CHAPITRE 13

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Je me réveille, paré pour le long voyage qui nous attend. Je prépare ma besace, vérifie une dernière fois que toutes mes affaires sont dedans et sort de ma chambre. Je descends payer l'aubergiste et remonte chercher mes compagnons de voyage.

Je toque d'abord à la chambre de Torlak. Aucune réponse. Je pousse la porte et pénètre dans la pièce mais je n'y vois personne. Ses affaires sont par contre rangées bien proprement le long du mur.

Je toque ensuite à la porte de Léod. Aucune réponse non plus. Ce n'est pas dans son habitude d'être absent le matin. C'est même lui qui vient me lever en temps normal! Je rentre dans la pièce, mais l'inquiétude qui me rongeait laisse place à la surprise.

Je retrouve non seulement Léod, mais aussi Torlak, dans le même lit, dans les bras l'un de l'autre, endormis. Ce n'est pas dans mes habitudes de m'occuper des affaires des gens. En même temps, je suis resté si longtemps dans ma caverne qu'il aurait été bizarre de dire le contraire. Mais je n'adhère pas et je n'ai jamais adhéré à cette pratique de fouiner dans la vie des gens.

Je me contente donc de les réveiller en tapant dans mes mains, sans me poser plus de questions. Les deux sursautent, sur leurs gardes, et virent au rouge lorsqu'ils me remarquent.

— Finnéas, c'est pas ce que tu crois !

— Je ne crois rien du tout et je ne veux rien savoir Léod. C'est ta vie, je n'ai donc aucun droit de regard dessus. Sur ce, nous partons. Préparez-vous vite et rejoignez-moi en bas pour le petit-déjeuner.

Je les laisse se préparer et descends prendre trois chopes de lait et du pain. Léod et Torlak me rejoignent, s'assoient et ne disent rien. Je vois bien qu'ils hésitent à me dire quelque chose, mais je ne les forcerais pas. Je leur tends une chope chacun, du pain et commence à manger.

— Bon appétit

— À toi aussi Finnéas... me répondent-ils en même temps

Un grand silence s'installe, seulement troublé par les bruits de mastication et de déglutition. Ils se jettent un dernier regard et Léod prend la parole.

— Finnéas, je dois te dire quelque chose.

— J'écoute.

Un court silence me permet de porter ma chope à mes lèvres.

— Finnéas... Torlak et moi nous aimons

Cette révélation, malgré son évidence, a l'effet d'une bombe. Je crache la gorgée de lait que j'étais en train d'avaler, à moitié en train de m'étouffer.

— Finnéas ? Ça va ?

Je voyais de l'angoisse dans leurs yeux.

— J'ai juste été surpris même si je m'en doutais... J'ai cependant une recommendation à vous faire: faites attention, votre amour est vu d'un très mauvais œil. C'est tout.

Ils me regardent avec des yeux ronds.

— Tu ne t'énerve pas? Tu ne rejettes pas Torlak?

— Je t'ai déjà dit que c'était toi qui décidais de ta vie, non ? Alors après avoir vaincu Le Fléau, va, pars et vis ta vie comme tu l'entend!

Ils sont si heureux qu'ils en pleurent de joie.

Une fois le petit-déjeuner terminé, je paye l'aubergiste pour la nourriture et nous prenons la route. Au soir du premier jour de voyage, nous nous arrêtons bivouaquer et j'en profite pour faire un petit cours de magie à mes compagnons, que je considère plus comme mes enfants qu'autre chose.

— Pour commencer, je vais vous expliquer les bases fondamentales de la magie. Il faut d'abord savoir qu'il y a trois types de magiciens: ceux qui se servent du mana ambiant pour leurs sorts, ceux qui ont une réserve de mana en eux et ceux qui ont une réserve et qui peuvent se servir du mana ambiant, mais ils sont beaucoup plus rares.
Une règle domine donc le monde de la magie: la capacité magique maximale. Il s'agit du maximum de mana qu'un magicien peut manier, a en réserve ou les deux.
Si cette capacité magique est dépassée, le mage compense le manque de mana par sa durée de vie. Faîtes donc attention à lancer des sorts de votre capacité sous peine de vivre moins longtemps.
Est-ce que pour le moment c'est clair ?

— Oui Finnéas, répond Léod

— Pour le moment, ça l'est, affirme Torlak

— La troisième règle fondamentale de la magie, c'est que tout est basé sur la visualisation. Si par exemple vous récitez une incantation pour un sort quelconque de l'élément du feu mais que vous imaginez une boule, alors quelque soit l'incantation, vous lancerez une boule.
Ce sont les trois règles de la magie que vous devrez absolument respecter. C'est une question de sécurité.

— Et comment je sais quel type de magicien je suis ? Demande Torlak

J'invoque mon bâton et lui demande de poser sa main sur la sphère. Les éclats de pierres virent au blanc. Le même phénomène se produit avec Léod.

— Vous êtes de ceux qui manipulent le mana ambiant. Et pour la capacité magique, c'est à vous de ressentir de quoi vous êtes capables.

Et je passe toute la nuit à leur faire un cours de magie. Nous étions tous tellement pris à ça que l'on ne remarqua le jour que quand il nous a ébloui.

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