CHAPITRE 14

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Nous reprenons donc notre route dès le levé du soleil. Comme nous n'avons pas dormi la veille, les pauses ont été plus longues et plus nombreuses, ce qui réduisait la distance parcourue tout en restant raisonnable.

Sur la route, Léod et Torlak s'exercaient à la magie avec les incantations que je leur fournissait. Il y en avait pour tout les rôles, du support à l'offensif en passant par les protecteurs; pour tout les niveaux et de tout les éléments: Eau, Terre, Feu, Air, Lumière et Obscurité.

À la fin de la journée, alors que Léod et Torlak montaient le camp pour dormir, un bruit sourd venant de la forêt se fît entendre. Suivit de deux autres, qui se rapprochaient. C'est alors que je vis sortir de la forêt non pas une ni deux, mais 5 bêtes démoniaques, et pas des moindres.

Il y avait là un ours, un loup, un sanglier, et deux lynx. Ils sont tous dangereux individuellement, mais lorsqu'ils sont en groupe, et bien c'est pire.

J'appelle Torlak et Léod pour qu'ils viennent se battre. Bien que je sois capable de m'en occuper seul, ça ne leur fait pas de mal de s'entraîner en situation réelle. Torlak est un paladin et Léod un épéiste, il forment donc un duo plutôt efficace dans ce genre de situation pour peu qu'ils soient entraînés.

Les deux camps se font face lorsque le sanglier décide de charger Léod. Torlak s'interpose et lui assène un coup de bouclier, ce qui étourdit la bête. Il en profite pour l'achever d'un coup d'épée dans l'échine. Le loup décide de charger au moment où Torlak retire son épée, lorsqu'il est vulnérable.

Torlak n'a pas le temps de reprendre sa posture que le loup est déjà sur lui, les crocs proches de son visage, en plein saut. La bête n'a pas le temps d'atteindre sa cible que sa tête tombe au sol, séparée de son corps. Léod avait abattu son épée, d'un geste rapide et précis.

Il restait donc un ours et deux lynx, les deux espèces qui, une fois démonisées, sont les plus dangereuses. Cette situation étant la pire possible pour eux, je me tiens prêt à intervenir. Mais pour le moment, je reste spectateur.

Torlak et Léod se rapprochent pour prévenir l'assaut simultané des lynx et de l'ours. Ils se jettent un regard avant de se servir de la magie. Torlak renforce physiquement Léod, qui lance un boule de feu sur un lynx. Elle atteint sa cible qui meurt sur le coup. Dans le même temps, il s'élance vers le second lynx et le tranche net en deux, dans le sens de la longueur.

Il n'a pas le temps de se retourner que l'ours abat sa patte sur lui. Il tente de parer l'attaque mais son épée se brise et il est projeté contre un arbre. Il est assommé. Il ne bouge plus et l'ours l'a bien compris. Il se rapproche pour lui donner le coup final mais Torlak s'interpose en levant son bouclier. Le coup de patte l'envoie valser lui aussi contre un arbre.

Avec les deux hors combat, je suis obligé d'intervenir. J'invoque mon bâton et frappe le sol une seule et unique fois avec. L'ours s'arrête net et s'écroule, mort.

Après m'être assuré qu'il n'y avait plus de danger aux alentours, je révoque mon bâton et ramène mes protégés près du feu. La nuit tombant, j'installe moi-même le camp et, une fois fini, les soigne chacun leur tour.

Je vais chercher l'épée brisée de Léod et me sert de la magie pour la réparer. Je n'ai plus qu'à attendre qu'ils se réveillent.

Ils étaient probablement très fatigués car ils ne se sont réveillés qu'au petit matin. Moi, j'avais monté la garde toute la nuit en lisant mon grimoire. J'avais retrouvé plein de sorts utiles que j'avais oublié comme l'invocation de compagnons magique ou la téléportation rapide sur courte distance.

Lorsque les deux combattants se réveillent, ils se mettent à chercher le danger. Puis, ne le voyant pas venir, ils semblent chercher ce qu'il s'est passé la veille. Au bout d'un moment, ne trouvant pas, il me jettent un regard interrogateur.

— J'ai tout simplement pétrifié son coeur.

Ils me regardent avec un air horrifié. Je sais que je suis dangereux, c'est pour ça que j'utilise très peu de magie offensive. Mais je ne leur laisse pas le temps de poser des questions et je reprends la route, le campement rangé pendant leur sommeil me permettant un départ immédiat.

Sur la route, un grand silence s'installe. Torlak et Léod se tiennent la main, un peu en tremblant. Je sais qu'il ont eu peur de mourir, hier. Et ce silence dure jusqu'à ce que Léod prennent la parole.

— Merci de nous avoir sauvé, Finnéas.

— C'est normal pour un père de sauver ses enfants.

Après cette réponse, ils se regardent, ils me regarde et se mettent à pleurer toutes les larmes de leur corps. Et je ne sais même pas pourquoi.

L'Archimage des LégendesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant