Dessine-moi le diable [gxg] Terminée

5. Foutue soirée

Aujourd'hui j'arrive à l'heure même a l'avance et je suis d'une humeur de chien. J'ai passé ma nuit à pleurer après ma dispute avec Julia. J'espère que ma patronne n'osera pas me  faire une seule remarque sur ma tenue. Ma mère était tellement honteuse de notre condition sociale et que je sacrifie mon salaire pour l'aider à la place de pouvoir m'acheter des nouveaux vêtements. Je n'en veux pas à ma mère de notre pauvreté mais à mon père de gaspiller son salaire et de nous abandonner. Cela me fout encore plus de mauvaise humeur, rien que d'y penser.

« Est-ce que vous savez que l'on va à un vernissage tout à l'heure, Mademoiselle Legrand ? Vous n'avez pas un rencard avec votre petite amie ! »

C'est qu'elle n'a pas pu s'empêcher de faire une réflexion cette garce. J'ai pourtant fait du mieux que je pouvais pour m'habiller. Je porte donc une chemise bleue et un jeans. Pendant que je pleurais, j'ai fait une machine et j'ai repassé ma tenue actuelle. Qu'est-ce qu'elle s'attendait à  ce que je porte une robe de cocktail ? Elle peut toujours courir un marathon pour que je le fasse. D'ailleurs elle porte toujours un tailleur à croire qu'elle ne porte que cela ! Le plus rageant c'est que cela lui donne un look sexy !

Mademoiselle Esperanto me conduit jusqu'à son bureau. J'aurais préféré qu'elle m'oublie, je n'ai pas envie de la voir aujourd'hui.

«
- Vous avez vraiment une sale tête, vous savez ?, me dit-elle, tout d'un coup.
- Le principal est que ma tête convienne à ma copine, je réplique du tac au tac.
- Je vous ai visiblement blessée, me dit-elle avec un léger sourire et cela m'énerve.
- Que vous critiquez ma tenue ou ma tête? Je fais avec les moyens que j'ai.
- Veuillez m'excuser... je n'ai pas l'habitude de converser sur ce genre de sujet. Je me suis mal exprimée. Vos vêtements ne sont juste pas trop adéquat pour ce genre de soir mais vous ne pouviez pas le savoir et à propos de votre visage, je voulais juste dire que vous êtes fatiguée alors que c'est seulement votre deuxième jour.
- Il est hors de question que je porte une robe, vous pouvez toujours courir pour que cela arrive et oui je suis fatiguée à cause de problèmes personnelles.
- Vous me mettez au défi, mademoiselle Legrand ?, dit-elle d'une voix plus chaude avant de reprendre de sa voix habituelle, c'est votre petite amie ?
- Je ne vous vois pas courir un marathon, je lui dis et elle rit puis je réponds à son autre question, et oui.
- A cause de ce soir ?
- On avait prévu quelque chose. Pourquoi cela vous intéresse ?
- Il fallait me le dire et pas vraiment juste de la curiosité.
- Et cela aurait changé quelque chose que je vous en parle ?, je lui dis surprise.
- Du tout, me dit-elle en souriant franchement.
- Et par rapport à Julia, elle vient d'où cette curiosité ?
- Oh... Nina et mon père. Visiblement votre petite amie s'est fait remarquée.
- Comment cela ?
- Je peux clairement lui dire que vous ne m'intéressez pas du tout, vous êtes loin d'être mon style de personne. Vous me plaisez uniquement du point de vue artistique.
- Votre père vous a dit...
- Qu'elle était jalouse ? C'est quasiment maladif à son stade. J'ai pu ressentir ses yeux assassins sur moi... Ne vous en faites pas, ce n'est pas la première fois que les femmes de mes employés sont jalouses. Je trouve cela plutôt amusant à vrai dire.
- Cela flatte votre ego, je suppose ?, dis-je sarcastiquement n'ayant pas apprécié sa remarque sur Julia.
- Tout dépend de la personne, me dit-elle avec un faible sourire. Votre petite amie doit comprendre que je ne mélange jamais le privé et le professionnel et je suis inflexible sur cette règle. Je la laisse vous mettre nue dans son lit tant que vous vous mettez à nue artistiquement pour mon entreprise. Je suis très partageuse, vous voyez ? Il n'y a qu'une chose que je peux contrôler, c'est d'empêcher mes employés d'avoir des vues sur moi et là, cela devient un véritable problème.
- Vous plaisantez là ?
- Je ne suis pas du genre à raconter des blagues, Mademoiselle Legrand, me dit-elle sérieusement.
- Vous savez que c'est déplacé ce que vous dîtes ?
- Beaucoup moins que d'imaginer que je puisse vous sauter dessus comme le fait votre petite amie !, réplique-t-elle froidement, maintenant mettez vous au travail. Vous monterez à 8h au service audio."