Prologue

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Un enfant naît dans la pouponnière prévue à cet effet.
Dès la naissance, on la catégorise comme une fille.

Pourquoi? Elle est sortie de la programmation avec un cœur sur la joue droite, juste en dessous de l'œil.

Puisque nous parlons de ces yeux, cavité grâce à laquelle elle allait avoir connaissance de son existence, du moins elle se verrait à travers les yeux des autres, elles les avaient marrons foncés.

Ces mêmes yeux dont elle n'avait pas conscience à ce moment-là, et qui seront source de bien des plaintes plus tard, comme quoi le fait de les avoir de cette couleur lui faisait perdre de la singularité.

Contrairement à la plupart des nourrissons, Marika n'était pas agitée lorsque vint le moment de son entrée dans le monde des vivants.
Ça y est, le sablier était retourné, et puis quoi?

Étant donné que ses poumons étaient déjà fonctionnels avant même qu'elle ne soit sorti de son compartiment, elle n'avait pas besoin de pousser le traditionnel cri du nourrisson pour les mettre en marche.

Cependant, cet automatisme faisait partie des choses que les programmateurs n'avaient pas réussi à éliminer.
Dans la plupart des cas, les nouveaux-nés s'égosillaient donc à la naissance.

Elle fut aseptisée avec un gel ultra performant, censé lui éviter toutes les infections extérieures possibles et fut placée dans une salle tempérée, avec le reste de la production de l'heure.

La lumière était douce et tamisée, qu'elle ne fut pas cruelle la transition entre cette pièce et l'extérieur !

En effet, au bout de quelques heures, les enfants étaient directement envoyés dans la salle d'attente, où les commandes devaient être récupérées par les clients de la société.

La pièce en question était quand à elle si éclairée que c'en était presque agressif pour la rétine de ses tout-petits.

Elle était spacieuse et comportait de nombreux bancs, où devaient s'assoir les clients. Pour récupérer leur commande, ils devaient se munir du ticket prouvant les caractéristiques choisies et l'identité de l'enfant.

La règle, pas plus d'un enfant par couple, l'achat d'un deuxième est une éventualité mais cela devient possible uniquement lorsque son aîné a atteint l'âge de 7 ans.

Les babillages des bébés insouciants étaient attendrissants, ceux-ci n'ayant pas conscience de l'économie dont ils étaient la matière principale.

Car oui, bien sûr les bébés étaient une denrée rare. Tout le monde se les arrachaient et il fallait mettre le paquet pour espérer en acquérir un.

Les I avaient droit à toutes les fonctionnalités, pouvant choisir s'il désirant une telle qualité ou une autre pour leur enfant.

Les II avaient beaucoup de choix également, mais les qualités comme la beauté physique suprême ou l'intelligence sidérale leur étaient inaccessibles.

Quant aux III, ceux-ci pouvaient choisir le sexe du bébé, ainsi que son prénom et la taille qu'il atteindra à l'âge adulte.

Il fallait être au minimum un IV pour avoir un enfant du sexe choisi, toutes les autres possibilités étant aléatoires.

Quant aux castes inférieures, à savoir lesV, VI, VII et VIIIèmes groupes de vie, des lots d'enfants leur étaient envoyés tous les ans, ceux-ci n'ayant pas d'atouts cognitifs particuliers, ni de forme de beauté quelconque. Ils étaient là pour perpétuer ces castes et assurer leurs pérennités.

La commande qui attendait en salle blanche était réservée aux castes I et II.
Ceux-ci avaient dû attendre plus d'un an avant de pouvoir pouponner.

Vous vous doutez bien qu'ils étaient par conséquent tous hystériques et plus que désireux de voir leur bien enfin entre leurs mains.

Rares étaient les clients qui arrivaient en retard à ce rendez-vous, pour les raisons susmentionnées.

Les bancs se remplissaient les uns après les autres, tant et si bien qu'on ne voyait bientôt plus de quelle couleur ils étaient avant d'être occupés.

A chaque fois qu'un couple de clients entrait dans la pièce, le slogan de l'entreprise retentissait.

« Bienvenue chez Baby&co, nous sommes ici pour assurer votre bonheur durant de longues années !
Veuillez prendre place sur les bancs mis à disposition à cet effet je vous prie.»

Une fois l'heure du rendez-vous venue, la formule étaient répétée tellement de fois en si peu de temps, que les nourrissons commençaient tous à s'agiter, voir à geindre bruyamment pour ceux qui n'avaient pas été équipé de l'option «enfant sage et agréable en toutes situations », c'est-à-dire très peu d'entre eux, les adultes des classes supérieures ne se privant pas de ce privilège en général.

Certains étaient cependant très conservateurs et estimaient que c'était altérer la nature profonde d'un enfant que de le modifier en fonction de ses goûts, mais nous y reviendrons plus tard et ils ne faisaient en général pas partie de l'élite de la société.

Les clients semblaient tous en place, la distribution pouvait donc débuter.

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Je fais mon come back en force avec ce début de dystopie futuriste qui ravira vos petites rétines et synapses, du moins je l'espère.
Pour les lecteurs assidus de Julia Caesaris, je compte m'atteler à l'écriture de la suite de son histoire, il faut que je me discipline un peu !

Le test du miroir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant