[ Rédemption VI : Frappe Mortelle ]

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  Moi, je pense que l'homme a une part d'humanité et une part de monstruosité en lui. C'est ce que certains appellent alter-égo. Personnellement, ma part d'ombre reste inactive, jusqu'à un certain moment..

  J'étais là face contre le sol, dans une marre de sang.

« Voici donc la force de l'Idéal Français... Regarde comment je l'écrase, Salim. Ohoh... J'aurai aimé que ta mère la garce puisse assister à ce massacre, impuissante.
- Qu'est-ce que... Tu viens de dire, chacal ? »

  Je me relevais doucement, ma Haine était en marche. Je le pense souvent ; un humain en colère est plus proche du monstre que de l'Homme heureux. Et ainsi, lorsque l'amertume me gagne, j'ai dû mal à me sentir humain.

  Mes pupilles disparurent, laissant place aux blancs de mes yeux qui virèrent au verts. Je me mis debout, fixant l'homme capuché. Du sang coulait de mon nez et front. Mes bras étaient ballants le long de mon corps.

« Répète ce que tu as dis... Chacal...
- Qu'est-ce qu'il lui arrive... De toutes façons, ton heure approche. »

  L'Inconnu sorti son bras gauche de sa manche : son poing était en réalité une mitrailleuse.

« Ce que je te dis... C'est que c'est moi qui ait massacré ta pourriture de mère ! »

  Je déteste que l'on parle mal de ma défunte mère.

  La tourelle se mit à tourner et ma détestation ne fit qu'un tour. Je me précipitai vers le scélérat et lui colla mon poing contre sa joue. Il recula de quelques pas tandis que je tombais une nouvelle fois.

« C'est impossible... Il était à moitié mort il y a deux secondes... S'étonna-t-il avant de ré-enclencher sa tourelle. »

  En prenant appuie sur mes mains, je lui mis une série de coups de pieds dans la mâchoire. Ces derniers fusaient comme des missiles, je me releva en tournoyant puis mit un direct dans le ventre de ma cible qui s'écrasa à son tour contre le sol. Sa capuche tomba. Il avait de longs cheveux gris et une belle barbe, ses yeux étaient de couleur verte.

« Papa ?! »

  Ce qui s'apparentait à mon paterne se relevait doucement. Il mit sa main dans un énorme fourreau qui lui était accroché au dos avant d'en sortir une énorme épée en acier avec un émeraude dans la manche.

« Me voici démasqué... L'erreur sera donc synonyme de mort. Et oui, tu es mon fils, et moi, Masakh, je suis ton père. Et je vais te tuer. »

  Il se jeta sur moi en débutant une série d'attaques que je m'efforçais d'esquiver. Il était tel un hydre enflammé tandis que j'étais le pauvre guerriere qui peinait à dévier ses assauts. Tantôt je glissais sur le côté, tantôt je tombais de fatigue et ces chutes me sauvèrent plus d'une fois. Je fini le dos contre un pilier. Mon père tenta d'enfoncer son arme dans ma chaire, mais je pu esquiver dans les derniers instants. L'épée se coinça dans la roche.

  Une seringue vide tomba de la poche de Masakh, mais je n'y prêtais pas attention. Voyant que son arme ultime était bloquée, je décidai de lui dire les dernières paroles qu'il allait entendre.

« Tuer son père est un péché immense... Pour rien au monde je ne le ferai... Cependant, si ce même père est le chef d'un groupe terroriste, moi, caporal et dirigeant de la troupe d'émeraude, moi Salim j'endosserai ce crime et puisque « tout le mal que l'on fait nous reviendra », je me préparai à être touché par un malheur. »

  Je cherchais doucement le couteau que j'avais pris à Alsaydli... Mais sans succès. Puis, soudainement, une lame me perça l'épaule droite.

« C'est ça que tu cherches ? Dit une voix enfantine. »

  Je me retournais doucement avant de me rendre compte de ce qu'elle venait de faire ; Léa m'avait dérobé mon arme et avait décidée de la retourner contre moi. Je cracha plusieurs gouttes de sang avant de chanceler.

« Ne pense pas à la douleur ou tu vas t'écrouler ! Si tu tombes, tout est fini ! Si tu tombes, Ils gagneront ! Si tu tombes, ta nouvelle famille... Tes amis... Tu ne les reverras plus ! Me répétai-je pour ne pas clamser. »

  Je pris le couteau dans ma chaire avant de rapidement l'arracher en hurlant. Mon cri raisonna dans la pièce. L'enfant prit peur et mon père me lança un regard glaçant. Je pris une pose héroïque avec mon sang déferlant à flots. La jambe droite en avant tout comme mon bras armé.

  Puis, tout redevint calme. Jusqu'à ce que Masakh mit sa main sur sa hanche en ricanant. Puis, il avança vers moi avant de me mettre un coup dans les abdos, car mon torse était dénudé. Ensuite, il passa derrière mon dos puis m'arracha mon couteau.

« Ta troupe d'émeraude ? Pouahaha ! Pathétique crétin. Tu as à peine la force de rester debout et tu penses me vaincre ? Abandonne. Tu chanteras ta stupide chanson, dans les bas-fonds de ma prison. »

La Troupe D'ÉmeraudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant