1. Le début des problèmes

10.1K 321 62
                                    

La tête dans le brouillard, j'essaie de chasser le sommeil et l'angoisse en buvant mon cacao et en écoutant les discussions de mes sœurs. Je n'en reviens toujours pas qu'ils ont retenu ma candidature pour un poste à la société Harfang. Celle-ci est spécialisée dans le dessin pour des films d'animation, des jeux vidéo ou même la publicité. C'est la boîte à la mode ! Il n'y a que les meilleurs qui y travaillent ! J'ai été surprise de recevoir un mail d'un entretien de leur part surtout que la seule chose qu'ils avaient reçu comme CV, c'était des dessins. Ce n'était pas mon idée mais celui de ma meilleure amie, Aurélie. Elle les avait envoyé sans me demander mon avis et je ne lui avais pas parlé pendant deux jours tellement je lui en voulais mais je l'aime trop pour être en colère contre elle et je sais qu'elle l'a fait pour m'aider. Je n'ai que mon bac et aucune expérience dans le milieu artistique, je travaille dans le restaurant de ma petite amie, Julia, pour aider ma mère à subvenir à la famille. Cela faisait déjà trois mois qu'Aurélie avait postulé pour moi et la surprise avait été grande d'avoir une réponse. Aurélie m'a aidé à préparer mon entretien tous les jours.

«

- Tu veux encore des pancakes, Max ? , me demande ma mère.

- Encore un, s'il te plait, je lui dis reconnaissante. »


Je sais que ma mère se sent coupable de la situation mais j'ai bon lui dire qu'elle n'y ait pour rien et que c'est mon choix, elle ne peut s'empêcher de s'en vouloir. Elle m'a fait mon petit déjeuner préféré pour m'exprimer tout l'amour qu'elle a pour moi même si elle ne peut pas m'aider autrement.


Ma mère est une femme exceptionnelle comme il y en a peu sur terre. J'ignore comment elle fait pour élever sept enfants et que des filles quasiment seule. Mon père est routier et il est rarement à la maison. Je tente de l'aider du mieux que je peux mais ce n'est pas facile de contenir les crises des adolescentes même les petites dernières sont des anges à côtés. En parlant de crises, Eléonor, treize ans, rouspète que les jumelles de quatre ans ont encore utilisé son maquillage pour maquiller leur peluches. Lola, la plus espiègle des jumelles, lance son doudou Gribouille pour frapper Éléonore mais la seule chose qu'elle a touché, c'est le pichet de chocolat chaud qui s'est renversé. Une partie de son contenu a éclaboussé ma chemise blanche, Lola se met directement à pleurer quand elle voit les dégâts sur ma chemise et mon regard assassin. C'était ma seule chemise présentable que j'avais et je n'ai plus un seul vêtement propre à me mettre. Je soupire et malgré que je sois fâchée, je vais consoler ma petite sœur.


N'ayant plus le temps de me changer, j'enfile un sweat à capuche par-dessus. C'est certain qu'on va savoir que je viens de la banlieue. Je prends ma farde rempli de mes œuvres si jamais on demandait, je fais la bise à tout le monde tout en recevant leurs encouragements.



Dans le bus me menant à l'entreprise, je regarde mes messages. Mes amis m'ont souhaités « bonne merde » mais le message que j'attendais, n'est pas là. Julia a peut-être oublié... . Je sens mes yeux qui piquent mais une nouvelle notification apparait sur mon téléphone.


« Allez, Championne, souris ! Tu vas cartonner ! On se voit ce soir... si je ne suis pas en prison pour avoir tué, ces sales gosses mal élevés. Je croise les doigts et même les poils de mes fesses hein  :-) »


Qu'est-ce que je ferai sans Aurélie ? Elle arrive toujours à me faire sourire avec un rien. Mon sourire s'efface quand je vois le grand building en verre devant moi et mon cœur se met à battre à cent à l'heure. Allez, Max, tu peux le faire !

Dessine-moi le diable [gxg] TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant