Chapitre 3 🏈

10.6K 412 23
                                    

En allant au lycée ce matin, je suis d'une humeur monstre. La classe de garçons dans laquelle je me retrouve a décidé de me parler du matin au soir. Ils ont crû que j'étais devenue leur grande amie, ce qui n’est absolument pas le cas. Je suis dans un groupe de classe, et ils m'identifient dans je ne sais quelles conneries. Même si je les bloque, impossible de me débarrasser d’eux parce qu’ils ont fait pire que ça.

Noah a eu la merveilleuse idée de lancer un hashtag sur les réseaux : #Hayleycheerleader. Son fameux hashtag a engendré un bon nombre de posts sur moi, avec toutes des anciennes photos de moi en tenue de cheerleader, y compris des photos avec Noah. Sans compter que Ashley a voulu répondre à ce hashtag également en lançant le hashtag #Hayleyauxoubliettes. Elle et ses sbires sont les seules à y contribuer. Je vois ma tête partout sur les réseaux et ça commence déjà à m'énerver. On doit mettre les points sur les I dès aujourd'hui.

Je fais exprès d'arriver pendant la minute solennelle de Noah et son groupe, à sept heures cinquante-cinq pile. J'ouvre les portes dans un grand fracas et le concerné se tourne vers moi, sans perdre son immense sourire. Il s’élargit même, visiblement heureux de me voir. C’est loin d’être mon cas, je suis à deux doigts de l’étrangler.

-Johnson, je vais te tuer avant la fin de l'année, commencé-je avec énervement.

-Non Hayley, rétorque-t-il. Qu'est-ce qu'on a dit ? Tu fais partie de la famille alors tu nous salue d'abord.

-Bonjour votre majesté, ça vous écorcherait le cul de me laisser vivre en paix ?

-Ah ça oui, la paix n'existe pas quand on est en section foot.

-Et mon genoux qui va rencontrer ton appareil génital, ça me foutrait la paix ?

Il pose son index face à moi et le secoue de droite à gauche avec son sourire insolent. J'ai tellement envie de le frapper, et je le ferai pour qu'il me laisse tranquille. J'ai rien demandé bordel.

J'avance et le bouscule en continuant mon chemin jusqu'à mon casier. Je choppe un de mes livres et le balance dans mon sac, des bruits de talons qui se font entendre dans le couloir. Ashley.

-Alors Hayley, ça te rappelle de bons souvenirs avec ton papa d'amour toutes ces photos ? Lance-t-elle de sa voix aiguë.

Je claque mon casier d'un coup en me tournant vers elle, et elle s'extasie en voyant Noah avancer vers nous. Elle avance jusqu'à lui et lui roule une pelle magistralement dégueulasse. Un haut-le-cœur me fait tourner la tête dans la direction opposée, droit vers les amis de Noah qui me rejoignent pour se poser à mes côtés

-Tu peux la remplacer quand tu veux, soupire longuement Cameron, l'un des jumeaux.

-Ou on peut faire la même chose tous les deux, enchaîne son jumeau Ethan en m'adressant un clin d'œil.

-Te fais pas des films, tu vas bander pour rien à t'imaginer ce genre de choses.

Les garçons se mettent à rire et je me demande secrètement si c'est ça ma nouvelle routine. Les croiser dès mon arrivée et rester encerclée par eux à mon casier à écouter leurs conneries.

Ashley et son copain se séparent enfin et elle m'adresse un sourire mesquin.

-Tu connais pas ça hein ? Personne ne veut de toi depuis que papa Montana n'est plus là.

-T'es juste jalouse parce que je plais sans chercher à plaire. Je suis sûre que n'importe lequel de ce putain de lycée serait prêt à me rouler la même pelle si je lui demandais, ton mec y compris.

-T'es intéressée ? M'interroge Noah avec un grand sourire en se penchant pour me regarder.

-Garde tes sales pattes pour ta copine, Johnson.

-Bon on peut parler entre filles ? Commence à perdre patience Ashley. Tu crois que j'ai pas compris que tu essaies de me voler mon mec sale pute ?

-Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre de ton mec ? Viens pas me les briser à me raconter ta vie putain.

Je me décolle de mon casier et fais deux pas du côté des garçons, mais elle pose sa main sur mon bras pour me retenir.

-C'est vrai que tu n'as plus ton papa pour te défendre. Il doit avoir honte d'où il est d'avoir une fille comme toi.

Elle continue à insulter mon père et je prends une grande inspiration en comptant à voix haute pour tenter de me contrôler. On peut s’en prendre à moi sans souci, mais qu’on ne pourrisse jamais la mémoire de mon père. Il était le meilleur père au monde, et un joueur exceptionnel. Il mérite qu’on parle de lui uniquement en bien.

-T'apprends à compter ? Ton père ne t'as pas appris ?

Je saisis sa main et la plaque contre le casier en lui faisant une clé de bras. Sa joue pleine de fond de teint s’écrase sur la paroie du casier bleu et y laisse une trace orangée, ce qui fait rire à en pleurer les garçons, en dehors de Noah.

-Ferme ta gueule, y'a que de la merde qui en sort putain !

-Hayley, intervient Noah, si tu l'abîmes, tu devras la remplacer.

Je plonge mon regard dans les yeux bleus clairs de Noah, je continue la pression sur le bras de sa copine, qui hurle comme un chien battu. Je ne supporte pas sa voix, en plus de la trouver horriblement laide à cause de ses injections faciales mal réalisées.

-Hayley, lâche-la.

-Très bien, si tu me fous la paix.

-C'est bon, cède-t-il avec un hochement de tête.

Je relâche Ashley et lui donne deux coups bien placés : un dans la cheville, et un à son poignet fragile. Je glousse en m'éloignant, et les amis de Noah me suivent pour me féliciter pour ma bonne action.

-On l'aime pas tu sais, m'informe Aaron, on aime que toi en tant que capitaine. Ou en tant que pot de colle de Noah.

-Je n'ai jamais été le pot de colle de Noah.

-C'était lui ton pot de colle, c'est vrai. Mais vous étiez tout de même collés tous les deux. Tu te souviens du bon vieux temps ?

-Le principe du bon vieux temps, c'est qu'il est passé et que plus rien n'y ressemblera jamais.

Je les regarde fermement tour à tour et Justin me fait comprendre à son regard qu'il a compris le sens profond de mes paroles. C'était la meilleure époque de ma vie : vivre avec un footballeur à la maison, passer du temps en tenue de cheerleader avec une bande de footballeurs. J’étais une cheerleader très soudée avec mon équipe, mais j’étais beaucoup plus proche des garçons. Je passais mon temps avec eux, parce que je ne me faisais jamais juger, et parce que je riais des conneries pour lesquelles ils étaient mes complices.

-Enfin bon, ne mettez pas trop vos amitiés sur moi, j'ai pas envie qu'on traîne ensemble, en plus que je sois obligée de vous voir en cours. Retournez avec l'autre qui saute sur tout ce qui bouge et aidez-le à conduire sa pute aux urgences.

-Ah non il n'a qu'à se démerder avec ça, on a choisi notre clan.

-Je ne vous ai pas choisi et je ne forme aucun clan avec des mecs comme vous.

Je les abandonne et tombe sur une fille aux cheveux violets qui me regarde avec admiration.

-Enfin quelqu’un qui remet les filles refaites au placard, sourit-elle. J’aime beaucoup.

-Moi aussi j’ai aimé ce moment.

-Julia, se présente-t-elle en me tendant la main.

-Hayley.

-Je sais.

-Tout le monde le sait.

Elle lâche un petit rire et je lui adresse un sourire. Tiens donc, est-ce que je suis enfin tombée sur une fille qui n’est pas une groupie des footballeurs ?

Noah's Cheerleader [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant