1ERE PARTIE :
UN IBERIQUE ... QUI SE NOIE
-1- Samedi 01/09/2018 – 7h30 Une plage du Cotentin
Ce samedi matin, la brume ne s'était pas encore dissipée sur la plage. La mer était calme et les mouettes avaient pris possession du bord de mer. Une légère odeur d'algues se dégageait des lieux. A l'extrémité de la plage, la silhouette de deux cavaliers se dessinait de manière de plus en plus distincte. Comme ils en avaient pris l'habitude depuis des semaines, les deux femmes s'étaient lancées pour un galop matinal en solitaire au petit jour. A cette heure-là, il n'y avait personne sur cette immense plage du Cotentin. A 7h30, il était encore beaucoup trop tôt. La mer avait une couleur grise et le ciel présentait des reflets bleus très clairs. La journée s'annonçait plutôt agréable.
Seul un amateur de char à voile s'était risqué et profitait de l'immensité de la plage dans toute sa longueur. Le léger vent du large lui permettait de faire gonfler sa voile et de donner de la vitesse à son engin. Le bruit cadencé des sabots des deux chevaux se faisait de plus en plus net. La chevauchée des deux cavalières était maintenant bien lancée. Il faisait encore un peu frisquet, mais le soleil ne tarderait pas à s'imposer. Après avoir commencé leur balade au trot, les deux femmes brunes lancèrent leurs chevaux au plein galop sur le sable fin.
La marée était basse et elles avaient choisi de s'approcher au plus près du bord de mer. Malgré la brume persistante, on arrivait à percevoir le phare et le piton rocher de la ville côtière toute proche. Cela faisait maintenant dix minutes que les deux chevaux fendaient l'air. Ils semblaient apprécier le contact de leurs sabots avec l'eau de mer. Les cavalières avaient pu donner la pleine mesure à leurs montures car la plage était parfaitement dégagée... Ou presque.
En effet, en poursuivant leur cavalcade, les deux femmes perçurent une forme peu identifiable portée par le jeu des vagues. Difficile de bien discerner de quoi il s'agissait. Un rocher ? un emballage ? un animal marin échoué sur la plage ? L'une des deux fit signe à son acolyte de s'approcher de la masse qui bougeait mollement au gré des flux et reflux de la mer. Elles arrivèrent à proximité de la forme plutôt brune. Il ne leur fallut pas très longtemps pour comprendre de quoi il était question. Il s'agissait d'un corps humain rejeté par les vagues. L'homme, sans connaissance, avait dû passer plusieurs heures au fond de l'eau. Les deux amies descendirent de leurs chevaux et allèrent retirer le corps. Le visage était pour partie recouvert d'algues et déjà attaqué par les crabes. Comme le poste de secours n'était pas encore ouvert à cette heure, il convenait de prévenir la gendarmerie ou le poste de police le plus proche. Leur balade qui s'annonçait paradisiaque prenait malheureusement un tour bien plus dramatique avec cette funeste découverte.
Le naufragé était tout habillé même si une partie de ses vêtements était déchirée. Un détail frappa rapidement les deux cavalières. Une vague venait de dégager un amas d'algues de la main droite de la victime. Les deux femmes constatèrent que le petit doigt de sa main était sectionné.

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Gizem / GerilimCette intrigue se déroule sur 70 ans d'histoire. Tout commence de nos jours sur la côte normande avec la découverte d'un marin espagnol rejeté par la mer et curieusement amputé d'un doigt. Joseph Hall, écrivain en mal d'inspiration et Victoria charm...