Chapitre 9 🏈

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-Sois prudente, me rappelle une énième fois Sam. Tu attends le signal, et tu ne fais rien de dangereux. Il suffit d'écouter les indications et d'appuyer sur le bouton de ton oreillette si tu as un problème pour envoyer le signal.

-Oui Sam, c'est bon j'ai compris, soupiré-je d’un ton lasse.

Depuis ce matin, il ne cesse de me répéter ces mots en boucle et je commence à en avoir marre. J’aimerais qu’il me fasse confiance étant donné que c’est lui qui m’a mise dans cette situation. Pour être totalement à l’aise, j’ai dû enfiler une combinaison simple noire, très moulante, avec des baskets en toile, simples et confortables. On m’a glissé une oreillette dans l’oreille dès le moment où je suis entrée dans le van, pendant qu’on m’expliquait la situation.

C’est assez risqué, ce qui me fait redouter le moment. Il faut que je sois fine, stratège et que je respecte le timing, sinon la mission retournera au point zéro. Les policiers ont jugés que c’est une mission pour une femme, et j’ai accepté de le faire pour leur sauver la mise. Ils n’ont aucune femme dans leurs rangs, et personne ne semble déterminé à changer cela.

Je gigote sur mon siège pendant des minutes qui me paraissent aussi longues que des heures, avant qu’on ne me dise enfin que je peux sortir pour le début de la mission. J’enfile une combinaison bleue de travail, avec un casque sur ma tête et récupère le matériel pour nettoyer les vitres. Je rejoins l’équipe au courant de ce qui se trame, et on m’attache pour que je puisse rejoindre les fenêtres en hauteur.

Je commence à nettoyer plusieurs étages en me rappelant de tout ce qui m’a été dit, sous les conseils de celui qui supervise la mission. Je dois avoir un timing parfait pour arriver à la fenêtre qui m’intéresse.

J’arrive tout en haut de l’énorme building, où je me hisse sur le balcon pour nettoyer les vitres sous le regard d’un garde du corps du propriétaire du building. Ils finissent par s’éclipser, et je continue mon petit manège en nettoyant le reste des vitres sur tout le balcon. L’opérateur à mon oreillette me préviens que je dois entrer, puisque la voiture vient de s’éloigner. Il n’a jamais eu de rendez-vous à l’extérieur depuis des mois, en dehors d’aujourd’hui. C’est le moment où jamais.

Je pousse la fenêtre cassée et entre à l’intérieur du bureau en prenant une grande inspiration, après m’être détachée. Je sors ma clef USB et duplique tous les documents de l’ordinateur qu’il avait laissé ouvert. Au bout d’une dizaine de minutes, je sors du bureau et m’attache pour continuer à nettoyer, pile au moment où leur SUV entre dans le parking souterrain.

Je finis par redescendre et crie à mes pseudo-collègues s’ils ont fini. Leur réponse étant positive, on descend tous les quatre avant de monter dans leur véhicule de fonction où on range tout notre matériel. Je me déshabille à l’intérieur et me fais déposer au lycée, là où je rejoins Sam. Je lui livre la fameuse clef USB qui va lui permettre de condamner cet homme, un mafieux qui dirige tout Miami mais avec intelligence. Ils n’ont jamais trouvé comment véritablement l’inculper. Et là, on va pouvoir avoir une ville sécurisée.

Sam me prend dans ses bras et me glisse un billet de retard ainsi que mon sac à main pour que je puisse me rendre en cours. Je le remercie et profite un instant de son étreinte, les yeux clos pour me concentrer sur son parfum réconfortant.

-Je t’ai laissé une enveloppe dans ton sac, m’informe-t-il, c’est une récompense pour avoir aidé la police de Miami. Je repasserai te voir prochainement, n’hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit en attendant la prochaine fois.

Je hoche la tête et le salue pour rejoindre mon cours, après avoir regardé ma salle sur mon téléphone. Je frappe à la porte et le professeur m’autorise à entrer. J’ouvre la porte et lui tend le billet de retard, mais il me juge aussitôt du regard.

-Vous n’avez pas de langue pour me dire de vous-même la raison de votre retard ? M’attaque-t-il sans aucun tact.

-Vous n’avez pas d’yeux pour lire la raison de mon retard ? Répliqué-je aussitôt avec énervement, ce qui déclenche plusieurs gloussements.

-Sortez immédiatement de ce cours !

-Je ne suis même pas entrée dans la salle et je n’ai même pas assisté à une minute de ce cours, je ne vois pas pourquoi je devrais partir. Alors je vais rentrer et aller me poser à ma table pendant que vous allez continuer votre cours et faire comme si je n’existais pas.

J’entre enfin dans la salle, sous les sifflements de plusieurs garçons face à ma combinaison très moulante. Je lève les yeux au ciel et m’installe à côté de Justin. Quand les profs placent par ordre alphabétique, je suis toujours à côté de lui : McCall et Montana. Noah, arrivé en retard au premier cours, se trouve juste derrière moi. Il en profite pour tirer ma chaise afin de me rapprocher de sa table, et je souffle bruyamment en me tournant dans sa direction.

-Qu’est-ce que t’as ?

-Qu’est-ce que j’ai ? Un charisme incroyable, tout autant que mes abdominaux en béton que tu peux toucher quand tu veux.

-Dégage Johnson, j’ai pas envie de me choper une IST au vu des personnes que tu fous dans ton lit.

-Tu vas voir, je vais te prouver que je suis clean pour qu’on passe à l’étape suivante. Elle est où ta tenue ?

-Tu crois vraiment que je vais foutre leur mini-tenue aussi pour aller en cours ? C’est pas suffisant que je joue la pom-pom girl sur le terrain ?

-Plus je te vois avec cette tenue, mieux je me porte. Pourquoi t’as pas mis ma veste ?

-Pourquoi je la mettrais ? Tu m’as forcé à la mettre, je ne vais pas non plus la mettre de moi-même pour te faire plaisir, imbécile.

-Hayley Montana ! Hurle le professeur d’une voix suraiguë. Sortez immédiatement de ce cours, vous perturbez votre camarade de classe !

Je pouffe de rire, tout comme Noah qui n’en a strictement rien à faire de sa matière au vu de son cahier vide, et finis par me lever de ma chaise.

-Ciao les péquenauds, lancé-je en sortant. Oh bien sûr je parlais à chaque personne dans cette classe, vous aussi monsieur !

-Dans le bureau du directeur !

Je ricane et me rends dans le bureau du directeur, où je m’installe confortablement sur le siège en expliquant tranquillement mon histoire, comme si je racontais un film que j’avais vu.

-Enfin mademoiselle Montana ! Soupire théâtralement le directeur. Quand est-ce que vous allez enfin cesser d’importuner vos professeurs ?

-Non mais attendez, vous êtes de quel côté du coup ?

-Vous savez bien que je dois être du côté de votre enseignant, vous me posez la même question à chaque fois que vous venez ici.

-Je vous poserai la question jusqu'à ce que vous soyez de mon côté.

Il soupire longuement et me tend un billet de retenue que je glisse dans mon sac à main. Il sait très bien que je n'irais pas, parce que je cale mes heures de colle quand je veux dans mon emploi du temps. L'un des bénéfices d'être une fille Montana, il a trop peur de me faire de la peine et pense que mon caractère rebelle est dû à mon côté fragile. C'est totalement faux, mais je ne lui dirai pas que c'est juste ma nature, voilà pourquoi Noah Johnson était mon meilleur ami.

Noah's Cheerleader [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant