser toute cette tension qui c'était installée entre elle et Kara pendant toute la journée parce qu'elle détestait vraiment cela.
Même si à cet instant elle risquait de tout perdre, elle ne pouvait pas continuer à jouer l'autruche juste parce que c'était plus simple ainsi.

- Je ne veux pas d'enfant, fini-t-elle pas lâcher brusquement, regardant toujours pas la fenêtre, avant de reprendre, afin de tenter de s'expliquer un peu mieux, quand j'étais petite toutes mes amies jouaient à la poupée tout le temps, s'inventant un tas d'histoire où elles étaient des Mamans de plein d'enfants, mais j'ai toujours trouvé tout cela ridicule. Qui voudrait de quelque chose de bruyant et qui sent mauvais ? Les poupées étaient sympas, mais ce n'était pas la vraie vie. La vraie vie je la voyais tous les jours avec les bébés qu'il y avait dans la famille et que ma Mère acceptait de garder pour dépanner... Alors quand on me demandait si je voulais des enfants, je répondais que j'avais bien mieux à faire que d'avoir des choses pareilles... Et je n'ai pas beaucoup changé d'avis avec le temps... Ce qui rend folle ma Mère, elle rêve d'avoir une tonne de petits enfants, d'où ses petites phrases bien sentie qui nous mènent à cette conversation maintenant.
- Quand tu dis "pas beaucoup changé d'avis avec le temps", que veux-tu dire par-là ? Demanda après quelques secondes de silence la jeune avocate, faisant se retourner Elise, ne comprenant pas pourquoi c'était la première question qui venait à l'esprit de sa petite amie.
- Quand j'étais au lycée un garçon avec qui je trainais de temps en temps avait été adopté et ses parents étaient également famille d'accueil, j'ai toujours trouvé ça merveilleux, le faites que tu puisses aimer un enfant qui n'a pas ton ADN avec autant d'amour que s'il était biologiquement tiens... Alors je me suis dit que peut-être je pourrais faire ça un jour si j'en ressens le besoin et si la personne avec qui je suis est d'accord... Adopter un enfant et lui offrir tout ce que ses parents biologiques n'ont pas pu lui donner. Donc je n'ai pas vraiment changé d'avis sur le faites d'avoir un bébé à moi parce que j'ai vraiment toujours détesté les bébés et ce n'est pas prêt de changer, mais adopter un enfant, un pré-adolescent ou même un adolescent, ce qui se présentera à moi quand ça sera le moment et lui donner une chance, je ne dirais pas tout à fait non. Est-ce que ce que je dis à même un sens ?
- Oui, ça en a un, sourit doucement Kara, se rapprochant de sa petite amie, avant de s'asseoir à ses côtés, prenant sa main dans la sienne, tu as un grand cœur Elise Bouchard. Même si tes envies semblent scandaliser ta Mère, je les comprends et en faites je suis même plutôt d'accord. Je ne dis pas que je n'ai pas jouée comme toutes les petites filles à la poupée en rêvant de tenir un petit bébé dans mes bras quand je serais assez âgée pour en avoir un. Mais donner une chance à un enfant qui n'a pas eu la chance de naitre dans une famille qui pouvait prendre soin de lui ou d'elle... Je pense que c'est quelque chose de merveilleux.
- Vraiment ? Souffla Elise, ne croyant pas sa chance.

Sa petite amie était d'accord avec elle, elle n'allait pas la perdre parce que d'une certaine façon Kara McCullers ne voulait pas forcément d'enfant biologique et trouvait son idée d'adopter bonne.

- Bien sûre. Et puis, soyons réaliste, quand j'ai finalement compris que j'aimais les filles, j'ai aussi compris que même si j'avais un jour un bébé, ça ne serait pas forcément biologiquement la miens, ça pourrait être celui de ma petite amie, alors si tu me dis qu'un bébé ce n'est pas pour toi, mais que tu penses à adopter, je te dis d'accord, allons-y. Un jour, quand on se sentira toutes les deux prêtes, on ouvrira une procédure pour adopter et donner une chance à un enfant.
- Il y a quelque chose que je veux te dire depuis quelques temps maintenant, j'avais peur de te faire fuir, mais je ne peux plus le retenir une seconde de plus. Je t'aime tellement Kara.

KaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant