"Oyez Oyez ! Mon nom est Samuel Seabury, et je vous présente les "Pensées libres sur les procédés du Congrès Continental"."
Sur la place principale de New-York, monté sur un piédestal, se tenait un fier jeune homme. Ses habits, de bonne manufacture, trahissaient son appartenance à l'église épiscopale, sûrement un pasteur, ou un homme ordonné. Ses cheveux volatiles, encadrait un visage accueillant, où s'était fixé un sourire sur ces douces lèvres pleines, prêchant sa bonne parole.
"Ne prêtez pas attention, à toute cette populace, hurlant à la Révolution : ce ne sont pas vos intérêts qu'ils ont à cœur !"
Dans la foule réunie au pied de ce fervent prêcheur, nous pouvons retrouver la compagnie des cinq : Hamilton, Burr, Laurens, Lafayette et Mulligan. Ce dernier, posa sa main sur l'épaule d'Hamilton et, une lueur carnassière dans le regard, lui dit :
"Mets cet homme en pièces !"
Voir ce Seabury tenter de traîner la Révolution dans la boue fut déjà assez un massacre, il ne suffisait plus qu'Hamilton se jette dans la bataille.
Réduire à néant les idéaux de quelqu'un en joute oratoire, n'est jamais si simple qu'on ne le pense, mais, sans aucun conteste possible, Alexander était doté d'un flagrant don pour la rhétorique.
Mais avant qu'Hamilton ne se lance corps et âme dans le massacre, écoutons ce que ce Seabury avait à raconter :
"Le chaos et les effusions de sang ne sont pas une solution ; Ne les laissez pas vous manipuler. Ce congrès ne parle pas en mon nom ; Ils jouent au plus dangereux des jeux. Je prie pour que le Roi vous fasse preuve de sa pitié ! Honte à vous ! Honte à vous !"
Un royaliste donc ! Ceci acheva de motiver Alexander qui monta sur l'estrade, une lumière dévorante brillant au fond des yeux.
"Il voudrait que vous vous débarrassiez du son de tous ces cris mais la Révolution arrive ! Ceux qui n'ont rien seront ceux qui gagneront !"
Et tandis que Seabury recommençait sans cesse le même monologue, pour qu'il reste ancré dans la mémoire de la foule, Hamilton décida de s'attaquer directement à son interlocuteur.
"C'est plutôt difficile de vous écouter sans se retenir de rire ! Ce chaos et ces effusions de sang nous hantent déjà, honnêtement, vous ne devriez même pas être autorisé à parler. Et qu'en est-il de Boston ? Avez-vous vus les prix et tout ce que nous y avons laissé ? Et vous oser parler du Congrès !
- Ce congrès ne parle pas en mon nom !
- Mon chien a plus d'éloquence que ça !
- Ils jouent au plus dangereux des jeux.
- Étrangement, vous êtes atteint de la même gale !"
En se détournant, le jeune Seabury fermait les yeux, comme si, en pensant qu'Hamilton n'existait pas, celui-ci pourrait finir par ne plus exister.
"Je prie pour que le Roi vous fasse preuve de sa pitié...
- Est-il enfin dans le Jersey ? demanda innocemment Hamilton, un faux air implorant sur le visage.
- Honte à vous ! Tous !" hurla Samuel, outré par ces calomnies
Il ne suffit à Hamilton que d'un virulent "Pour la Révolution !" pour enflammer la foule au pied de l'estrade et renverser l'opinion publique ne sa faveur.
Mais, rien ne semblait décourager Seabury qui, loin de penser d'être au bout du mur, se sentait pousser des ailes.
"Ne faites pas attention à-"
Il ne suffit que de ces simples mots pour faire exploser la patience, déjà maigre denrée, d'Alexander.
"Si vous vous répétez encore, je commencerai à hurler ! (douce prétérition que voilà) Honnêtement, regardez-moi dans les yeux ! Vous ne devriez même pas pouvoir parler. Ne lisez pas !
- Ce n'est pas dans vos intérêts...
- Ah ! Ne modifiez pas les règles pour éviter de débattre avec moi ! puis, s'adressant à la foule. Pourquoi une petite île de l'autre côté de l'océan devrait décider du prix du thé ?"
silencieux depuis le début de cet épisode houleux, c'est Aaron Burr protecteur, qui se voulait rassurant, qui pris la parole, adressant à Alexander un conseil des plus avisés :
"Alexander, s'il-vous-plaît, calmez-vous."
Hamilton se désintéressa de l'extase de la foule, cherchant les yeux confiant de son ami :
"Burr, je préfère semer la discorde, plutôt que de laisser l'indécision s'emparer de notre pays, alors oublions les manières et les gentillesses.
- Silence !"
Toutes les têtes se tournèrent vers la voix, qui étaient en fait plusieurs, et quand certains les eurent vus, s'enfuirent à toutes vitesse, laissant derrière eux, les courageux et les fous.
"Nous apportons un message du Roi !" hurlèrent en cœur les soldats du roi, les fameux habits rouges.
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L'Histoire a posé les yeux sur toi
Historische fictie1776. New-York. Débarqué de l'école de Princeton, le jeune Alexander Hamilton, 19 ans, n'a qu'une seule idée en tête : devenir avocat. Pour atteindre son objectif, il a juste un nom, Aaron Burr. Mais l'ambiance est lourde à New-York, on chuchote qu...