Chapitre 4

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Peter se positionna devant eux et leur montra le chemin. Ils commencèrent à voler avec difficultés. Peter le remarqua et piqua vivement vers le sol. Il vit la poussière de fée s'estomper à vive allure alors que les enfants commencèrent à chuter. Il siffla de toutes ses forces et Clochette apparut aussitôt devant ses yeux. Elle remarqua la présence des étrangers dans leur descente au ralentit. Un regard noir prit place dans les yeux de cette fée pourtant si douce.


-Redonne leur de la poussière de fée avant qu'ils ne s'écrasent !


Peter criait presque pour couvrir le vent qui claquait à ses oreilles. Il fixa Clochette qui n'était pas décidé à bouger. La petite fée croisa ses bras sur sa poitrine tout en tournant le dos à Peter. Il ne comprit pas immédiatement mais ne réfléchit pas davantage. Il attrapa la fée entre ses doigts et la secoua au-dessus des enfants. La poussière leur redonna assez d'énergie pour voler jusqu'au sol. Peter lâcha la fée et partit au sol rejoindre les enfants. Il les vit en train de se relever en s'époussetant. Il posa ses mains sur ses hanches comme à son humble habitude et les regarda, attendant qu'ils reprennent leurs esprit.


-Bienvenue au pays imaginaire, dit-il en écartant les bras théatralement.


Les trois enfants observèrent les lieux, mais mis à part des arbres, il n'y avait rien. Peter rigola face à leurs têtes troublés. Il tourna les talons, faisant dos aux enfants.

-Suivez-moi, je vais vous montrer le campement.


Sans se faire prier, les enfants se mirent à suivre Peter sur les talons pour ne pas le perdre de vue. Ils traversèrent une jungle dense où la lumière peinait à passer. Peter marchait vite et les enfants avaient du mal à suivre son rythme.

Peter finit par ralentir et poussa une dernière branche au niveau de son visage. Il s'écarta et laissa passer les enfants en tenant la branche pour ne pas qu'ils la heurtent. Ils arrivèrent sur une plaine entourée d'arbres avec en hauteur la plus grande des constructions qu'ils n'avaient jamais vu. Une immense cabane trôna autour d'un grand chêne. De cette cabane part plusieurs ponts au bout desquels se trouvent une cabane plus petite que la précédente. Cette couronne de cabanes faisait le tour de la plaine et laissait assez d'espace pour faire passer le soleil. Les enfants laissèrent tomber leurs mâchoires face à cette fascination. Wendy s'avança au centre de la plaine, la tête penché en arrière pour observer toutes les cabanes.


-C'est incroyable, murmura-t-elle.


Peter et les deux enfants la rejoignirent et admirèrent ensemble. Peter se tenait toujours les mains sur les hanches, un sourire aux lèvres, fière de ce qu'il montrait. Il tourna sur lui même pour observer son œuvre.


-C'est ici que nous vivons. Les cabanes hébergent trois personnes et une est rajouté à chaque arrivée.


Wendy se tourna vers Peter.


-Où sont les autres ? Je ne vois personne.


Peter sourit et porta deux doigts de chaque main à sa bouche. Il les déposa sur ses lèvres et souffla. Un son aiguë se répercuta contre les arbres. Les feuilles s'agitèrent et plusieurs personnes sortirent. Une vingtaine, peut-être. Ils avaient des habits avec des mélanges de vert et de marron, des pantalons serrés avec un haut qui faisait pensait à du coton. Chaque garçon portait sur lui une cape découpé différemment et un accessoire bien à lui. Certains arborés un long bâton, d'autre des couteaux, une petite partie, des machettes et encore pleins d'autres choses. Les trois enfants se tassèrent les uns contre les autres en voyant tous ces enfants armés arriver vers eux. Wendy tendit ses bras devant ses frères pour les protéger. Une peur l'envahit et elle ne sut ce qu'elle devait faire. Pourquoi était-elle venue ici déjà ? Les garçons formèrent deux lignes devant Peter et les enfants. Puis, d'un seul mouvement, enlevèrent la capuche qui cachait leurs visages. Wendy découvrit alors des enfants tous plus jeune qu'elle, avec des sourires et des visages d'anges. Ils avaient l'air innocent et gentils. Sa peur redescendit un peu et elle se calma. Peter s'avança un peu vers eux.


-Je m'excuse de vous déranger pendant votre chasse qui, j'espère, est bonne. Je tenais à vous présenter trois invités spéciaux qui passeront un temps indéterminé en notre compagnie.


Peter avait une élocution digne d'un chef. Les garçons, en face de lui, l'écoutaient attentivement, sans faire le moindre bruit, presque en retenant leurs respirations. Wendy fut impressionnée pendant son discours. Elle le regardait, elle aussi attentivement, bouche bée devant ce garçon qui commençait à vraiment l'intriguer.


-Les garçons, je vous présente Wendy et ses deux frères.


Les garçons intrigués s'avancèrent vers elle. Elle eut un mouvement de recul mais s'arrêta quand un des garçons vint lui serrer la main amicalement.

-Bonjour m'dame. Moi c'est Bonzigue.


Un autre arriva et pris plus délicatement la main de Wendy.


-Salut, moi c'est Cubby.


Les salutations continuèrent jusqu'au dernier, un petit garçon avec les cheveux tout frisé s'avança vers Wendy, la tête basse. Il enleva un chapeau sur sa tête et tendit la main en tremblant.


-Moi, c'est Le Frisé. Pourrais-tu devenir notre maman ?


Wendy releva la tête vers les autres garçons, surprise. Tous avaient un genou à terre et les mains croisées devant leurs visages, la suppliant. Wendy eut du mal à avaler sa salive. Elle ? Devenir maman ? Comment le pourrait-elle ? Elle n'avait que seize ans. Elle n'avait aucune expérience. Mise à part ses frères, Wendy n'avait jamais connu d'autres enfants. L'école où elle étudiait l'empêchait tous contact avec ses camarades. Elle n'avait jamais eu d'amis. Elle ne connaissait pas se sentiment. Elle regarda Micheal et Jean, ses frères qui secouèrent la tête de haute en bas. Elle leur sourit.


-C'est d'accord.


Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant