Hermione Rigelle Black Lestrange

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Je ne sais pas si la première chose que je sentis fut la douleur de mes genoux cognant le sol, ou le froid du carrelage sous mes mains... Une chose était sûre, la première chose que je fis en arrivant sur le carrelage de ma salle de bain au manoir Lestrange fut vomir. Ce n'est surement pas pour rien qu'il est déconseillé de transplaner quand on est blessé. J'y réfléchirai à deux fois la prochaine fois où je demanderai à un elfe de venir me chercher après un combat contre un horcruxe...

Le monde continuait de tourner autour de moi mais je distinguais tout de même une personne semblant s'agiter. Elle semblait vouloir me dire quelque chose mais mes oreilles sifflaient en continues couvrant ses mots. Semblant comprendre que ses paroles ne m'atteignaient pas, je vis l'ombre floue pointer sa baguette vers moi. Je louchais vers la pointe à deux centimètres de mon visage. La personne baragouina ce qui devait être une formule magique et je me sentis propulsée vers l'avant. Mon corps n'avait pas bougé mais c'est comme si on avait re-connecté mes neurones. Ma vision était claire, presque trop. Et je distinguais à présent chaque son avec fluidité.

-C'est bon tu m'entends ?

-Pansy...

Reconnus-je enfin l'ombre salvatrice. Je soupirais de soulagement heureuse d'être au près de mon amie, et la bataille contre une partie de l'âme de Voldemort loin derrière. Ce fut Pansy qui connecta les derniers neurones manquants, laissant derrière sa voix douce et rassurante pour une voix d'ogre colérique. Décidément la serpentarde pouvait se montrer effrayante.

-Qu'est-ce qu'il t'ait passé par la tête ?! Vois-tu seulement l'état dans lequel tu t'es mise ! Hermione je peux pas passer mon temps à couvrir tes petits plans si ça te met en danger...

Je lui aurais bien fais savoir que je me serais bien passé des blessures. Sans oublier de lui dire que je lui avais à aucun moment demandé de me couvrir... Je l'aurai fait si elle m'avait laissé le temps de m'exprimer. Mais comme elle le rugit si bien en me toisant de haut alors que j'étais toujours étendue sur le sol :

-Nan ! Ne parle pas ! Je ne veux pas entendre tes excuses à deux souaffles, et j'ai déjà eu assez de pleurnicherie avec ton stupide elfe !

-Cloth n'est pas stupide.

Pansy me fit les gros yeux. Cette Pansy en colère me rappelait celle de Poudlard, avec cet air de pékinois près à mordre. Avant j'aurais répliqué sans problème touché sur ma fierté. Malheureusement aujourd'hui Pansy se trouvait être mon amie et outre ses réflexions sur les elfes de maisons, elle n'était pas en tort. Répliquer n'aurait qu'exposé mon incroyable capacité à faire preuve de mauvaise foi. De plus si les rôles avaient été inversé il est fort probable que j'aurais réagi de la même manière.

Mon amie sembla se calmer petit à petit et décida enfin à me relever et m'aider à m'asseoir sur le bord de la baignoire.
Elle entreprit à chercher en silence dans mes petits placards de quoi apaiser les traces de strangulation sur mon cou. Une fois l'onguent trouvé, elle l'appliqua avec soin sur ma blessure. Son visage près du mien, je pouvais voir dans ses yeux clairs deux petites flammes brûlées. En partant sans rien lui dire je l'avais blessé.

Instinctivement, comme le faisait Hermione Granger avec celle qu'elle considèrerait sa mère quand elle semblait triste ou contrariée ; je laissais ma main se lever et se poser sur la joue blanche et lisse de Pansy. Mon geste la surpris et elle sursauta avant de poser son regard dans le miens. Ses yeux parurent se faire plus brillant mais aucune larme ne coula.

-J'ai cru que tu étais partie... que tu nous avais abandonné...

-Je suis désolée.

Nos yeux restèrent ainsi posés dans ceux de l'autre tentant de transmettre l'angoisse, la peur et les excuses de chacune.