Personne n'avait jamais vu le Général aussi abattu.
Alexander avait pris la relève en écrivant toutes ses correspondances. Le Congrès les presse de combattre.
"George, attaquez les forces britanniques."
Et Alexander leur répondait
"Nous en sommes presque rendus au point de manger nos propres chevaux."
Les marchants locaux dénigre l'armée américaine. L'équipement, l'assistance, plus personne ne veut leur en donner. Ils ne prennent que la monnaie anglaise alors il leur faut pousser la chanson des six pence.
Washington est abattu lorsqu'il doit annoncer à son bras droit la terrible nouvelle.
"La cavalerie n'arrive toujours pas."
Le silence est lourd dans la pièce, soutenu par la tension et l'angoisse présentes entre les deux hommes.
"Monsieur..."
Les bras croisés dans le dos, face à la fenêtre où il regardait tomber les pluies torrentielles qui embourbaient les hommes et les cadavres, George ne se retourna que pour couper Hamilton, d'un ton qu'il voulait détendu mais où on sentait le stress monter.
"Alexander écoute, il n'y a pour nous plus qu'une seule façon de gagner tout cela. Provoquer le scandale. purement et simplement.
- C'est vrai... répondit le jeune homme.
- N'engagez pas. Attaquez de nuit. Relancez sans cesse jusqu'à ce que leurs troupes prennent la fuite.
- Il faut rendre impossible à justifier le coût de la guerre, acquiesça le bras droit.
- Distancez.
- Survivre.
- Frappez rapidement, sortez vite. Restez en vie jusqu'à ce que ces horreurs soient passées. On va faire flotter des drapeaux en berne."
Le soir-même les quatre amis que sont Hercules, Lafayette, John et Alexander, se sont retrouvés autour d'une pinte dans le bar de la ville. Chacun discutait, montrant sa confiance ou son inquiétude face à la guerre devant eux.
Hercules avait choisi de rentrer dans son échoppe de tailleurs à New-York.
Lafayette va rentrer en France en espérant obtenir le soutien de son conseil de guerre. Il prie pour que la France envoie des bateaux.
John avait quant à lui décider de rester aux côtés d'Alexander. Les deux rédigeaient des essais contre l'esclavagisme, et chaque jour qui passait devenait un test de leur camaraderie et courage.
Les jours se succédaient dans le bureau de Washington, apportant avec eux leur lot de problèmes. L'armée de la Révolution à fait le choix de couper les lignes d'approvisionnement adverses, de voler la contrebande, elle choisit ses batailles et pose ses pions.
Chaque jour, la même demande est aux lèvres d'Hamilton.
"Monsieur, confiez-moi le commandement d'un bataillon."
Et chaque jour, la même réponse est à ses oreilles.
"Non."
Il est rejeté du revers de la main.
À sa place avait été promu Charles Lee, le rendant second commandant. Mais Alexander n'était pas dupe, ce n'est pas lui qu'il aurait fallu choisir, il n'en avait pas la carrure : il aurait suffit de le voir à la bataille de Monmouth.
Il avait été trompé par les horreurs de la guerre, jeune et fringuant quil etait dans son costume de commandant. Mais la guerre fait fi des apparence set ne laisse que les tripes, sur le sol ou pleines de courage.
Lee, tremblant de peur était couché au sol, rampant de retour vers le camp de base, quand George le surprit, outré de sa tentative de déserter. Le Général haranguait ses hommes, en les incitant à la bataille, tandis que Lee tentant de les ramener en sûreté. Deux opposés dans le même camp. Les mots qui furent dits là bas résonnent encore dans les cauchemars de Charles Lee.
"Qu'est-ce que vous faites Lee ? Remettez-vous sur vos pieds !
- Mais ils sont beaucoup trop nombreux !
- Je suis désolé si ce n'est pas à votre vitesse, dit George avec une fausse compassion. Hamilton !
- Prêt Monsieur !
- Dites à Lafayette de reprendre la tête !
- Oui Monsieur."
Un millier de soldats agonisant dans une fournaise d'au moins une centaine des degrés. Ils saisissent les impasses hors des mâchoires de la défaite.
Suite à cela, Charles Lee fut laissé sans rien, abandonné, et commença à parler à n'importe qui voudrait l'écouter. Il disait ceci :
"Washington ne peut pas être laissé seul pour prendre des décisions, il est indécis et nous mène de crises en crises. La meilleure chose qu'il pourrait faire pour la Révolution serait de retourner chez lui planter du tabac à Mont Vernon."
"Ne faites rien, l'histoire lui prouvera le contraire."
Était ce qu'avait répondu George Washington lorsqu'Hamilton l'avait informé de ce qu'il se disait de lui dans les rangs.
"Mais-
- Nous avons une guerre à gagner, changeons de sujet."
Et Alexander, bouillonnant de colère, regagnait son bureau ou l'attendait son ami et partenaire John Laurens.
Celui ci comprit que le général n'avait pas été très démonstratif quand Alexander entra, poings serrés, dans le bureau.
"C'étaient des mots très forts de la part de Lee. Quelqu'un doit les lui faire payer et lui empêcher de nuire plus à sa réputation.
- Je ne peux pas désobéir à des ordres directs.
- Alors je le ferai."
Le silence se fit entendre dans la salle.
"Alex, tu es mon ami le plus proche, reprit John, la main posée sur l'épaule de son partenaire.
- Laurens. Ne rate pas ton coup."
Et c'est sur ce conseil entre deux amis que commença le duel entre Lee et Laurens.
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L'Histoire a posé les yeux sur toi
Fiction Historique1776. New-York. Débarqué de l'école de Princeton, le jeune Alexander Hamilton, 19 ans, n'a qu'une seule idée en tête : devenir avocat. Pour atteindre son objectif, il a juste un nom, Aaron Burr. Mais l'ambiance est lourde à New-York, on chuchote qu...