18 - « Ne termine pas cette phrase. »

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     Andrew et Isaac s'étaient allongés dans le lit, sur le dos, et le bras d'Andrew servait de repose-tête à Isaac. Si les jambes d'Andrew étaient étalées sur le matelas, celles d'Isaac étaient repliées, avant qu'il n'en fasse balancer l'une d'entre elles dans le vide, au bord du matelas.

     Une des mains d'Andrew caressait doucement les cheveux du marin, fermant les yeux. Il avait délesté sa combinaison de plongée pour la troquer contre une tunique Néréidienne, qu'Isaac avait aidé à enfiler.

« Le CPR est d'accord pour que tu viennes me chercher ? demanda Isaac.

— C'est mon enquête, je fais comme je veux, répondit doucement Andrew sans arrêter de caresser ses cheveux.

— Donc c'est personnel que tu veuilles me sauver ?

     Isaac sentit la main d'Andrew arrêter de le caresser. Il leva la tête, pour tomber dans ses yeux. Andrew détourna son regard, gêné. Il dégagea son bras des cheveux d'Isaac pour se relever et s'assoir sur le lit.

— Andrew ? demanda Isaac.

     Ce dernier se pinça les lèvres, sans regarder Isaac. Puis il se tourna vers lui en hochant la tête.

— Oui, c'est personnel. Au début non, tu n'étais qu'une personne que je soupçonnais de vouloir hurler la vérité à qui veut l'entendre. Mais je...

— Sympa.

— Mais plus on passait de temps ensemble, plus je te trouvais...

— Inoffensif ? Simple ? Sans danger ?

     Andrew le regarda d'un air désapprobateur.

— Dommage collatéral ? ajouta Isaac.

L'agent fit rouler ses yeux dans ses orbites.

— Incroyable. Plus je passais de temps avec toi, plus je te trouvais incroyable. Tu es quelqu'un d'incroyablement bienveillant, sensible, gentil, mignon et, honnêtement, si je devais refaire le monde, j'aurai souhaité te rencontrer dans d'autres circonstances. Te découvrir autrement qu'en cinq secondes dans un club gay d'une ville où il pleut trois-cents jours par ans et sans quitter ton appart' dès la seconde où le jour s'est levé. J'aimerais tellement que l'on ai cette conversation n'importe où ailleurs que sous la mer, dans une cité dont je n'arrive même pas à prononcer le nom correctement. J'aurais voulu ne pas mettre de doutes sur toi - comment en avoir, après tout ça -, te connaitre sans avoir à me méfier de quoi que ce soit.

     Andrew marqua un temps, observant Isaac. Il avait ce regard qu'il aimait tant sur son visage. Ses yeux brillaient et il avait ce petit sourire sur son visage, qui avait attiré son regard plus d'une fois.

— Est-ce que tu es en train de me dire que tu m'aimes bien ? demanda Isaac en se redressant.

     L'agent ne répondit rien. Il se contenta de rapprocher son visage du sien, doucement. Il posa ses lèvres sur celle du marin, fermant un instant ses yeux.

— Je sais que tu ne veux pas que l'on soit ensemble, ou même amis, mais je n'y arrive plus Isaac. Il s'est passé trop de choses entre nous pour que je n'éprouve rien pour toi.

     Il termina sa phrase en murmurant, son dernier mot n'étant qu'un souffle. Il colla son front contre celui d'Isaac.

— Et je t'avoue que je comprend de moins en moins, Isaac. Lorsque je t'ai retrouvé, la première chose que tu as faite, c'est de me serrer dans tes bras. Comme si j'étais ton... Comme si j'étais ton copain. Et ce n'est pas le cas. Alors j'ai besoin de savoir Isaac. Est-ce que tu me considères toujours comme un simple coup d'un soir ?

Le petit pêcheur, T1 [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant