Bras Droit - Part 2

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"Votre Excellence, vous vouliez me voir ?"

La porte s'était ouverte sur un jeune homme athlétique quoique épuisé de sa traversée de New-York pour rejoindre le Général. Ce fut donc celui-ci qui l'accueillit.

"Hamilton, entrez ! avez-vous rencontré Burr ?

- Oui monsieur. Nous n'arrêtons pas de nous croiser."

Aaron, décontenancé par cette arrivée inattendue, tenta de retrouver ses esprits en reprenant le fil de sa conversation avec Washington avant que celle-ci ne soit interrompue par un jeune Hamilton, qu'Aaron trouvait trop dans ses affaires ces derniers temps.

"Comme je disais, monsieur, j'attends avec impatience de savoir comment se déroulera votre plan !

- Burr ?

- Monsieur ? répondit-il au Général

- Fermez la porte derrière vous, je vous prie."

Une manière des plus élégantes pour forcer quelqu'un à prendre congé. Cependant, attention, elle ne fonctionne uniquement que si vous êtes plus haut gradé que ladite personne, ou que vous exercez une quelconque forme d'autorité sur elle.

Alexander était plutôt ravi, quoique surpris, par ce départ forcé. Mais quelque chose d'autre, et de plus important, le tracassait, voire même lui faisait peur. Mais raisonnablement peur ! Il lui était impensable d'être alors touché par quelque sentiment peu noble tel que la peur.

"Ai-je fait quelque chose de mal, monsieur ?

- Au contraire. Je vous ai fait venir car nos possibilités sont plus qu'amoindries et effrayantes. Votre réputation vous précède mais je dois rire.

- Monsieur ? s'inquiéta-t-il, une pointe d'appréhension dans la voix

- Hamilton, comment se fait-il que personne ne réussisse à vous embaucher ?

- Monsieur ! s'indigna Alexander, légèrement outré

- Ne le prenez pas mal ! se justifia Washington. vous êtes un jeune homme de grande renommée. Je sais que vous avez volé des canons britanniques lorsque nous étions encore au centre-ville."

George s'était levé de derrière son bureau pour se déplacer lentement jusqu'à sa fenêtre, tout en continuant de parler à Alexander.

"Nathaniel Green et Henry Knox voulaient vous embaucher...

- Pour être leur secrétaire ? Je ne pense pas, souleva Hamilton que cette pensée offusquait, une marque de dédain imprégnant sa voix.

- Pourquoi êtes-vous vexé ?

- Je ne le suis pas, rougit honteusement le jeun homme.

- Je comprends, vous voulez vous battre. Vous avez comme une faim. J'étais comme vous lorsque j'étais plus jeune. La tête plein de fantaisies de morts dignes d'un martyr ?

- Oui, avoua-t-il.

- Mourir est aisé, jeune homme. Vivre est plus dur, dit-il d'un ton grave.

- Pourquoi me dites-vous tous cela ?

- Je me montre honnête. Je travaille avec le tiers que ce qu'avait promis le Congrès. Nous sommes un baril de poudre au bord de l'explosion, j'ai besoin de quelqu'un comme vous pour alléger la charge."

Le Général s'était retourné vers Alexander, la main tendue en sa direction, afin de conclure le pacte.

"Alors ?"

Les idées se bousculaient dans la tête d'Alexander Hamilton. 

Souviens-toi : tu ne dois pas laisser passer ta chance. Tu ne peux pas rater ton coup, lui soufflait sensuellement sa conscience. Tu es comme ton pays, tu es un bagarreur affamé !

"Je ne raterai pas mon coup" murmura-t-il en serrant la poigne de fer de Washington.

"Fiston, nous manquons d'armes et d'hommes !

- Nous allons avoir besoin de toute l'aide qu'on peut trouver ! J'ai quelques amis : Laurens, Mulligan, le marquis de Lafayette, quoi d'autre ? Nous aurons besoin de taupes, certains hommes du Roi pourraient laisser des informations s'échapper ! J'écrirai au congrès, leur dirai que nous avons besoin de provisions. Vous devez rallier les hommes, et diriger l'élément de surprise. Je gravirai les échelons, organiserait vos informations, jusqu'à ce que nous atteignons notre nouvelle nation, monsieur !

A cet instant, George Washington ne savait pas encore s'il s'agissait du meilleur ou du pire choix qu'il ait jamais fait.

L'Histoire a posé les yeux sur toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant