CHAPITRE 9

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Après avoir salué le sergent, nous mangeons et partons nous coucher. Demain, une rude journée nous attend et nous devons être prêts.

Le lendemain

Je me réveille seul pour une fois. Pas de martèlement à la porte, pas de Léod agacé pour me disputer de bon matin. Décidé à l'impressionner, je m'habille et me prépare en vitesse. Je suis sur le point de sortir lorsque Léod se met à frapper à ma porte.

Je lui ouvre immédiatement et il me regarde, ses yeux ronds de stupeur.

— Finnéas ? Tout va bien ?! Tu n'es pas malade ?!

Ah! Je savais pas qu'il pouvait faire de l'humour celui-là.

— Garde donc tes farces pour toi et descendons plutôt manger.

Nous dévorons le repas, réglons le tavernier et sortons de l'établissement.

— Bon, allons-y à pied. Il y a combien de temps environ jusqu'à la capitale ?

— À pied ? Répondis-je, environ deux semaines. On va y aller à cheval, tu veux ?

— Et avec quels chevaux, Finnéas ?

— Ceux qu'on va acheter.

Léod me regarde, simplement intrigué. Pour me justifier, je lui dit que nous en avons pour deux jours et demi de voyage à cheval. Il semble mieux comprendre ma position et nous nous rendons chez le maquignon de la ville.

Nous achetons deux chevaux que je sais taillés pour l'endurance. En sept-cents ans de vie, on apprend plein de choses, dont choisir un cheval. Une fois les deux étalons achetés, nous prenons la route. Lors du premier arrêt, le jour même à midi, je constate qu'il ne reste que six-cents Cirions dans ma bourse.

Le reste du voyage se passe plutôt bien. "Plutôt" parce que nous avons subi des attaques de Bêtes Démoniaques quasiment tout les jours. J'ai laissé Léod s'en charger pour qu'il puisse s'entraîner et affiner ses techniques à l'épée.

Nous arrivons à Aldmage aux alentours de midi le troisième jour. J'utilise mes papiers d'identité falsifiés lors du contrôle à l'entrée et tout se passe pour le mieux. Je vais changer mes Cirions pour des Farians plus actuels que les miens.

Passé ces activités mineures mais néanmoins importantes, je donne de l'argent à Léod pour qu'il nous trouve de quoi loger et je vais seul vers le château de l'Empereur. Les gardes ne veulent pas me laisser le voir, je suis donc obligé de demander une audience.

On m'informe dans la journée que j'ai une audience publique le lendemain matin à neuf heures. Je passe le reste de la journée à chercher du papier, une plume et de l'encre de qualité, mon grimoire n'ayant plus de place.

Je cherche Léod avec mon sort de détection et le retrouve malgré l'immensité de la ville: il est dans une taverne. J'arrive rapidement devant ledit établissement et retrouve Léod attablé, une chope de ce qui me semble être de la bière en main et discutant avec un jeune guerrier.

Sachant que ça doit faire longtemps qu'il n'a pas parlé avec quelqu'un de son âge, je le laisse tranquille et demande à ce qu'on amène mon repas dans ma chambre. Je l'engloutis et m'endors.

Le lendemain

Je me lève avec le soleil, pars manger et me prépare pour l'audience. Une fois prêt, je descends puis, une fois en bas, je me souviens que je dois réveiller Léod. Je fais demi-tour pour remonter mais je le vois descendre avec le même guerrier que la veille. Lorsqu'il m'aperçoit, je le salue rapidement avant de tourner les talons et d'aller en direction du palais.

Je me fais contrôler à la grande porte du château et on me laisse passer. Puis, une fois arrivé devant la porte de la salle du trône, les gardes me retirent ma besace et me fouillent afin de s'assurer que je ne représente un quelconque danger. Après ces multiples étapes, ils me laissent enfin rentrer.

Je fais un pas dans la salle et pose un genou à terre, comme la dernière fois que je suis rentré dans cette salle.

— Relève-toi et parle, me dit l'empereur d'une voix impérieuse

— Je demande l'accès au laboratoire du Mage Impérial.

J'avais parlé d'une voix neutre mais je le vois stupéfait. C'est une autre voix que celle de l'Empereur qui me répond.

— Moi, Jarald, actuel Mage Impérial, vous le refuse! Pour qui vous prenez vous ?

Je me tourne vers l'Empereur

— J'écoute ce que tu as à dire.

— Permettez-moi de reformuler alors: Moi, ex-Mage Impérial Finnéas, demande l'accès à mon laboratoire.

Toute l'assemblée se tait. Les personnes présentes se lance des regard interrogateurs avant de s'esclaffer. Tous, sauf l'Empereur.

— Je te donne l'autorisation. Mais sache que je t'accompagne et que s'il s'avère que tu as menti, je t'exécute sans aucune autre forme de procès.

— Vous ne serez pas déçu, Votre Altesse.

Il se lève et me fais signe de le suivre. Je lui emboîte donc le pas et nous nous arrêtons dans la cour intérieure.

— Tu dois connaître le chemin, toi qui prétends être le Seigneur Finnéas. Alors guide-moi.

Je prends le chemin de ma tour et monte au dernier étage puis je m'arrête devant la porte de mon laboratoire. Cela faisait si longtemps que je n'étais pas venu. L'Empereur hausse un sourcil et m'ouvre. Tout a changé à l'intérieur. Le mobilier, les instruments ainsi que la pièce elle-même ont été remis au goût du jour.

Je m'avance dans un coin de la pièce et constate que ma cache n'as pas été ouverte depuis mon départ. Comme je l'ai verrouillée avec une magie vocale, je suis obligé de prononcer un mot prédéfini.

Culgemlagsul

Une fois le mot prononcé, un pan de mur s'enfonce et coulisse sur le côté.

L'Archimage des LégendesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant