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L'ascenseur s'arrête. Vous suivez votre guide au travers d'un long couloir percé de multiples portes donnants sur des bureaux. Un tapis bleu pâle colore l'intérieur du bâtiment. Le groupe arrive finalement au bureau du maire : une vaste pièce, bien plus longue que large, percée de nombreuses fenêtres montant jusqu'au plafond. Son seul mobilier est composé d'une immense table faisant toute la longueur de la pièce, entourée de confortables fauteuils. Un homme brun, plutôt jeune -sans doute le maire- est installé dans l'un d'eux. Plusieurs écrans sont allumés devant lui. Le maire se tourne vers vous l'air soucieux quand vous entrez :

"Bonjour Enquêteur, c'est un honneur de vous recevoir sur cette planète. Prenez place, voulez-vous ? Vous aussi capitaine. Nous attendons encore M. le ministre de la sureté.

Vous vous asseyez et prenez immédiatement la parole, décidé à ne pas lui laisser le temps de vous reprocher votre "léger" retard. Les interrogatoires brusques ont, selon votre expérience, des résultats intéressants sur les détenteurs de l'autorité.

- Vous étiez maire depuis peu de temps quand votre message m'est parvenu. Quelle place occupe pour vous cette affaire dans votre mandat Monsieur ?

- Il me reste encore à peu près... selon notre calendrier local dix-neuf satels, soit un an et demi à cette position, répond-t-il du tac-au-tac, nullement intimidé. Nous avons mis le message d'alerte il y a trois ans et depuis nous n'avons que très peu d'avancé. Pour ne rien vous cacher, vous comprendrez qu'une perturbation telle que le pillage impuni d'un navire de commerce soit une tache sur ma carrière.

- Oui, bien sûr. Avez-vous pris des mesures suite à cet évènement ? On m'a raconté que vous avez refusé d'appeler un enquêteur au départ. »

Vous ignorez le regard noir du capitaine Kanakova et fixez le maire avec votre visage le plus neutre. Savoir souffler le froid puis le chaud est toujours satisfaisant dans ce genre d'interrogatoire.

« Le capitaine a pris une initiative qui m'a paru démesurée et inadéquate. Il aurait fallu une réunion pour décider de la mesure à prendre.

- Mais vous avez quand même laissé ce message, pourquoi ? Rétorquez-vous.

- les quelques jours nécessaires pour organiser la réunion afin de décider si nous allions émettre un contre-message ont vu une hausse sans précédent des actes de dégradations et de vols de matériels. Nous avons décidé qu'il nous fallait malgré tout une enquête spéciale. Ha, bonjour Phil. »

Un petit homme chauve, à la longue barbe taillée et portant un costume blanc vient d'entrer dans la pièce. Le maire se lève pour aller lui serrer la main. Vous remarquez que ce dernier est très grand une fois debout. Le nouveau venu se dirige vers vous et vous salue.

« Bonjour Vinco, bonjour Enquêteur, c'est heureux que vous soyez finalement là. Je suis Phil Trenith, ministre de la Sureté. J'espère que le voyage n'a pas été trop pénible pour vous au moins. Vous excuserez mon retard à cette réunion je suppose, continue-t-il ironiquement. J'écoutais le rapport d'un de nos agents sur un évènement dans la ville-basse.

- Non, ne vous inquiétez pas pour moi, je n'ai même pas eu le temps en trente minutes sur votre planète d'enquêter plus que vous sur cette histoire.

L'homme ne réagit pas à votre pique et s'assoit en face de vous. Le maire fait mine d'ignorer votre échange et reprend :

« Bon. Tout le monde est là donc. Le technicien-chef s'excuse de son absence car il supervise actuellement une tâche délicate. Vous le croiserez surement si vous allez au port pour votre enquête. Cette réunion sera brève, nous n'avons pas beaucoup plus à vous apprendre malheureusement. Il doit y avoir deux choses que vous ne savez pas encore je pense : les éléments de conclusion de votre collègue et l'inventaire des pièces volées. Je vous transmettrai ce dernier document à l'issu de la réunion.

-Document qui émane des efforts de mes services, coupe le ministre de la sureté en regardant le plafond.

- Le capitaine a dû vous avertir que nous savons avoir affaire à une Société de Protection de l'Humanité. Nous avons condamné un certain nombre de malfaiteurs qui s'étaient emparés d'un moteur dans une usine de sel il y a six mois. Il y avait parmi eux ce que nous pensons être une haute placée de cette organisation. Malheureusement ils se sont évadés peu après leur emprisonnement. Nous avons cependant appris que presque toute l'organisation prenait ses ordres d'un seul chef, mais nous n'avons pas été en mesure d'en savoir plus. Avez-vous d'autres questions ?

- Avez-vous organisé des patrouilles dans la ville pour empêcher ces vols ? des surveillances sur les lieux volés ? demandez-vous.

-Nous avons peu d'agents hélas. Et il est devenu risqué pour eux de se déplacer dans la ville. Nous avons eu des blessés. Nous utilisons un certain nombre de drones policiers, mais depuis quelques mois eux-mêmes sont endommagés ou volés.

-Bon. Merci pour ces informations Monsieur le maire, concluez-vous.

-De rien, j'espère que vous réussirez. »

Le maire se lève et vous raccompagne jusqu'à la porte. Le capitaine Kanakova et M. Trenith échangent quelques mots que vous n'arrivez pas à entendre.

« Je suis sincèrement désolé pour votre collègue, Enquêteur, chuchote le maire

-Vous auriez dû rehausser l'alerte suite à sa disparition, rétorquez-vous sèchement.

-Un enquêteur est déjà beaucoup d'attention pour une petite planète comme la nôtre, qui n'aspire qu'à la tranquillité.

-Vous voilà avec un deuxième sur les bras, ricanez-vous. Je ne compte pas rester rassurez-vous.

-Ce n'est pas ce que je voulais dire ! s'offusque le maire. Nous avons besoin que quelqu'un résolve cette histoire, et pour cela je suis heureux de vous voir.

- Vous savez comme moi ce qui serait arrivé si nous avions augmenté le niveau d'alerte : L'enquête aurait été résolue. Et votre réélection compromise, ajoutez-vous.

- M. Trenith aurait été élu à ma place, concède le Maire. Mais je me méfie de lui. Il y a un membre de la sureté parmi les personnes que nous avons arrêté. Il est lui-même un incapable qui ne surveille pas sa police et ne serait pas capable de piloter le moindre vaisseau lui-même.

-Je suis Enquêteur, les méfiances ne sont pas des preuves pour moi. »

Vous descendez jusqu'à l'entrée du bâtiment où vous attendent vos six robots. Vous faites un signe rapide à l'un d'eux et celui-ci vous tend votre plaque informatique. Vous vérifiez rapidement que le maire vous a tout envoyé. Vous trouvez aussi dans les documents un plan de la ville.

--Pour aller dans la ville basse sur les lieux de la dernière infraction, allez en 3.

--Pour aller au port inspecter le pillage du bâtiment marchand, allez en 22.

--Pour aller sur les lieux de la disparition de l'autre enquêteur, allez en 31.

{ldvelh} explosion imminenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant