Chapitre 13 : "Mon cher beau-frère nous y autorise?"

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Dimanche 22 juillet 2018 9h

PDV Olivier

Je ne peux m'empêcher de scruter attentivement les traits détendus et endormis de Clara. Elle s'est endormie à l'aube, bien après que je l'eus portée à l'étage. Je l'ai déposé dans son lit, puis j'avais pris la direction de ma chambre. Je n'avais pas l'intention de passer la nuit auprès d'elle, mais elle m'a retenu d'un geste implorant et je suis resté.

Je lui ai fait l'amour brutalement, presque rageusement, furieux du pouvoir qu'elle a sur moi. Elle s'est endormie dans mes bras, sa joue posée contre mon épaule. Et, à nouveau, je n'ai pas eu le courage de la laisser. J'ai passé le reste de la nuit à écouter sa respiration, les yeux ouverts dans l'obscurité.

Ce marché est une absurdité. Jamais je n'aurais dû la mettre en demeure de choisir en Romain et moi. Pas de cette façon en tous cas. Je n'avais pas prévu qu'elle se comporte avec autant de dignité, ni qu'elle m'opposerait un tel mépris. Ce nom de lâche qu'elle m'a jeté à la figure

Je serre fort la mâchoire en fermant les yeux. Je me suis comporté comme un salaud depuis le début. j'ai joué avec sa peur, je me suis réjoui de la voir se débattre dans le piège que j'ai tissé autour d'elle. Mais elle s'est vengée au-delà de toute expression. En interposant Romain entre nous, elle a pris dans le savoir une revanche éclatante. Je me suis senti capable de la tuer.

Je repense à la passion avec laquelle elle s'est donnée à moi et grince des dents. Elle n'avait pas cette science amoureuse , autrefois. Ni ces abandons bouleversants. J'ai quitté une jeune étudiante insouciante et je retrouve une femme mûrie par le mariage, secrète, étrangement forte.

La jalousie me transperce le coeur. Je lui en veux de s'être faite sans moi. Je lui en veux de ces 7 années passées aux côté d'un autre, sans moi. Je lui en veux de ne m'avoir jamais dit que j'avais un fils. Ce petit Paul qui me ressemble énormément.

Je retiens mon souffle alors qu'elle s'agite dans son sommeil, les paupière frémissantes. Je me tend et scrute son visage alangui. A qui pense-t-elle? Je voudrais l'arracher à ce monde inconscient d'où je suis exclu. Elle gémit doucement et ses lèvres s'entrouvrent pour laisser échapper un nom.

Clara : Olivier...

Sa main se met d'instinct à me chercher et dès qu'elle pose sa main sur moi, elle s'apaise d'un soupire et ne bouge plus. Je demeure immobile, bouleversé. Un sentiment de triomphe m'envahit. Elle est à moi! Malheur à ceux qui essaieront de me la prendre!

Je me dégage lentement en faisant bien attention à ne pas la réveiller. Je m'habille rapidement et me faufile sans bruit hors de la chambre. Je passe une main sur mon visage en soupirant. Je descend les escaliers et me dirige vers la cuisine pour me servir un café. Une fois la tasse brulante dans mes mains je me tourne en direction du salon et constate qu'Antoine est déjà levé. Il est assis dans le canapé, son fameux maté à la main.

Je m'installe au bar en face de mon coéquipier qui ne m'adresse un bref regard. Je sais qu'il n'approuve pas ce que je fais avec Clara, mais il ne peut pas comprendre.

Antoine : Ah ce que j'ai entendu tu as passé une bonne nuit...

Olivier : Je n'ai pas à me justifier de mes actes Antoine...C'est mon choix!

Antoine : Tu fais une grave erreur...

Olivier : Possible.

Je me remet à boire mon café, le visage fermé. Je sens le regard d'Antoine sur moi.

Antoine : Tu réalises au moins qu'elle se sert de toi?

Olivier : Tout comme je me sers d'elle. Ça fait partie de notre marché.

L'amour retrouvé #OlivierGiroud Terminée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant