Noah's Cheerleader [EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 2 🏈

Trois jours après la fameuse pré-rentrée, c’est le moment de reprendre officiellement les cours. Ce n’était pas véritablement le cas avant, puisque c’était le moment pour les garçons de reprendre le début des entraînements, et c’était la rentrée pour les autres classes.

D’un geste las, je pousse la porte d'entrée du lycée et tombe face au groupe de cinq footballeurs, dos à moi. Après que tout le monde se soit tu en signe de respect, ils finissent par les applaudir, ce qui me fait lever les yeux au ciel.

Décidant que ce moment est trop solennel à mon goût, j'avance et passe entre Noah et Justin pour les contourner. C'est pile au même moment que Noah décide d'attraper mon bras pour m'empêcher d'avancer. Je me tourne dans sa direction en me dégageant et le regarde mal.

-Ne me touche pas, prononcé-je distinctement.

-Tu pensais pouvoir nous esquiver aussi facilement ? Rétorque-t-il avec un sourire en coin. On est dans la même classe maintenant, tu refais partie de notre famille alors tu dois nous dire bonjour quand tu nous vois.

-Bonjour Noah.

Et je lui tourne aussitôt le dos pour reprendre ma marche. Le bruit des pas derrière moi me dit sans grand mal que Noah me suit, mais je décide de l'ignorer pour ouvrir mon casier. Il se pose sur la porte et me regarde avec son grand sourire. Je le détaille longuement du regard en me reculant pour mettre un peu de distance entre nous.

-Tu sais j'ai beaucoup pensé à toi depuis que tu es dans notre classe !

-Ce que tu penses quand tu t'astiques le manche ne me regarde pas le moindre du monde, Johnson.

-Mais non, j'ai beaucoup réfléchi.

-Ça t'arrives que tu réfléchisse ?

-Arrête d'être aussi fermée Hayley, ça ne fonctionne plus avec moi. Moi je pense que tu devrais revenir dans les rangs et me soutenir à tous les matchs cette année.

Je ricane amèrement et balance des livres dans mon casier en l'invitant à se pousser pour le refermer. Il me fait une tête de chien battu, comme pour attiser ma pitié mais ça ne fonctionne pas du tout.

-C'est le passé et même si je vais devoir vous supporter toute cette année, je ne compte pas passer mes vendredis soir sur un terrain pour vous encourager. Les temps ont changé, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué.

-Ma proposition restera toujours valide, les sélections ont bientôt lieu, mais tu sais très bien que tu seras recrutée sans avoir à bouger le moindre petit doigt parce que tu es une prodige.

-Non mais c'est une blague ?! S'écrie une voix stridente à mes oreilles. Noah tu vas voir d'autres filles ?! Tu vas voir cette pute ? Je pensais que tu étais passée à autre chose !

Je grimace en appuyant sur mon oreille pour tenter de l'entendre moins, mais sa voix aiguë passe à travers. Des pas se font entendre derrière moi et les garçons avec leurs vestes me regardent avec une joie non dissimulée.

-Salut Hayley ! Lance Aaron. Prête pour cette année ensemble ?

-Eh oh je te parle ! Crie Ashley, la pseudo copine de Noah.

J'utilise ce terme, parce que je sais pertinemment que si quelqu'un de mieux se présentait devant lui, il changerait sans hésiter. Le but de se mettre en couple pour lui est d'avoir quelqu'un prêt à le sucer dès qu'il en a besoin. Il s'est arrêté sur la première fille à ses pieds, capitaine actuelle des cheerleaders. Ma remplaçante. Remplacée, mais jamais égalée comme on dit.

-Tu peux m'expliquer pourquoi tu adresses la parole à mon copain ?

-Il est pas écrit ton nom dessus, à ce que je sache. Il a encore deux jambes et un cerveau suffisamment en capacité pour le laisser faire ce qu'il veut et aller voir qui il veut.

-Ton cerveau à toi n'est pas assez développé pour comprendre que tu n'as pas le droit de lui adresser la parole.

Je pouffe de rire et passe à côté d'elle pour avancer dans le couloir.

-Je parle à qui je veux, quand je veux. Mais si celui-là pouvait ne pas me parler, ça me ferait vachement des vacances.

Je me rends dans les toilettes et passe un petit moment jusqu'à la sonnerie pour être sûre de ne pas croiser de footballeur. Les filles ne se baladent pas encore avec leurs tenues, elles devraient reprendre leurs entraînements la semaine suivante.

Après la sonnerie, j'avance dans les couloirs vides et recroise Noah, juste à la sortie des toilettes des filles.

-Noah Johnson, arrête de me suivre merde.

-Je vais te montrer le chemin jusqu'à notre salle.

-Tu cherches une excuse.

-C'est vrai. J'aimerais vraiment que tu redeviennes ma cheerleader. Tu te souviens de notre duo qui déchirait ? On serait encore mieux maintenant qu'on n'est plus des adolescents stupides.

-Tu sais très bien que je ne peux pas.

-Refais un essai au moins.

-Non, et ça ne sert à rien d'insister. Je vais passer cette année dans votre classe et tu vas faire comme si je n'existais pas. Tu as bien entendu ?

-Bien sûr.

Il m'adresse un clin d'œil et frappe à la porte avant de l'ouvrir sans avoir eu d'autorisation. Il s'incline et me laisse passer, ce qui me fait longtemps soupirer. Je salue l'enseignant qui nous place tous les deux dans le fond, puisque nous n'avons pas l'honneur de choisir nos places comme nous sommes arrivés en retard.

Avant que Noah ne reprenne la parole, je lève ma main et lui lance un regard noir.

-J'ai pas choisi ma place, je suis à côté de toi par contrainte mais c'est pas une raison pour faire comme si j'étais ta meilleure amie. On ne se parle pas, on ne se regarde pas, on fait comme si l'autre n'existait pas.

Les deux footballeurs assis devant moi se tournent dans notre direction et se moquent de leur capitaine. Il l'est parce qu'il est le meilleur joueur, mais aussi pour la frime. Et j'avoue que j'étais capitaine pour les mêmes raisons. Certaines choses ne changent pas.

-J'allais juste dire que j'étais content que tu sois à côté de moi, m'agresse pas !

Je décide de l'ignorer et sors mon téléphone pour traîner sur les réseaux sociaux. Je grimace lorsque je tombe sur une photo de Ashley en maillot de bain, la bouche en cul de poule. Son copain se moque de moi et je lui adresse un regard noir. Pendant toute l'heure, le regard de Noah est figé sur moi, mais je me fais une joie de l'ignorer. Si me regarder lui suffit, alors ça me va. Je n'ai pas envie de lui parler.