CHAPITRE 16

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Le lendemain, nous sommes sur la route dès l'aube, en direction du Mont Skystone pour invoquer mon familier. Durant l'interminable montée, nous croisons un nombre de bêtes démoniaques incroyablement élevé. Le lieu est idéal pour invoquer des familiers, mais pour des démons ?

Pour en invoquer, comme pour les familiers, il est primordial qu'un invocateur de haut niveau soit présent. J'espère donc que ce ne sont pas des invocations mais que c'est un lieu idéal pour leur reproduction, sinon nous livrerons notre premier combat contre un humain.

Lorsque nous arrivons au sommet, mes espoirs sont réduits à néant. Derrière une armée de bêtes se trouve un homme encapuchonné, tout vêtu de noir.

— Finnéas ! Le maître et moi t'attendions.

— Le maître ?! Tu veux dire Le Fléau ?

— C'est comme ça que tu l'appelles, c'est tout. Il m'a tendu la main et m'a sauvé de la mort, me donnant une seconde vie, tu ne peux pas...

Il s'arrêta brusquement, avalé par la déflagration de Finnéas.

—... Comprendre, je sais.

Les bêtes étant de invocations, elle disparurent avec leur magicien. Une fois les cendres retombées, nous nous avançons vers l'autel d'invocation. Je pose les deux mains dessus et prononce une simple phrase.

— Lûnhúr, viens à moi !

Un tourbillon de fumée noire, constitué en partie des cendres du combat, se matérialise sur l'autel et la voix rauque de mon familier retentit.

— Qui m'appelle ? Est-il digne de m'invoquer ?

— C'est Finnéas.

Il change de ton immédiatement et prend une voix de jeune adulte.

— Maître, c'est vous ? Vraiment ? Veuillez m'excuser, mais vous n'êtes pas le premier à tenter de m'invoquer. Ne vous en faîtes pas, j'arrive.

Un jeune homme aux cheveux rouge feu descendit de l'autel, vêtu d'une simple tunique rouge et orange. Il s'incline devant Finnéas.

— Maître, Lûnhúr est à votre service.

Torlak et Léod se regardent, interloqués. Lûnhúr le remarque et se tourne vers eux.

— Jeunes compagnons, je me présente: je suis Lûnhúr, le familier de Maître Finnéas. Vous me voyez sous mon apparence humaine, mais je suis un Phœnix. Je suis sous cette forme car il serait étrange, même choquant, de voir un oiseau de feu voler. N'êtes-vous pas d'accord ?

— Si si, répondirent-ils en même temps, ébahis

— Bien, maintenant que je t'ai invoqué, nous pouvons prendre la route pour l'Île.

—Cette Île, maître ? Le Fléau s'est libéré ?

— Pas encore, mais ça ne saurait tarder.

— Alors si vous me permettez, maître, je connais un artefact qui permet de raccourcir le voyage. Ou plutôt le lieu où il se trouve.

— Je te suis avec plaisir, Lûnhúr.

Et nous descendons de la montagne, beaucoup plus tranquillement que nous ne sommes montés. Au pied de la montagne se trouve une forêt dans laquelle le chemin se divise en deux. Au centre de l'intersection se trouve un panneau avec une inscription en runes: "ᚢ᛫ᛚɅᛁ᛫ᚴꕨ᛫ᛚᛕᚢᚫꕨᛕᚢ᛫ᚴɅᛕᛕᚺᚴᛚᚺᛒᚺ𐍊ᛚ,᛫ᛅᚺ᛫ᚳᚺᛒᛁ𐍊᛫ᛚᚺ᛫ᐳᚺᛕᚢ᛫ᛕᚺᖆᚺᛅᚺ."

— On va où maintenant ? Demande Léod

— Voilà, maître. L'artefact est proche, mais où, je ne sais pas. Je pense qu'il faut traduire ces runes pour avoir des informations, mais je ne sais pas faire.

— Merci de nous avoir guidés jusque-là, Lûnhúr. Je vais m'occuper du reste.

— Vous parlez cette langue, maître ?

— Non, mais je l'ai répertoriée.

Je sors mon grimoire de ma besace et le feuillette jusqu'à temps de trouver la page où j'ai répertorié chaque rune, chaque combinaison de rune et leur traduction. Je transcrit les runes du panneau au fur et à mesure que je les cherche dans mon grimoire.

— C'est bon, j'ai trouvé. Ces runes signifient: "A toi qui traduira correctement, le chemin te sera révélé."

Lorsque je finis de prononcer la traduction, les runes se mettent à briller d'un blanc pur et le panneau s'enfonce dans le sol en tournant sur lui-même. Un chemin bordé de lampes apparaît derrière le panneau, là où il n'y avait que de la végétation et des arbres plus tôt. Nous nous concertons du regard et nous engageons dans le passage.

Nous marchons longtemps, jusqu'à tomber sur une sorte de clairière avec au centre une grande pierre en forme d'encadrement de porte. Pour être sûr d'être en sécurité, nous faisons le tour de la clairière puis revenons vers la porte. Après un examen de l'artefact, je me rends compte qu'il s'agit d'une porte de téléportation à infusion de mana.

— Je vais la faire fonctionner, passez à travers pendant ce temps.

Personne ne pose de questions. Je commence à infuser mon mana dans l'artefact et le centre se brouille. Mes compagnons passent au travers un par un et je me dépêche de passer le dernier. Nous nous retrouvons sur l'Île, méconnaissable. Lorsque je l'ai quittée, trois-cents ans plus tôt, il n'y avait que ruines et désolation. Il y a aujourd'hui une magnifique végétation, un village dans les alentours, d'après ce que me rapporte Lûnhúr et surtout aucun signe du réveil du Fléau. Je me serais trompé ?

L'Archimage des LégendesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant