Le chasseur et la souris ( Partie 4 )

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Assis dans son fauteuil, près de la cheminé, Reaper traçait d'une belle écriture arrondie des mots dans un carnet.

Il y a de cela fort longtemps, le plus magnifique des êtres naquit. Son sourire faisait pâlir le soleil de jalousie tant il était beau, sa voix était si mélodieuse que les oiseaux se taisaient pour l'entendre. On aurait dit un ange, était-il tombé des cieux à sa naissance ? Cet être naquit avec toute la grâce du monde mais les cieux, jaloux, lui volèrent la santé. L'ange-

- Non, pas la santé, ça va lui rappeler sa maladie.

D'un trait rapide il raya le terme « santé », il lâcha un léger soupire.

- Geno, tu es vraiment ma plus grande source d'inspiration, tu es ma muse...

Il traça de nouveaux mots.

Cet être naquit avec toute la grâce du monde mais les cieux jaloux lui volèrent la vue. L'ange ne pouvait sortir de sa chambre seul, tel l'oiseau en cage. Il restait souvent assit près de la fenêtre, profitant du vent. L'ange rêvait de sortir de la cage doré, mais avait peur de s'en éloigner. Il vivait dans un monde de ténèbres. Sa seule lumière était cette voix, une voix tendre, assez grave, qui venait lui parler, caresser sa main et poser des couvertures sur ces épaules.

La voix qui provenait des ténèbres retentit.

- Bonjour mon ange, pourquoi cette tristesse sur ton magnifique visage ?

- Je voudrai te voir, toi qui me tiens compagnie. J'aimerai voir ces créatures que tu nommes « oiseaux ». Je souhaiterai pouvoir me déplacer seul. Je désire voir tout ce que tu me décris. Je rêve de contempler la belle « couleur » de l'eau. Oh toi, mon ange gardien, toi qui me protèges et me nourris, ne peux-tu pas m'accorder le droit de te contempler ? Toi, dont je ne connais que la voix, ne peux-tu pas comblé ce seul désir ?

- Mon tendre ange, je ne peux t'accorder ce désir. Pardonnes-moi.

La voix partie, laissant l'ange seul dans son monde de ténèbres. Il ne voulait pas grand chose, juste voir ce monde que la voix lui décrivait comme magnifique.

- Mon tendre Geno, toi aussi tu as ce rêve de quitter ta chambre...

Dans ce monde de ténèbres, l'ange ne voyait pas le temps passer, ses seuls repèrent était la tendre voix qui lui tenait compagnie. Un jour pourtant, une autre voix vint lui rendre visite. C'était une voix incroyablement douce, on aurait dit le tendre murmure d'une mère à son enfant. Cette douce voix vint quand la voix grave était ailleurs. Cette voix mélodieuse lui promettait de lui rendre la vue, il suffisait simplement qu'il prenne sa main.

Un soir, l'ange se laissa tenter, et prit la main de la voix mélodieuse, et pour la première fois, il vit le monde. Il vit des créatures ailées couvertes de plumes de toutes les couleurs danser avec le vent. Il découvrit des créatures immenses et immobiles, possédants une étrange peau rêche, ces étranges créatures se nommaient « arbres ». Il ne vit pas le visage de la douce voix mais pu admirer la couleur de l'eau.

- Même la plus belle des créatures des cieux ne pourrait égaler ta beauté mon tendre Geno.

Il aperçut le ciel le ciel changer de couleur. Jamais il ne vit des choses aussi belles, ces images se gravèrent dans sa mémoire, il rentra à regret dans ce monde de ténèbres. Pourquoi devait-il être privé de toutes ces choses magnifiques ? La douce voix lui expliqua que les ténèbres jalouses de sa beauté l'avaient enlevée des cieux, là où il était née. Il fut enfermé dans le monde des ténèbres, dans un monde si sombre que seules les ténèbres elles-mêmes pouvaient voir. Mais, si l'ange le désirait, la voix pourrait le ramener dans le monde coloré.

La souris et le chasseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant