22

2.6K 160 11
                                    




J'étais magnifique. Je rougis légèrement à cette pensé et mon manque de modestie. Je n'avais jamais vraiment cherché à me mettre en valeur, étant une fille bien dans ma peau telle que je suis. Les études passant avant tout je favorisais la beauté d'un femme savante au cerveau bien rempli à un physique flatté par des atouts extérieurs comme on le fait pour un sapin de noël. Mes connaissances n'étaient qu'à moi et même nue j'en gardais toute la grandeur. À mes yeux une femme qui compte que sur le maquillages, les vêtements et les bijoux a tout à perdre le jour où le masque tombe, et jamais je ne me risquerai à me perdre de façon si absurde.

Cependant en ce jour de cauchemar j'étais plus belle que je ne l'avais jamais été. Même lors du bal de quatrième je ne m'étais pas trouvée aussi majestueuse. Oui, Majestueuse, c'était le mot. Je me dévisageais actuellement dans le miroir de ma coiffeuse en bois de noyer, cherchant à me retrouver dans les traits de la femme qui me faisait face. Mes boucles brunes remontées permettaient de dégager ma nuque et mon visage l'encadrant avec douceur. Quelques bouclettes retombaient malgré tout cassant le possible aspect sévère de la coiffure. Le maquillage léger se drapait de nuances évoluant d'un beige délicat à un marron chocolat, s'assortissant parfaitement à la teinte caramel de mes yeux. Narcissa avait passé une semaine à superviser la création de ma robe au près Georgette de chez Tissard et Brodette ; ce qui avait été tout sauf une partie de plaisir pour la pauvre couturière, styliste, qui avait subit les foudres de la Dame de la Maison Malfoy à la moindre disconvenance de celle-ci. La robe de satin vert impérial glissait comme une seconde peau sur mon corps, s'évasant de mes hanches au bas de mes genoux. Le haut de l'habit était brodé avec fantaisie dégageant mes épaules avec une pudeur divine dont le décolleté en "v" ne laissait rien voir tout en mettant en valeur ma délicate poitrine. À mes pieds reposaient les magnifiques escarpins de cuir couleur rose thé, brodées d'or, que je n'osais mettre de peur d'abimer autant que par solidarité envers mes pieds qui s'apprêtait à être torturé toute la soirée.

Cela faisait une demie heure que les invités avaient commencé à arriver alors que je paniquais de plus en plus seule dans ma chambre. Une fois que j'avais fini de m'habiller, j'avais en effet fait déguerpir tout le monde bégayant un besoin d'espace. Mes pensés s'étaient tout de suite laissées happer par les souvenirs de la veille. Sans le faire exprès j'avais amené Pansy à parler de son homosexualité. Tout d'abord avec une certaine réticence elle m'avait finalement avoué l'incommodité de sa situation en tant que sang-pur et que seul ses parents, Blaise et Drago étaient au courant. En règle général les sang-purs n'étaient pas homophobe et acceptait l'homosexualité sans problème. Jusqu'à un certain point... La procréation. Les sang-purs devaient perpétuer la famille et le sang, c'était une question d'honneur et de dignité. Donc une fois en âge et ses études finis, Pansy (tout comme moi mais je ne me fis cette réflexion que plus tard) était destinée à se marier avec un homme et lui faire des enfants. La jeune fille avait protesté à de nombreuses reprises au près de ses parents contre le mariage obligatoire et tenté de défendre sa cause. À quoi ses parents lui avaient répondu de sortir avec toutes les filles qu'elle souhaitait mais avant le mariage. Après de nombreuses fugues de leur fille, ils avaient fini par céder lui laissant jusqu'à la fin de ses études pour trouver un homme qui lui plaisait, de sang-pur bien entendu. Bien qu'elle avait au moins le choix de la personne et que Blaise s'était proposé pour le bonheur de sa meilleure amie, Pansy n'acceptait toujours pas qu'on lui impose de se marier avec quelqu'un qui ne l'attirera jamais. Et à aucun moment elle ne se permettrait de briser l'avenir de son meilleur ami par pur égoïsme.

Lors de son retour d'une ultime fugue en novembre lors des vacances de la Toussaint ; elle avait même menacé ses parents de coucher avec un moldu dans la simple optique d'être souillé pour qu'aucun sang-pur ne veuille d'elle. Seul les doloris "éducatifs" de ses parents excédés d'une fille aussi peu disciplinée et décente, avaient répondu à ses cris et ses pleurs d'insatisfaction pourtant si juste.

Hermione Rigelle Black LestrangeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant